Laval (Pierre), (suite)
Cependant, au printemps 1942, alors que les Allemands n'ont plus confiance en Darlan, le maréchal se résout à faire de nouveau appel à Laval pour diriger le gouvernement. Ce dernier poursuit la politique de collaboration, s'exprimant à la radio, le 22 juin 1942, en faveur de la victoire de l'Allemagne - qui lui paraît constituer un rempart contre le bolchevisme -, acceptant qu'une coopération s'instaure entre les polices française et allemande dans la répression de la Résistance, livrant à l'occupant les populations juives raflées par la police française au cours de l'été 1942. En novembre 1942, l'occupation totale du territoire par les Allemands, le sabordage de la flotte française à Toulon et le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord achèvent de le priver de toute « arme » politique vis-à-vis d'Hitler. Pourtant, il concède encore, en janvier 1943, la création du Service du travail obligatoire (STO), organisme chargé de procéder à l'envoi en Allemagne de jeunes travailleurs, et met sur pied la Milice - police supplétive de lutte contre la Résistance -, qui échappe d'ailleurs largement à son contrôle. Transféré en Allemagne, à Sigmaringen, après le débarquement allié, puis réfugié en Espagne, avant d'être remis aux autorités françaises en juillet 1945, Pierre Laval, condamné à mort au terme d'un procès hâtif et bâclé, est exécuté le 15 octobre 1945.