ligne séparant la France, aux termes de l'article 2 de l'armistice du 22 juin 1940, en une zone occupée et une zone non occupée.
Elle laisse sous contrôle allemand toute la façade atlantique. D'autres lignes de démarcation traversent le pays : le Nord et le Pas-de-Calais sont rattachés aux autorités d'occupation installées en Belgique, l'Alsace et la Lorraine sont annexées à l'Allemagne, une zone interdite est instituée dans le Nord-Est (Aisne, Ardennes, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Vosges), et une zone rouge, très surveillée, longe la frontière franco-suisse.
Frontière militaire, bien qu'elle ne coïncide pas exactement avec la ligne de front, la ligne de démarcation joue aussi le rôle d'une frontière économique, administrative et politique, longue de 1 200 kilomètres, et conçue par les Allemands comme un moyen de pression sur le gouvernement de Vichy. Les vainqueurs en modifient arbitrairement le tracé et le degré de perméabilité, au gré des fluctuations de leurs relations avec les vaincus. Elle est l'objet d'une surveillance rigoureuse et, même après le 11 novembre 1942, elle est maintenue, avant d'être ouverte - et non supprimée -, le 1er mars 1943. Jusqu'à cette date, un laissez-passer (Ausweis), qui est parcimonieusement accordé par les Allemands, est obligatoire pour la franchir (en quatorze points). Elle marque une coupure dans le trafic ferroviaire, entrave les communications télégraphiques, téléphoniques et postales (jusqu'en octobre 1941, seules les cartes interzones préimprimées permettent aux familles d'échanger des nouvelles), et interdit les mouvements de capitaux d'une zone à l'autre.