Arc-et-Senans (Salines royales d'), (suite)
La ville de « Chaux », qui devait entourer l'usine, ne sera jamais construite ; toutefois, le plan de chaque maison sera publié dans l'œuvre de Ledoux : De l'architecture considérée sous le rapport de l'art, des mœurs et de la législation (1804). Ces édifices, qui, selon lui, sont les garants de l'ordre social, présentent tous des tailles imposantes et des formes évocatrices : la maison des plaisirs, ou oïkéma, par exemple, est en forme de phallus... Révolutionnaire par ses caractéristiques fonctionnelles et par la philosophie « égalitariste » qui l'habite (« On verra sur la même échelle la magnificence de la guinguette et du palais »), cette cité reste également le froid reflet d'un certain ordre moral.
L'usine modèle a subi les assauts du vandalisme révolutionnaire et a été abandonnée ; sous Napoléon, cette forme d'architecture utopique et visionnaire n'était plus appréciée. Restaurée et aménagée par le service des Monuments historiques, la saline d'Arc-et-Senans est devenue un centre de conférences, de congrès et de recherches « futurologiques », géré et animé par la Fondation Claude Nicolas Ledoux (créée en 1972). Elle est classée au titre du patrimoine mondial de l'UNESCO.