Anne d'Autriche, (suite)
Le portrait qu'en a peint Rubens est révélateur du rôle exceptionnel qu'a joué cette femme : elle n'est représentée ni en mère ni en amante, mais elle a la grandeur et la solennité que confère le pouvoir monarchique.
Le portrait qu'en a peint Rubens est révélateur du rôle exceptionnel qu'a joué cette femme : elle n'est représentée ni en mère ni en amante, mais elle a la grandeur et la solennité que confère le pouvoir monarchique.
duchesse de Bretagne (1488-1514) et reine de France de 1491 à 1514 (Nantes 1477 - Blois 1514). Fille aînée du duc François II et de Marguerite de Foix, elle devient duchesse à la mort de son père, en septembre 1488.
Sur l'avis des états de Bretagne, qui cherchent à préserver l'indépendance du duché face au puissant voisin français et soutiennent la candidature impériale contre les prétentions de Louis d'Orléans, futur Louis XII, Anne est mariée par procuration, en mars 1490, au fils de l'empereur Maximilien de Habsbourg, qui vient d'être élu roi des Romains, cette union, qui transgresse le traité du Verger (19 août 1488) par lequel François II s'était engagé à ne pas marier ses filles sans le consentement du roi de France, provoque une réaction militaire de Charles VIII, inquiet de la menace d'encerclement que pourraient faire peser les Habsbourg sur son royaume. Devant le peu d'aide que lui apporte Maximilien, alors occupé en Bohême, et voulant sauvegarder l'indépendance de son duché, envahi par les armées royales, Anne décide de changer de parti : son mariage est annulé pour vice de procédure, et elle épouse Charles VIII en décembre 1491. Le contrat de mariage réaffirme la suzeraineté française sur la Bretagne, mais respecte l'autonomie du duché qu'Anne fait valoir en refusant d'étendre à ce dernier les effets de la pragmatique sanction (7 juillet 1438) qui consacre le roi comme le maître de l'Église de France. Il prévoit que si le roi venait à mourir sans laisser de descendance masculine, Anne épouserait son successeur : ainsi, lorsque Charles VIII décède, en 1498, sans que lui survive aucun de ses quatre enfants, Anne est promise à Louis XII, qu'elle épouse en 1499, et à qui elle donne deux filles, Claude et Renée. Toujours attachée à l'autonomie de son duché, elle ne peut toutefois empêcher les progrès de l'influence française, ni s'opposer à l'union de sa fille aînée, Claude de France, avec l'héritier présomptif du trône, François d'Angoulême. Ce mariage, conclu en 1514, peu avant qu'Anne meure, scelle, à terme, le devenir de la Bretagne, réunie de façon indissoluble à la couronne par François Ier en 1532, huit ans après le décès de son épouse.
dite Anne de Beaujeu, régente du royaume de France de 1483 à 1491 (Genappe, Brabant, 1461 - Chantelle, Allier, 1522).
Fille aînée du roi de France Louis XI et de Charlotte de Savoie, Anne de France épouse en 1474 Pierre Beaujeu, fils cadet du duc de Bourbon. C'est à sa fille Anne, en qui il reconnaît ses propres qualités, et à son gendre Pierre, fidèle serviteur du royaume, que Louis XI confie la régence pendant la minorité de son fils Charles. De 1483, date de l'avènement de Charles VIII, à son mariage en 1491, Anne et Pierre de Beaujeu gouvernent la France. Confrontés aux troubles suscités par le duc d'Orléans, futur Louis XII, ils réunissent les états généraux de Tours en 1484, dont ils obtiennent le soutien. L'année suivante, l'hostilité des princes se cristallise dans la « Guerre folle », menée par le duc Louis d'Orléans, le duc François II de Bretagne et Maximilien de Habsbourg. Mais le duc d'Orléans fait bientôt la paix avec le roi. La recherche de l'équilibre et la modération guident alors le comportement d'Anne de Beaujeu, que Brantôme qualifie de « fine femme et déliée s'il en fut oncques, et vraie image en tout du roi Louis son père ». Entre les affaires d'Autriche et celles de Bretagne, Anne de Beaujeu choisit d'assurer la réunion de la Bretagne à la France en mariant son frère Charles VIII à Anne de Bretagne, unique héritière de François II. Dès lors, les Beaujeu se consacrent aux intérêts du duché de Bourbon, dont Pierre a hérité en 1488, et qui revient à sa mort à sa fille Suzanne (1503).
Mariée à Charles de Montpensier, futur connétable de Bourbon, cette dernière meurt, sans héritier, en 1521, et le duché revient à son époux. François Ier réclame certaines des possessions du connétable de Bourbon, mais se heurte à Anne de Beaujeu, qui défend fermement les intérêts de son gendre ; elle meurt l'année suivante, avant la trahison du connétable en 1523.
À Moulins, la cour des Beaujeu, foyer de la Renaissance française, accueillit artistes et poètes. Anne de Beaujeu a elle-même pris la plume pour écrire des Enseignements dédiés à sa fille Suzanne. Conseils de vie d'une grande élévation morale, plus proches des Enseignements de Saint Louis que des poèmes de Ronsard, ils ont inspiré à l'historien Ernest Lavisse, à la fin du XIXe siècle, ces propos : « Anne de Beaujeu était pieuse et austère [et] ne prisait point les falbalas. »
À la collégiale de Moulins, le vitrail de sainte Catherine et le triptyque de la Vierge à l'Enfant conservent les visages d'Anne, Pierre et Suzanne de Beaujeu.
période comprise entre la fin de la Première Guerre mondiale et le début de la grande dépression des années trente.
Dans la mémoire collective européenne, les Années folles figurent ce retour explosif à une certaine joie de vivre, après la « boucherie » de 1914-1918, encouragé par une prospérité économique renaissante et la perspective d'une entente avec l'Allemagne à partir de 1924. Autant dire que, de même que la Belle Époque forgée par un après-guerre en mal de repères, ces Années folles constituent un cliché dont la dimension utopique livre pourtant la clé de ces années vingt, où la recherche de la modernité, qui est certes le fait d'une élite artistique et sociale, est à peine entamée par une discrète mais indéniable réaction.
• Au cœur des Années folles, Paris, bien que détrônée par Berlin ou Moscou, prend toujours le pouls de la vie artistique internationale. Le monde s'y donne alors rendez-vous : Russes en rupture de révolution, ou artistes soviétiques en visite dans la capitale ; écrivains américains, dont toute une génération - Francis Scott Fitzgerald, Henry Miller, Ernest Hemingway, Ezra Pound - va se perdre dans le salon de Gertrude Stein ; artistes italiens et espagnols ; photographes de tous horizons. Tous contribuent à forger une image cosmopolite de la Ville Lumière. La modernité de ces roaring twenties rime avec une première véritable « américanomania ».La fièvre américaine s'empare de Paris, propagée par les sons chaloupés du charleston, du shimmy et du jazz joués dans les nombreux dancings et cafés, tels que Le Bœuf sur le toit, célèbre cabaret de la rue Boissy-d'Anglas, fréquenté par Jean Cocteau. Les Années folles sont riches donc en images, du jazz à la Revue nègre de Joséphine Baker. Elles ont aussi un visage : celui de la femme émancipée, la « garçonne » aux cheveux courts coiffée d'un chapeau cloche et portant robe-chemise, et dont la taille, emblème de la féminité, est gommée par une ceinture tombant sur les hanches.
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