Le nom « France » (en latin Francia) provient du royaume des Francs, regnum Francorum.
Au cours du Moyen Âge, on oublie cette référence, et, en même temps que s'élabore le mythe des origines troyennes de la France, se développe l'étymologie faisant de la France le pays des « francs » (au sens de « libres »).
Pourtant, durant le haut Moyen Âge, la France est bien le regnum Francorum, c'est-à-dire l'ensemble du territoire soumis à l'autorité des rois francs, y compris à l'est du Rhin. Fort logiquement, le terme recouvre la totalité de l'empire de Charlemagne et le partage de Verdun de 843 définit les contours de trois entités politiques : Francia occidentalis, Francia media, Francia orientalis. Commentant cet événement dans sa Chronique rédigée vers 1100, Hugues de Fleury y voit la naissance de la Francia, de l'Italia et de l'Alamania. À ce moment-là, et depuis un siècle environ, le nom « France » ne recouvre donc plus que l'ancienne partie occidentale du royaume des Francs. Mais ce terme désigne également, dans un sens encore plus restreint, le pays de la Seine moyenne, berceau du pouvoir capétien, et qui correspond plus ou moins à ce que l'on nomme aujourd'hui l'« Île-de-France ». Jusqu'au XIIIe siècle, c'est cette signification étroite qui domine, la Francia étant généralement considérée comme une partie du regnum Franciae (royaume de France). Mais avec l'affirmation du pouvoir capétien progresse la conception élargie du nom « France ». La chancellerie de Philippe Auguste l'utilise de plus en plus fréquemment, et celle de Saint Louis abandonne le vieux titre - désormais ambigu - de rex Francorum (roi des Francs) pour celui de rex Franciae (roi de France).
« France » est un nom de pays ; c'est aussi, dès la fin du Moyen Âge, une allégorie. D'abord voix désincarnée des nombreuses déplorations du XIVe siècle (telles les Lamentations de France, d'Eustache Deschamps), elle prend peu à peu les traits d'une dame, la « douce France » de la littérature courtoise, et est bientôt parée des atours de différentes vertus. Guerrière et royale, on la représente généralement vêtue d'une robe blanche recouverte d'un manteau bleu semé de lys sur lequel tombent ses longs cheveux blonds ceints d'une couronne. Mais elle peut également prendre la forme d'un jardin, autre image de l'idéal au XVe siècle. Le « Jardin de France » emprunte certains de ses traits (tels sa clôture, sa fontaine centrale et ses quatre fleuves) au paradis. La France apparaît bien, dans cette mythologie nationale en train de se construire, comme la rencontre entre un territoire et un roi très chrétien.