Aquitaine, (suite)
Les mutations de l'époque contemporaine.
• Dès 1814, Bordeaux se rallie à la monarchie, avant de s'identifier à l'orléanisme. Très modérément bonapartiste, puis républicaine, l'Aquitaine reste à l'écart des grands affrontements idéologiques, et le syndicalisme n'y est pas virulent. En effet, la première révolution industrielle n'atteint pas la région. Outre la viticulture, qui se développe intensivement au milieu du XIXe siècle, avant d'être durement frappée par le phylloxéra, une grande industrie, notamment chimique et métallurgique, s'implante à Bordeaux après 1880. Le port est désormais tourné vers l'Afrique. Après 1850, la polyculture aquitaine souffre de son archaïsme, tandis que le boisement des Landes fournit à celles-ci, via l'exploitation du bois et de la résine, une source de prospérité inespérée.
« Capitale tragique » de la France en 1870, Bordeaux l'est de nouveau en 1914 et en 1940, mais la ville échappe aux graves destructions. L'entre-deux-guerres constitue une période de déclin économique et démographique. La personnalité politique dominante est alors le maire de Bordeaux, Adrien Marquet, et l'une des originalités politiques de la région réside dans l'implantation du communisme en milieu rural, tandis que les basses Pyrénées demeurent fidèles à la droite. Alors que la Dordogne devient un haut lieu de la Résistance, Bordeaux résiste peu, mais élit comme député-maire, en 1947, un grand résistant : Jacques Chaban-Delmas, qui ne cédera sa place à Alain Juppé qu'en 1995. Après la guerre, des industries anciennes disparaissent, mais, autour de la capitale régionale, de nouvelles activités industrielles (aéronautique, aérospatiale, automobile) se développent, tandis que l'exploitation du gaz de Lacq crée, près de Pau, un pôle industriel. Le vignoble reste le secteur agricole le plus prospère ; en revanche, la forêt périclite, la polyculture traditionnelle s'effondre, et les cultures maraîchères et arbustives résistent mal à la concurrence européenne. Le tourisme - balnéaire, vert et culturel, notamment autour des sites préhistoriques de Dordogne - est l'un des grands espoirs d'une Région qui, avec sa cuisine, se veut celle du bon - et du bien - vivre.