Flourens (Gustave), (suite)
Issu d'une famille d'intellectuels libéraux, il fait de brillantes études et, à l'âge de 25 ans, il est suppléant de son père, le physiologiste Pierre Flourens, au Collège de France (chaire d'histoire naturelle des corps organisés), et chargé d'enseigner l'histoire des races humaines. Ne faisant mystère ni de ses convictions antireligieuses ni de son hostilité au bonapartisme, il est suspendu par le ministre de l'Instruction, Victor Duruy.
Préférant l'exil à la disgrâce, Flourens poursuit ses recherches et son enseignement à Bruxelles, puis à Londres, et met son ardeur républicaine au service des grandes causes du moment : la libération des peuples d'Europe orientale, d'Italie et d'Irlande. Après la révolte polonaise de 1863, qu'il abandonne en raison du rôle qu'y jouent les nobles et les catholiques, il s'engage au côté des Crétois durant l'insurrection de 1866 contre les Turcs, est nommé représentant de la Crète au Parlement hellénique, avant d'être chassé d'Athènes par le gouvernement grec. De retour en France, il est avec Henri Rochefort l'un des grands propagandistes républicains. Il proclame son hostilité à l'armistice de 1870 (Paris livré, 1871) et organise la Garde nationale durant la Commune, mais ne participe pas aux combats de mars 1871. En avril, ce colonel de l'armée fédérée est contraint de se replier dans une auberge de Chatou, où il est assassiné par un officier de gendarmerie.
Enterré au cimetière du Père-Lachaise, Flourens représente une tradition républicaine insurrectionnelle mais opposée à la guerre civile, et dont le patriotisme est encore conciliable avec l'universalisme.