Dictionnaire de l'Histoire de France 2005Éd. 2005
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Tiers Parti, (suite)

Le Tiers Parti se manifeste avec force en janvier 1866, lors de la discussion de l'« Adresse au Corps législatif » : 45 députés déposent un amendement demandant de nouvelles réformes libérales après les concessions accordées par l'empereur en 1860. Il obtient un premier succès le 19 janvier 1867, avec l'octroi du droit d'interpellation et l'annonce d'une libéralisation du statut de la presse et du droit de réunion. Mais ses adversaires, notamment le ministre d'État Rouher, demeurent au pouvoir. Il faut attendre l'échec gouvernemental aux élections de 1869 et une demande d'interpellation signée cette fois par 116 parlementaires, le 6 juillet 1869, pour que Napoléon III fasse droit à ses revendications par le sénatus-consulte du 8 septembre 1869. La nomination d'Émile Ollivier à la tête d'un ministère parlementaire, le 2 janvier 1870, parachève ce succès, même si le gouvernement comprend quelques hommes de l'empereur. Le Tiers Parti se divise alors en un centre droit, composé de bonapartistes libéraux, et un centre gauche, représentant une tendance libérale intransigeante d'esprit orléaniste, incarnée par les éphémères ministres Buffet et Daru. Le clivage apparaît nettement lors du plébiscite du 8 mai 1870, le centre droit prônant le « oui » malgré le risque d'exploitation du plébiscite par les bonapartistes autoritaires, le centre gauche se réfugiant dans l'abstention ou prônant un vote négatif par opposition au principe plébiscitaire.

Tilsit (traités de),

expression désignant deux traités, l'un conclu entre la France et la Russie le 7 juillet 1807, l'autre entre la France et la Prusse deux jours plus tard.

Vaincu à Friedland (14 juin 1807) par Napoléon, le tsar Alexandre Ier n'a pas encore perdu la guerre, mais, mécontent de ses alliés - la Prusse, l'Angleterre et l'Autriche - et désireux d'intervenir en Orient, il demande à traiter : il rencontre l'empereur le 25 juin à Tilsit, en Prusse orientale, sur un radeau, au milieu du Niemen. Le traité signé après l'entrevue, le 7 juillet 1807, est d'abord une alliance, offensive et défensive, contre l'Angleterre. Le tsar promet de fermer ses ports au commerce britannique, permettant ainsi la réalisation du Blocus continental. Par ailleurs, le traité prévoit une médiation française dans le conflit russo-turc et un éventuel démembrement de l'Empire ottoman.

L'alliance se fait ensuite aux dépens de la Prusse, vaincue à Iéna l'année précédente. Le second traité de Tilsit, signé le 9 juillet, enlève à ce pays la moitié de ses habitants : les territoires prussiens situés entre l'Elbe et le Rhin, joints à une partie du Hanovre, constituent un nouveau royaume, la Westphalie, attribué à Jérôme Bonaparte. À l'est de l'Elbe, les parties polonaises de la Prusse forment le grand-duché de Varsovie. En outre, la Westphalie et la Saxe entrent dans la Confédération du Rhin, qui regroupe ainsi, sous la protection française, toute l'Allemagne, sauf la Prusse, et l'Autriche.

Hégémonie française en Allemagne et isolement de l'Angleterre : Tilsit marque l'apogée de la puissance napoléonienne. Mais l'alliance russe est un leurre. L'économie russe ne pourra s'accommoder du Blocus continental et le versatile Alexandre fera marche arrière dès 1808.

timbre.

Ce n'est qu'au terme de plusieurs années de polémiques et de débats parlementaires mouvementés que le premier timbre français est émis le 1er janvier 1849, neuf ans après l'apparition du penny black anglais, qui avait entre-temps fait des émules dans les cantons suisses, au Brésil et au États-Unis.

Le « 20 centimes noir » sur lequel le profil de Cérès, allégorie agricole et symbole de liberté, célèbre la naissance de la IIe République, est un enfant de la révolution de 1848. Il est surtout le fruit de la détermination d'Étienne Arago, frère du célèbre physicien-astronome et directeur général des Postes, qui fait adopter par l'Assemblée nationale le décret-loi des 23 et 30 août 1848 autorisant l'utilisation du timbre-poste pour l'affranchissement préalable des correspondances. Le système qui prévalait avant son apparition, et qui consistait à faire payer le destinataire en « numéraire », avait ses fervents défenseurs : il était une importante source de profit pour les banques, qui taxaient des frais de port sur les effets remis à l'encaissement, et pour les parlementaires, qui abusaient de la franchise postale. L'apparition du timbre en France marque donc une double révolution : la division par cinq du tarif postal de longue distance et la généralisation d'un tarif unique pour l'ensemble du territoire - « France, Corse et Algérie » -, quelle que soit la distance parcourue par la lettre. Grâce à la démocratisation du courrier que permet le timbre, le trafic passe de 126 millions de lettres en 1848 à 700 millions en 1865.

De 1849 à nos jours, les services postaux ont émis plus de 3 000 timbres, dont le programme est fixé deux fois par an par arrêté ministériel après un arbitrage entre les demandes d'élus et de Français et la consultation d'une commission composée de personnalités qualifiées. À l'exception des portraits de Napoléon III et du maréchal Pétain, « timbrifiés » de leur vivant, et de Louis Pasteur, immortalisé huit ans après sa disparition, le timbre courant a toujours représenté une allégorie ou un symbole de la République : Cérès, Mercure, Paix, Semeuse, Marianne, Arc de triomphe... Les timbres du programme philatélique français constituent un double reflet historique : le choix du thème de leur illustration, année après année, nous renseigne sur l'évolution du regard politique sur l'histoire depuis 1849. Au-delà, les dates, les personnages et les valeurs qu'ils commémorent nous racontent l'histoire et la géographie de notre pays, en taille douce, en offset ou en héliogravure.

tirailleurs sénégalais,

unités militaires créées en 1857 et incorporées en 1900 dans les troupes coloniales.

Les régiments de tirailleurs sénégalais, composés - malgré leur nom - de recrues originaires de plusieurs pays de l'Afrique française, ont été engagés dans les deux conflits mondiaux ainsi que dans la guerre d'Indochine. Cependant, c'est leur participation à la Grande Guerre qui les a inscrits dans la mémoire collective.