duc des Francs de 956 à 987, puis roi des Francs de 987 à 996, fondateur de la dynastie des Capétiens (vers 940 - Saint-Denis 996).
Hugues appartient à la grande famille des Robertiens, qui domine la Francie durant tout le Xe siècle, et au sein de laquelle ont déjà été choisis deux rois (Eudes en 888 et Robert en 922). En 956, son père, Hugues le Grand, meurt ; certains grands vassaux (les comtes de Blois et d'Anjou) profitent alors de sa minorité pour s'émanciper de sa tutelle. Il est toutefois le prince le plus puissant du royaume, plus puissant que le roi lui-même : il dispose d'un vaste patrimoine entre Paris et Orléans, possède une dizaine de comtés (Paris, Senlis, Orléans, Dreux...), et compte de nombreux vassaux. En outre, il contrôle plusieurs grandes abbayes, telles Saint-Denis, Fleury ou Saint-Martin de Tours, à laquelle il doit peut être son surnom de « Capet », en référence à la capa, le manteau de saint Martin. De plus, il compte parmi ses parents les ducs de Bourgogne, de Normandie et d'Aquitaine, ainsi que les souverains germaniques.
En 987, la mort du roi carolingien Louis V sans héritier direct est suivie d'une substitution dynastique en faveur d'Hugues Capet, due à l'initiative de l'archevêque de Reims, Adalbéron (vers 925-988). En effet, depuis le IXe siècle, l'Église de Reims et son archevêque constituent les principaux soutiens de la royauté carolingienne. Cependant, les tentatives du roi Louis V pour conquérir la Lorraine germanique et l'intégrer au royaume de Francie lui ont aliéné l'archevêque Adalbéron. Ce dernier est demeuré très lié aux grandes familles de l'aristocratie lorraine, dont il est issu, et très sensible au prestige de la dynastie impériale des Ottons. C'est pourquoi il incite Hugues Capet, que ses liens de parenté avec les Ottons rendent réticent à l'aventure lorraine, et qui dispose d'une prééminence certaine au sein de l'aristocratie, à accepter la royauté. Le 1er juin 987, après un discours d'Adalbéron, Hugues est élu roi lors d'une assemblée aristocratique tenue à Senlis. Le 3 juillet, il est sacré par l'archevêque dans la cathédrale de Noyon. Après la mort du dernier prétendant carolingien, le duc Charles de Basse-Lorraine, en 991, la royauté d'Hugues est définitivement établie. Son élection a sanctionné une situation de fait : le transfert de la puissance du roi carolingien au duc des Francs, reconnu et accepté par les puissants et par l'Église. Mais, dès la Noël 987, le couronnement et le sacre de son fils Robert II le Pieux, à Orléans, restaurent le principe héréditaire et marquent le début d'une nouvelle dynastie. Même si Hugues, avec la royauté, a reçu les domaines royaux des vallées de l'Aisne et de l'Oise et un certain contrôle sur les provinces ecclésiastiques de Reims et de Sens, ce changement dynastique n'a pas renforcé la royauté face aux princes. En effet, le rayonnement du Capétien est très faible au sud de la Loire, et sa puissance en Francie, très vite menacée par le duc de Blois. Avant comme après 987, et jusqu'au XIIe siècle, le roi demeure un prince parmi les princes.