journées révolutionnaires marquées par la marche des Parisiennes sur Versailles dans le but de réclamer du pain et d'obtenir la promulgation des décrets des 5 et 11 août 1789 sur l'abolition des privilèges et du régime féodal, et à l'issue desquelles la famille royale est ramenée à Paris.
Les semaines qui suivent la nuit du 4 août 1789 se déroulent dans un contexte économique difficile : partout, les files d'attente s'allongent devant les boulangeries, tandis que les domestiques sont au chômage et que les industries de luxe périclitent. Dans une agitation parisienne quotidienne s'expriment les craintes d'un complot contre les premiers acquis de la Révolution, d'autant plus que, fin septembre, les décrets des 5 et 11 août et la Déclaration des droits de l'homme n'ont pas encore reçu l'approbation de Louis XVI. Le 1er octobre, les officiers du régiment de Flandre, nouvellement arrivé à Versailles, tiennent banquet, foulent aux pieds la cocarde tricolore puis arborent les couleurs de la reine. La presse patriote appelle à la vengeance.
En réponse, mais aussi pour demander du pain, des milliers de Parisiennes se réunissent le 5 octobre à l'Hôtel de Ville : marchandes, lavandières, couturières, poissardes mais aussi bourgeoises, elles forment un cortège qui se dirige sur Versailles. L'Assemblée est envahie, une délégation y exprime la faim qui tenaille le peuple, la crainte des complots et des mauvais conseils donnés au roi. Six femmes sont ensuite députées auprès de Louis XVI, qui promet une distribution de pain dans Paris et la signature des décrets et de la Déclaration des droits.
Si ce mouvement populaire est initialement autonome, le pouvoir municipal parisien s'emploie bientôt à récupérer ce courant qui menace de lui échapper. La Fayette, à la tête de la Garde nationale, se pose finalement en arbitre et incite à demander le retour du roi et de sa famille à Paris. Le 6, les manifestants pénètrent dans le château ; un ouvrier puis des gardes sont tués. Louis XVI accepte alors de revenir dans la capitale. Le cortège qui ramène « le boulanger, la boulangère et le petit mitron » compte 30 000 personnes. La famille royale, bientôt suivie par l'Assemblée, s'installe aux Tuileries, désertées par les rois de France depuis Louis XIV : ce qui a d'abord eu le caractère d'une émeute de la faim s'achève par une victoire politique.
Les journées d'octobre constituent un tournant de la Révolution : désormais le pouvoir royal est soustrait à l'influence de la cour et placé sous la menace de la révolution populaire parisienne.