peuples que Jules César considéra comme « les plus braves » des peuples gaulois et parmi lesquels on compte, en particulier, les Leuques (Toul, Nancy), les Rèmes (Reims), les Suessions (Soissons), les Ambiens (Amiens), les Médiomatriques (Metz), les Trévires (Trèves), les Atrébates (Arras), les Aduatuques (Namur), les Nerviens (Bavay, Cambrai, Tournai), les Ménapiens (ouest de l'Escaut) et les Éburons (Meuse et rive gauche du Rhin). Ils occupent ce que César appelle la « Gaule Belgique », qui s'étend, au nord de la Marne et de la Seine, sur une région qui correspond au nord de la France actuelle, à la Belgique et à une petite partie de l'Allemagne.
Sur la foi d'écrivains de l'Antiquité, on estime parfois que les Belges auraient occupé ces territoires à la suite d'invasions venues du nord, vers le IIIe siècle avant J.-C. Mais les travaux archéologiques n'ont pas corroboré cette thèse jusqu'à présent. La fouille d'un habitat suession, comme à Villeneuve-Saint-Germain (Aisne), ou rème, comme à Variscourt (Aisne), a montré qu'à la veille de la conquête ces peuples disposaient de véritables villes fortifiées et à l'urbanisme strict ainsi que d'une économie monétaire, et qu'ils avaient tissé des réseaux économiques étendus (attestés par la présence d'amphores à vin romaines). Des sanctuaires, tels ceux de Ribemont-sur-Ancre (Somme) ou de Gournay-sur-Aronde (Oise), témoignent de pratiques religieuses complexes, comprenant des sacrifices de guerriers vaincus et d'animaux, et l'édification de trophées avec les armes prises à l'ennemi.
Lors de la guerre des Gaules, les Belges, à l'exception des Rèmes, opposent une vive résistance aux légions de César et forment, en 57 avant J.-C., une coalition de 300 000 guerriers, qui est néanmoins battue. Les Romains doivent ensuite affronter, en 54 avant J.-C., une révolte menée par Ambiorix, roi des Éburons, dont la défaite provoquera en retour le soulèvement général mené par Vercingétorix. Après la conquête et la constitution d'une province romaine de « Belgique », d'autres révoltes se produiront, notamment en 29 et en 21 avant J.-C. (avec le Belge Julius Florus et l'Éduen Sacrovir) ou en 69-70 après J.-C.
Sous l'occupation romaine, la Belgique est une province prospère, avec de grandes villes de garnison (Trèves, Cologne ou Boulogne), des cités commerciales (Tongres, Tournai ou Arlon), un réseau de voies de communication (dont Bavay est l'un des principaux nœuds), une agriculture florissante qui utilise la célèbre moissonneuse gauloise. En 258, Trèves sera un temps l'une des quatre capitales de l'Empire. La région est envahie par les Francs à partir de la fin du IVe siècle, et son nom même sera oublié, avant d'être remis à l'honneur à la Renaissance par les érudits, puis finalement donné à la Belgique indépendante en 1830.