ost, (suite)
Dans les royaumes barbares du haut Moyen Âge, le service d'ost, issu des traditions guerrières germaniques, est l'obligation pour tout homme libre de participer aux expéditions armées menées par le roi. Mais l'ost désigne alors aussi bien la troupe en armes que l'appel au combat. Avec les Carolingiens, la levée en masse de ces hommes libres pour des conquêtes de plus en plus lointaines devient difficile. Le recrutement se restreint peu à peu aux grands vassaux, seuls à même de s'équiper. En 808, un capitulaire limite ainsi la convocation générale à l'ost : par le système des aidants et des partants, les hommes se regroupent en fonction de leur richesse afin d'équiper un des leurs qui répond à l'appel. L'ost désigne alors toute forme de participation à la guerre. À ceux qui tentent de s'y soustraire est infligée une amende, appelée « hériban ».
À l'époque féodale, l'ost dû par les vassaux à leur seigneur est souvent codifié dans le contrat vassalique, qui précise sa durée et son rayon d'action. Un système de solde apparaît peu à peu, permettant au seigneur de s'attacher, sans limite, le service de vassaux et de recruter des combattants non fieffés. Au XIIe siècle, l'ost est parfois racheté après versement d'une taxe dite « d'écuage ». En 1445, la réforme de Charles VII crée l'« ordinaire » de guerre permanent, en conservant le principe de l'ost, devenu « extraordinaire ». C'est l'amorce d'une professionnalisation des troupes armées qui entérine l'abandon du service d'ost.