fondateur des Frères des Écoles chrétiennes (Reims 1651 - Saint-Yon, près de Rouen, 1719).
Né dans une famille bourgeoise et dévote de Reims, aîné de onze enfants, il est destiné très tôt à l'Église et reçoit, à 16 ans, une charge de chanoine de la cathédrale de cette ville. Devenu prêtre en 1678 après des études de théologie, il est conduit à diriger la fondation des sœurs du saint Enfant Jésus qui instruisent les petites filles pauvres. Dès 1679, il participe à la création d'écoles paroissiales pour jeunes garçons à Reims, puis dans le reste de la Champagne. S'inspirant des expériences menées à Lyon par Charles Démia et dans certaines paroisses parisiennes, ces écoles de charité ont pour but de dispenser aux enfants pauvres, outre une instruction élémentaire, des notions de civilité accompagnées d'un enseignement quotidien du catéchisme. Leur fondateur prend rapidement conscience de l'importance de la formation des maîtres. À cet effet, il regroupe chez lui des laïcs vivant pauvrement et leur donne une règle commune, consacrant toute sa fortune à cette œuvre. En 1684, les maîtres prennent le nom de « Frères des Écoles chrétiennes ».
Souvent sollicité par les curés pour créer de nouveaux établissements, Jean Baptiste de La Salle abandonne son canonicat pour se consacrer à sa communauté, puis s'intalle, en 1688, dans la paroisse Saint-Sulpice à Paris où il poursuit son œuvre d'éducateur. Mais, dans la capitale, ses initiatives se heurtent à l'opposition des maîtres écrivains, et il doit faire face à de nombreux procès. Il accepte cependant la création d'écoles en Languedoc et Provence dans le but de rallier d'anciens protestants. Parallèlement, il rédige de nombreux textes à finalité pédagogique comme les Règles de la bienséance et de la civilité chrétienne (1703), destinées à l'apprentissage de la lecture dans les écoles des Frères, et la Conduite des écoles chrétiennes (1720), où il définit ce que doit être la progression des enfants dans les matières enseignées ainsi qu'un emploi du temps minutieux organisé en fonction de l'enseignement quotidien du catéchisme.
Retiré à Saint-Yon, près de Rouen, où il a fondé un séminaire, La Salle abandonne en 1717 sa charge de supérieur et se consacre à la rédaction d'ouvrages de spiritualité (Méditations). À sa mort, une cinquantaine d'écoles, dont une à Rome, sont tenues par environ cent Frères répartis en vingt-cinq communautés. Canonisé en 1900, le fondateur des lassaliens demeure la figure par excellence du pédagogue chrétien dans la France de l'époque moderne.