forme la plus récente de l'évolution humaine, caractérisée par l'homme de Néanderthal (il y a environ 300 000 ans), puis par Homo sapiens sapiens, l'homme moderne.
La classification du genre Homo a connu un certain nombre de péripéties, qui tiennent à la fois au souci humain de se démarquer de toutes les autres espèces comme aux aléas des découvertes paléontologiques. Au sein des êtres vivants actuels, le genre Homo ne compte qu'une seule espèce, Homo sapiens, qui ne renferme elle-même qu'une seule sous-espèce, Homo sapiens sapiens. Toutes les autres formes, Homo habilis, Homo erectus, Homo sapiens neanderthalensis (sans compter d'innombrables dénominations tombées en désuétude), sont des espèces ou sous-espèces fossiles. Mais le refus de classer les australopithèques parmi les Homo tient plus à des pesanteurs idéologiques qu'à des définitions scientifiques précises. En outre, l'ensemble de ces espèces et sous-espèces ne sont pas séparées par des cloisons étanches : il faut plutôt y voir des moments dans un processus à la fois continu et buissonnant, les sauts éventuels étant surtout constitués des lacunes de notre documentation.
On considère que l'homme de Néanderthal, Homo sapiens neanderthalensis, est la forme la plus ancienne connue d'Homo sapiens. De fait, mis à part quelques détails de la boîte crânienne, rien ne distingue Néanderthal de l'homme actuel dans son aspect général, ni, peut-être, dans ses capacités psychomotrices. Mais Néanderthal n'est qu'une évolution locale d'Homo erectus, parallèlement à d'autres évolutions, moins bien connues, dans d'autres régions de l'Ancien Monde. En tout cas, il semble bien, du moins d'après les datations physico-chimiques, que Homo sapiens neanderthalendis ait cohabité au Proche-Orient pendant plusieurs dizaines de millénaires avec une autre sous-espèce, Homo sapiens sapiens, l'homme moderne, qui apporte les premières preuves claires d'une pensée symbolique.
Ce dernier serait apparu entre - 200 000 et - 100 000 ans en Afrique orientale et peut-être au Proche-Orient, et serait issu des Erectus locaux. C'est après ce long temps de coexistence que Sapiens sapiens se serait peu à peu répandu dans le reste du monde. Il prendrait pied en Europe du Sud-Est vers - 40 000 ans et atteindrait le territoire de la France vers - 30 000 ans (civilisation aurignacienne), remplaçant les derniers Néanderthal de la civilisation de Châtelperron. La possibilité de croisements biologiques entre les deux sous-espèces reste discutée.
Il est évident que l'évolution humaine est appelée à se poursuivre, sauf si elle est contrariée par des manipulations génétiques. Les évolutions visibles sur une très courte période, et qui prolongent les traits antérieurs, sont une tendance continue à l'effacement du dimorphisme sexuel dans le squelette et à sa gracilisation.