branche cadette de la famille capétienne qui, entre le XIIIe et le XVe siècle, régna, plus ou moins longuement, en Italie, en Hongrie, en Albanie et à Jérusalem.
C'est le frère cadet de Saint Louis, Charles Ier d'Anjou, qui est à l'origine de l'établissement d'un pouvoir capétien en Méditerranée et en Europe orientale. Installé en Provence par son mariage, en 1246, avec Béatrix, fille de Raimond Bérenger V, il profite du vide politique laissé en Italie par la mort de l'empereur Frédéric II (1250) pour s'y imposer. Il obtient du pape la couronne de Naples et de Sicile, royaume qu'il conquiert en 1266-1267, à l'issue des batailles de Bénévent et de Tagliacozzo. L'Italie n'est cependant qu'un élément de la politique d'envergure que veut mener Charles : son but essentiel est de reconstruire l'Empire latin d'Orient, reconquis par le Grec Michel Paléologue (1261). Dès 1266, Charles s'empare de Corfou et de l'Achaïe. En 1272, il obtient le royaume d'Albanie, puis celui de Jérusalem (1279). Des alliances matrimoniales sont nouées au même moment en Pologne et en Hongrie. Un réseau d'alliances diplomatiques est tissé avec le royaume serbe, les Mamelouks de Baïbars et les Mongols. Les projets de croisade contre les Grecs restent cependant lettre morte. En 1282, alors que tout semble réuni pour la victoire du Français contre Constantinople, Pierre III d'Aragon débarque à Collo, en Sicile : les Vêpres siciliennes (31 mars) marquent le premier revers du défi angevin, arrivé à son apogée.
Les descendants de Charles Ier se maintiennent en Europe orientale et en Italie du Sud. En Hongrie, une dynastie angevine succède en 1307 à celle des Árpád et y domine la vie politique jusqu'en 1382, notamment au cours du long règne de Louis le Grand, roi de Hongrie de 1342 à 1382 et roi de Pologne de 1370 à 1382. En Italie, Robert, petit-fils de Charles, réussit, au cours de son règne (1305-1343), à restaurer l'ordre et à faire du royaume de Naples un centre culturel humaniste. Après sa mort, l'Italie du Sud sombre pour longtemps dans l'anarchie, déchirée par les querelles entre branches angevines rivales. Isolée, la reine Jeanne Ire adopte Louis Ier, fils de Jean II le Bon, apanagé en Anjou, mais est assassinée par l'Angevin Charles, duc de Durazzo (Duras). S'ouvre alors plus d'un siècle de luttes entre les Duras, la deuxième maison d'Anjou et les Aragonais. L'adoption de René d'Anjou par la reine Jeanne II (Duras) prélude à la transmission de l'héritage angevin au roi de France (1470). Ce mirage hérité est le moteur de l'expédition de Charles VIII en Italie (1494) et des guerres d'Italie.