Pasteur (Louis), (suite)
Avec un siècle de recul, le regard porté sur le personnage tend cependant à se modifier, sans que son importance soit pour autant remise en question. À l'image de l'homme qui incarne toutes les vertus, de l'expérimentateur scrupuleux jusqu'à la plus extrême minutie, de la conscience torturée par les risques parfois assumés, se surimpose celle d'un aventurier génial de la science qui souvent céda à des intuitions, qui, dans l'histoire de la rage, n'hésita pas à traiter en cobayes les premiers vaccinés et qui, peut-être même, n'y regarda pas de trop près pour s'assurer que les chiens qui avaient mordu les jeunes Meister et Jupille étaient bien enragés. Mais, fort de ses certitudes, Pasteur avait besoin de ces premiers succès pour faire admettre des idées qui ouvraient des perspectives infinies. De fait, c'est une dimension nouvelle que l'on reconnaît au personnage, par-delà les images d'Épinal auxquelles on a voulu longtemps l'assimiler.