important sanctuaire celtique du nord de la France (Oise), élevé à partir du IIIe siècle avant J.-C. par des Gaulois Belges.
Les fouilles effectuées entre 1975 et 1984 ont apporté sur les pratiques religieuses celtiques du nord de la France quantité d'informations nouvelles.
Le sanctuaire implanté à l'intérieur d'une place forte en plaine, couvrant une douzaine d'hectares, et protégée par plusieurs systèmes de fossés et de levées de terre palissadées. Le sanctuaire lui-même, aménagé à proximité d'un marécage, se présente comme un vaste fossé de 2,5 mètres de largeur et de 2 mètres de profondeur, entourant une surface quadrangulaire d'une quarantaine de mètres de côté, dotée d'une seule entrée. Ce fossé, qui comportait un cuvelage de bois, était doublé à l'extérieur par une haute palissade, qui protégeait des regards l'ensemble des activités, et par un talus.
À l'intérieur se trouvait un petit bâtiment quadrangulaire en bois. Il fut reconstruit plusieurs fois, et finalement remplacé, vers le IIIe siècle après J.-C., par un fanum, petit temple gallo-romain en pierre : une preuve claire de la continuité des lieux de culte gaulois, même si le sanctuaire sous sa forme classique n'était plus utilisé depuis 70 avant J.-C. environ. Dans le bâtiment, une vaste fosse était destinée à recevoir les corps de bœufs sacrifiés, dont les têtes étaient exposées sur la palissade d'enceinte. Le long de celle-ci étaient également dressés de nombreux trophées guerriers, comparables à ceux des Grecs ou des Romains, et composés d'armes, sans doute prises à l'ennemi. On en a retrouvé plus d'un millier - épées, fourreaux, plaques de bouclier, pointes de lance -, très souvent brisées ou martelées, parfois accompagnées de parures masculines : l'ensemble constitue l'une des plus importantes collections d'armes du monde celtique. Une douzaine d'individus décapités ont également été découverts dans le fossé, où venaient s'entasser les armes des trophées, une fois les corps décomposés.
L'ensemble du sanctuaire semble donc voué à l'exaltation de la guerre et rappelle aussi bien d'autres sanctuaires belges, tel celui de Ribemont, que les portiques en pierre retrouvés dans le Midi, à Roquepertuse ou à Entremont.