fille de François Ier, roi des Deux-Siciles, et de Marie-Clémentine d'Autriche (Palerme 1798 - Brünnsee, Autriche, 1870) ; épouse du duc de Berry, de vingt ans son aîné et fils du futur Charles X.
L'ultraroyalisme de son mari vaut à celui-ci, en 1820, le coup de poignard fatal de Louvel, qui voulait ainsi provoquer l'extinction de la branche aînée des Bourbons : geste inutile, puisque, quelques mois plus tard, la duchesse mettra au monde un fils posthume, le duc de Bordeaux, futur comte de Chambord et prétendant au trône sous le nom d'Henri V, salué comme « l'enfant du miracle » ; une naissance semble assurer l'avenir de la dynastie.
Lors de la révolution de 1830, Marie-Caroline suit Charles X en exil, puis se lance, en 1832, dans une conspiration qui va ridiculiser la cause légitimiste : elle tente de soulever la Provence, puis la Vendée, pour faire proclamer roi son fils, se cache plusieurs mois à Nantes, y est arrêtée, puis emprisonnée à la citadelle de Blaye, où, pendant sa détention, elle accouche d'une fille ! Libérée en 1833, elle épouse le comte Lucchesi-Palli, diplomate sicilien, qui endosse la paternité de « l'enfant de la Vendée », et lui en fera quatre autres. Par la suite, elle ne joue plus aucun rôle politique, ni dans l'éducation d'Henri V.
La duchesse de Berry avait du courage et un esprit d'intrigue qui lui tenait lieu de sens politique. Sa gaieté anima la cour morose et compassée des derniers Bourbons (elle lança la mode des bains de mer, en 1824, à Dieppe). Son caractère romanesque et généreux l'a rendue assez populaire, et a séduit plusieurs historiens. L'épopée tragicomique de 1832 la fit entrer dans la légende royaliste, où elle incarna, en plein style « troubadour », un renouveau de l'esprit chevaleresque. Son emprisonnement à Blaye et le scandale organisé par le gouvernement de Louis-Philippe autour de sa grossesse irritèrent profondément les légitimistes et contribuèrent à priver la monarchie de Juillet du soutien d'une partie des notables.