reine de France de 1223 à 1226, régente du royaume de 1226 à 1234 et de 1248 à 1252, mère de Saint Louis (Palencia, Espagne, 1188 - Paris 1252).
Fille d'Alphonse VIII de Castille et d'Eléonore d'Angleterre, Blanche de Castille épouse Louis, héritier du roi de France, Philippe Auguste, le 22 mai 1200, en gage de la paix que signent alors ce dernier et le roi d'Angleterre Jean sans Terre (traité du Goulet). Au cours des vingt années qui séparent ce mariage de la mort de Philippe Auguste, Blanche apporte son soutien indéfectible à son époux, à qui elle donne plus de dix enfants, mettant fin ainsi aux incertitudes dynastiques des règnes précédents. La brièveté du règne de Louis VIII (1223-1226) fait d'elle la régente du royaume pendant la minorité de son fils Louis IX. De 1227 à 1230, le roi et sa mère affrontent l'hostilité des barons, furieux d'avoir été écartés du gouvernement. Mais la conjuration des Lusignan, Coucy et Pierre Ier Mauclerc échoue, grâce aux talents diplomatiques de Blanche, qui s'appuie sur Thibaud IV de Champagne et sur les communes. Deux événements majeurs marquent la régence : d'une part, le traité de Meaux-Paris, conclu en 1229 avec Raimond VII de Toulouse, met fin à la guerre dans le Midi, et prépare l'intégration du Languedoc au royaume par le mariage de Jeanne de Toulouse, fille et unique héritière de Raimond VII, avec Alphonse de Poitiers, fils de Blanche ; d'autre part, le mariage de Marguerite de Provence avec Louis IX, en 1234, place la Provence sous influence capétienne. De 1234 à 1248, l'autorité de la reine mère devient plus discrète. Mais, en 1248, lorsqu'il part pour la septième croisade, Louis IX lui confie le royaume et ses enfants. Blanche de Castille meurt le 26 novembre 1252 à Paris, et est enterrée dans l'abbaye cistercienne de Maubuisson, qu'elle avait fondée en 1241.
Image à la fois de la mère chrétienne modèle et de la mère abusive, qui empêche son fils Louis de rejoindre Marguerite de Provence, Blanche de Castille apparaît surtout comme une femme de pouvoir, malmenée par ceux qui s'en estiment privés. Dominatrice et courageuse, douée pour les joutes politiques, elle fut détestée et vénérée. Sa piété cistercienne, austère, a nourri celle de son fils Saint Louis, dominicain dans l'âme. Mère d'un saint et d'une bienheureuse (sa fille Isabelle), Blanche de Castille a sans doute trop inquiété les hommes d'Église par sa puissance politique pour mériter, elle aussi, la canonisation.