Lionne (Hugues de), (suite)
De noblesse dauphinoise, neveu d'Abel Servien, le secrétaire d'État à la Guerre, il travaille avec son oncle dès 1630. Remarqué par Mazarin, il devient son collaborateur, effectuant de nombreuses missions en Italie et participant aux négociations qui aboutissent aux traités de Westphalie et des Pyrénées (il est le rédacteur habile de celui-ci). Enfin, il est ministre d'État en 1659. Son intelligence, sa capacité de travail, son expérience, la recommandation de Mazarin, expliquent que Louis XIV lui pardonne son amitié avec Fouquet et force les Brienne à lui vendre, en 1663, la charge de secrétaire d'État aux Affaires étrangères. Avec Le Tellier à la Guerre et Colbert aux Finances, Hugues de Lionne forme l'équipe de confiance du jeune roi. Il déploie son énergie et fait preuve de souplesse pour donner à la France de nouveaux alliés, au service de la politique de prestige voulue par Louis XIV - traités avec la Suède (1661), la Lorraine, l'Angleterre, les Provinces-Unies, le Danemark (1662) -, maintenant ainsi l'isolement espagnol. Lors de la guerre de Dévolution, il penche pour une paix rapide. Il cherche à désamorcer l'hostilité de l'empereur en proposant un partage secret des possessions espagnoles à la mort du roi d'Espagne Charles II. L'isolement des Provinces-Unies est sa dernière grande œuvre ; ce libertin meurt usé par le travail, alors que la guerre de Hollande va mettre à l'épreuve le réseau d'alliances qu'il a patiemment tissées.