Tiers Parti, (suite)
Le Tiers Parti se manifeste avec force en janvier 1866, lors de la discussion de l'« Adresse au Corps législatif » : 45 députés déposent un amendement demandant de nouvelles réformes libérales après les concessions accordées par l'empereur en 1860. Il obtient un premier succès le 19 janvier 1867, avec l'octroi du droit d'interpellation et l'annonce d'une libéralisation du statut de la presse et du droit de réunion. Mais ses adversaires, notamment le ministre d'État Rouher, demeurent au pouvoir. Il faut attendre l'échec gouvernemental aux élections de 1869 et une demande d'interpellation signée cette fois par 116 parlementaires, le 6 juillet 1869, pour que Napoléon III fasse droit à ses revendications par le sénatus-consulte du 8 septembre 1869. La nomination d'Émile Ollivier à la tête d'un ministère parlementaire, le 2 janvier 1870, parachève ce succès, même si le gouvernement comprend quelques hommes de l'empereur. Le Tiers Parti se divise alors en un centre droit, composé de bonapartistes libéraux, et un centre gauche, représentant une tendance libérale intransigeante d'esprit orléaniste, incarnée par les éphémères ministres Buffet et Daru. Le clivage apparaît nettement lors du plébiscite du 8 mai 1870, le centre droit prônant le « oui » malgré le risque d'exploitation du plébiscite par les bonapartistes autoritaires, le centre gauche se réfugiant dans l'abstention ou prônant un vote négatif par opposition au principe plébiscitaire.