Cinq-Mars (Henri Coeffier de Ruzé d'Effiat, marquis de), (suite)
En 1632, son père, Antoine d'Effiat, ami de Richelieu, meurt ; le Cardinal prend Cinq-Mars sous sa protection, et le fait capitaine de la garde (1635), puis grand maître de la garde-robe. Il devient rapidement le favori de Louis XIII, qui le nomme grand écuyer en 1639. Cependant, sa conduite insolente, libertine, extravagante, et l'influence qu'il exerce sur le roi ont tôt fait d'alarmer Richelieu, qui tente dès lors de freiner les ambitions du marquis, et ne l'autorise pas à épouser Marie de Gonzague. Le conflit opposant les deux hommes illustre la vieille lutte de pouvoir entre les grands du royaume et le personnel politique ; elle trouvera sa plus forte expression dans la Fronde. En 1641, Cinq-Mars s'associe à la conspiration - avortée - du comte de Soissons contre le Cardinal, mais sa participation passe inaperçue. En 1642, alors que la France est en guerre contre l'Espagne, Philippe IV s'engage, par écrit, à fournir à Cinq-Mars, associé à François de Thou, des armes et des hommes pour organiser une révolte contre le ministre de Louis XIII. Le 11 juin 1642, une copie de l'accord parvient à Richelieu ; Cinq-Mars et de Thou sont arrêtés le 13, jugés par une commission extraordinaire du parlement de Grenoble, et condamnés à mort. Le 12 septembre, ils sont décapités à Lyon. Personnage romanesque, le marquis de Cinq-Mars est le héros du roman éponyme d'Alfred de Vigny, premier en date (1826) des grands récits historiques du romantisme français.