Marie-Antoinette, (suite)
Les souverains ont perdu désormais toute crédibilité. Affolée, Marie-Antoinette ne compte plus que sur un conflit européen pour sauver sa famille et la monarchie. Lorsque la guerre est déclarée en avril 1792, elle souhaite ouvertement la défaite des armées françaises, et fournit des renseignements stratégiques aux puissances ennemies. Au moment où les défaites françaises laissent présager une rapide invasion du territoire, la publication du manifeste de Brunswick déclenche la journée du 10 août, au cours de laquelle le régime s'effondre.
Emprisonnés au Temple, le roi, la reine, leurs enfants et la sœur de Louis XVI espèrent une victoire prussienne. Après le procès et l'exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, Marie-Antoinette, la femme la plus haïe de France, n'a plus d'avenir. Transférée, seule, à la Conciergerie, en août 1793, « l'Autrichienne » doit être livrée à la vindicte populaire. Son procès, qui n'a pas d'enjeu politique majeur, contrairement à celui de Louis XVI, se déroule en deux jours (14-15 octobre 1793). Véritable iniquité judiciaire, ce procès mêle des griefs réels (la haute trahison) et des calomnies (Hébert l'accuse d'avoir tenté d'émasculer le dauphin...). Mais les accusateurs n'ont aucune preuve de sa culpabilité. Les piètres dépositions des témoins n'ont en réalité aucun poids. Reste le portrait symbolique de l'incarnation féminine d'un régime honni, brossé par un accusateur public qui ne fait que ramasser les ignominies traînant dans les pamphlets depuis des années. Condamnée à mort, Marie-Antoinette est guillotinée, place de la Révolution, le 16 octobre 1793.