Marie de Médicis, (suite)
Par le coup d'État royal du 24 avril 1617, au cours duquel Concini est assassiné sur ordre de Louis XIII, elle est écartée du pouvoir. Reléguée au château de Blois, elle s'en évade en 1619 grâce à la complicité du duc d'Épernon, et se joint aux complots nobiliaires tramés contre son fils. La « guerre de la mère et du fils » se termine pitoyablement à la « drôlerie des Ponts-de-Cé » (août 1620). Rentrée en grâce par l'entremise de Richelieu, qui lui devait ses débuts en politique, elle retrouve sa place au Conseil (1622), où elle fait entrer le Cardinal (1624). Mais elle ne tarde pas à s'opposer à la politique anti-espagnole de son ancien protégé, dont elle n'a de cesse d'obtenir le renvoi. Elle croit y parvenir le 10 novembre 1630, mais un ultime revirement de Louis XIII conforte la situation du Cardinal, sorti vainqueur de cette « journée des dupes », et signe la disgrâce définitive de la reine mère. Assignée à résidence à Compiègne, elle s'en évade en 1631, et vivra ses dernières années en exil, trouvant d'abord refuge aux Pays-Bas, puis en Hollande et en Angleterre, avant de s'éteindre à Cologne le 3 juillet 1642.
La corruption de son entourage, ses intrigues parfois rocambolesques, mais aussi l'efficacité de la propagande de ses adversaires, au premier rang desquels Richelieu, lui ont valu une médiocre réputation. On doit pourtant lui reconnaître d'avoir, dans des circonstances difficiles, préservé l'héritage d'Henri IV, et d'avoir su réunir, pour son palais du Luxembourg, quelques-uns des meilleurs artistes de son temps, dont Rubens, auteur d'une série de vingt sept toiles illustrant la vie de Marie de Médicis, série présentée aujourd'hui au Louvre.