Dictionnaire de l'Histoire de France 2005Éd. 2005
A

Avaricum, (suite)

La prise d'Avaricum constitue l'un des événements les plus dramatiques de la guerre des Gaules. Durant le soulèvement déclenché en 52 avant J.-C., Vercingétorix ordonne de brûler champs, villages et villes, afin d'affamer l'armée romaine, mais il épargne Avaricum, que les Bituriges considèrent comme imprenable. César s'en empare pourtant en avril de la même année, au terme d'un siège implacable à l'issue duquel tous les habitants sont massacrés. Durant l'occupation romaine, la ville deviendra la capitale de l'« Aquitaine première », dans les limites actuelles de son archevêché.

Avars,

peuple d'origine turco-mongole vaincu par Charlemagne.

Mentionnés pour la première fois dans une chronique byzantine en 568, les Avars, établis dans la moyenne vallée du Danube (Pannonie), font partie des peuples nomades venus d'Asie centrale et sont souvent confondus avec les Huns. Ils se heurtent à l'Occident, sous le règne de Charlemagne. Leur chef, qui porte le nom de khagan, les mène piller les régions voisines, jusqu'en Bavière. Or Tassilon III, duc de Bavière, fait alliance avec eux, ajoutant ainsi, pour Charlemagne, aux difficultés déjà créées par les Saxons, les Frisons et les peuples slaves.

Les campagnes de Charlemagne contre les Avars s'inscrivent donc dans l'effort de pacification de la partie orientale de l'État franc. Dès 787, Tassilon III est accusé de trahison, puis enfermé. Une première expédition (788) met en fuite les Avars aux frontières du Frioul, mais les événements sérieux se déroulent en trois campagnes : 791, 795 et 796. C'est lors de la dernière expédition qu'est détruit et pillé le ring des Avars, ville de tentes entourée d'une enceinte fortifiée. L'évangélisation s'organise ensuite, prélude à l'assimilation, achevée en 811, lorsque le khagan, converti au christianisme, vient rendre hommage à Charlemagne. Dix ans plus tard, il n'est plus fait mention des Avars. Malgré les efforts des archéologues hongrois pour ressusciter un passé supposé glorieux, on n'en sait guère plus sur ce peuple.

Avenir (l'),

quotidien catholique libéral fondé par Lamennais, Gerbert et de Coux, que rejoignent Lacordaire, Montalembert, Eckstein et Rohrbacher, et dont le premier numéro paraît le 16 octobre 1830.

Le titre et sa devise - « Dieu et liberté » - expriment l'aspiration de ses fondateurs : faire entrer le catholicisme dans le monde moderne en rompant les liens avec la royauté déchue, en soutenant les revendications libérales et en puisant aux sources du christianisme. Ainsi, le journal réclame-t-il les libertés nécessaires à la rénovation catholique : séparation de l'Église et de l'État, suppression du monopole universitaire, libertés de la presse et d'association. Élargissant le champ de ses préoccupations aux domaines politique et social, il considère avec bienveillance les insurrections libérales en Europe, et exalte les causes polonaise et irlandaise.

Dans les milieux conservateurs et traditionalistes, l'Avenir apparaît comme un journal subversif. Le pouvoir traîne Lamennais et Lacordaire devant les tribunaux, et fait saisir le quotidien, tandis qu'une partie de l'épiscopat intrigue contre cette publication, dont les idées progressent chez les jeunes ecclésiastiques. Après avoir suspendu la parution, le 15 novembre 1831, Lamennais et Lacordaire tentent de plaider leur cause devant le pape Grégoire XVI qui, dans l'encyclique Mirari vos (15 août 1832), condamne finalement les idées du christianisme libéral. Malgré sa courte durée de vie et sa faible audience (1 500 abonnés), l'Avenir a marqué une étape essentielle sur le chemin de la démocratie chrétienne.

aveu et dénombrement,

au Moyen Âge et jusqu'à l'époque moderne, acte par lequel un vassal déclare tenir un fief de son seigneur et en décrit le contenu.

L'aveu et dénombrement appartient au système des relations vassaliques : il se développe à mesure que se structure le droit féodal. La genèse en est la suivante : l'hommage et le serment de fidélité du vassal sont suivis de l'« investiture », par laquelle le seigneur remet le fief, bien concédé en échange. Dès l'origine, cette opération revêt un aspect formel, symbolisé, lorsque le bien est une terre, par la remise d'un fétu de paille, puis par la « montrée » du fief, c'est-à-dire la chevauchée jusqu'au domaine concerné. À partir du XIIe siècle va s'ajouter, puis se substituer, à cette manifestation la rédaction d'un écrit faisant l'inventaire du fief. Cette procédure, obligatoire au XIIIe siècle, devient peu à peu l'acte essentiel, le socle même du contrat vassalique.

La description gagne bientôt en précision, surtout lorsque s'établissent l'hérédité et la « patrimonialité » des fiefs : pour rappeler et préserver ses droits, le seigneur exige de tout nouvel acquéreur un aveu et dénombrement, au plus tard quarante jours après l'hommage et la foi. À défaut, il est en droit de faire saisir le fief. Il bénéficie lui-même d'un délai - quarante jours à Paris, trente ans dans le Midi - pour approuver ou amender la description rédigée par le vassal.

Au fil du temps, la procédure évolue : d'abord établi devant témoins et revêtu du sceau authentique, l'aveu et dénombrement devient un acte notarié, rédigé sur parchemin. À partir du XVe siècle, le formalisme est encore accentué pour les fiefs mouvants de la couronne : les actes doivent être présentés par les vassaux aux baillis et sénéchaux (XVe siècle), puis aux trésoriers de France (fin du XVe et XVIe siècle), et vérifiés par les bureaux de finance et les chambres des comptes. La publicité en est ainsi assurée.

L'aveu et dénombrement, élément de la construction féodale, subit donc peu à peu l'emprise de l'administration, fer de lance d'un pouvoir royal qui étend ses prérogatives.

avortement.

Le Code pénal napoléonien, dans son article 317, définissait l'avortement comme un crime punissable de réclusion pour la femme et pour tout individu lui ayant apporté son aide. C'était reprendre des dispositions anciennes, initialement inspirées par les Pères de l'Église et réaffirmées notamment par une bulle de Sixte Quint de 1588.