Ben-Haïm (Paul Frankenburger, dit Paul)
Compositeur israélien (Munich 1897 – Tel-Aviv 1984).
Il a fait ses études à l'Akademie der Tonkunst et à l'université de Munich. Chef d'orchestre à l'Opéra de Munich (1920-1924) et à l'Opéra d'Augsbourg (1924-1931), il a décidé, en 1933, de s'établir en Palestine. Ses œuvres révèlent les influences de la musique orientale et de la musique d'Europe centrale. À la suite de sa rencontre avec la chanteuse Brach Zefira, spécialiste des mélodies liturgiques et des chansons profanes des différentes communautés juives (1935), Ben-Haïm a écrit pour celle-ci des arrangements de chansons et trouvé là une source d'inspiration nouvelle. Il a d'autre part composé 4 symphonies, des concertos, des pièces pour piano, un Poème pour harpe, de la musique de chambre (trio à cordes, quatuor à cordes, quintette avec clarinette) et de la musique vocale, dont l'oratorio Joram (1931-32).
Benatzky (Ralph)
Compositeur tchèque (Moravské, Budœejovice, 1884 – Zurich 1957).
Il étudia la musique à Prague, puis à Munich avec Felix Mottl, et vécut successivement à Berlin, à Paris, en Suisse, en Autriche, à Paris et, de nouveau, en Suisse. Il a écrit environ 5 000 romances, des musiques de film et de revue, et quelque 90 opérettes qui n'ont pas connu un succès durable, sauf une, l'Auberge du Cheval blanc, qui demeure l'une des plus populaires du répertoire. Le style de Benatzky est proche de la comédie musicale américaine, quoique l'Auberge emprunte certains traits à l'opérette viennoise.
Benda
Famille de musiciens de Bohême, établie en Allemagne.
Frantisek (Franz), violoniste et compositeur (Stare Benatzky 1709 – Neuendorf, près de Potsdam, 1786). Enfant de chœur à Prague et à Dresde, puis de nouveau à Prague, il entra en 1733 au service du prince-héritier de Prusse, le futur Frédéric II, et fut un membre illustre de l'école de Berlin. En 1771, il succéda à J. G. Graun comme premier violon de l'orchestre de Frédéric II. Il écrivit des sonates et des concertos pour son instrument, des œuvres pour flûte, des symphonies.
Jan Jiri (Johann Georg) violoniste et compositeur, frère du précédent (Stare Benatzky 1713 – Potsdam 1752). Il fut également au service de Frédéric II et ses œuvres ne furent pas éditées.
Jiri Antonin (Georg Anton), violoniste et compositeur, frère des précédents (Stare Benatzky 1722 – Köstritz 1795). Violoniste à Berlin en 1742, il s'y familiarisa avec les opéras de Graun et de l'école napolitaine, puis devint, en 1750, maître de chapelle à la petite cour de Gotha, où il écrivit des sonates, des symphonies, de la musique d'église. Un voyage en Italie (1765-66) l'orienta vers l'opéra, mais ce n'est que quelques années après qu'il écrivit les ouvrages dont il tira l'essentiel de sa célébrité : les mélodrames Ariane à Naxos (Gotha, 1775) et Médée (Leipzig, 1775), les singspiels Der Dorfjahrmarkt (Gotha, 1775), Walder (1776), Julie und Romeo (Gotha, 1776), Der Holzhauer (1778). Citons aussi Pygmalion. En 1778, Médée fit à Mannheim une grande impression sur Mozart, qui s'en inspira l'année suivante dans les scènes en forme de mélodrame de Zaide. Défendant, en 1783, pour le drame musical l'expression parlée par rapport au récitatif, Benda écrivit sa maxime célèbre : « Je ne puis renoncer à la vérité de la phrase, la musique y perd quand on lui sacrifie tout. »
Joseph, violoniste, frère des précédents (Stare Benatzky 1724 – Berlin 1804). Il succéda à son frère aîné Frantisek comme premier violon de l'orchestre de Frédéric II.
Anna Franciska, cantatrice, sœur des précédents (Stare Benatzky 1728 – Gotha 1781).
Friedrich Wilhelm Heinrich, violoniste et compositeur, fils aîné de Frantisek (Potsdam 1745 – id. 1814). Il fut au service de la cour de Berlin.
Karl Hermann Heinrich, violoniste, frère du précédent (Potsdam 1748 – Berlin 1836). Il fut premier violon à l'opéra de Berlin.
Juliana, femme compositeur, sœur des deux précédents (Potsdam 1752 – Berlin 1783). Elle épousa le compositeur Johann Friedrich Reichardt.
Friedrich Ludwig, violoniste et compositeur, fils de Jiri Antonin (Gotha 1746 – Königsberg 1792).
Ernst Friedrich, fils aîné de Joseph, violoniste et claveciniste (Berlin 1747 – id. 1787).
Karl Franz, violoniste, frère du précédent (1753-1817).
Hans von Benda, chef d'orchestre allemand, descendant de Frantisek (Strasbourg 1888 – Berlin 1972). Il fonda en 1939 l'Orchestre de chambre de Berlin.
Benedetti Michelangeli (Arturo)
Pianiste italien (Brescia 1920 – Genève 1995).
Il a fait ses études à Brescia, puis au conservatoire de Milan, et a remporté le premier prix au Concours international de Genève en 1939. Après la guerre, la célébrité lui est venue rapidement. Quoique menant une carrière insolite et se produisant rarement, aussi bien en public que dans les studios d'enregistrement, Benedetti Michelangeli est considéré comme l'un des plus grands pianistes de notre temps. Sa technique exceptionnelle, avec un art du toucher et des colorations particulièrement remarquables, est au service d'une approche des œuvres très réfléchie et sans concession. Benedetti Michelangeli se consacre, aussi, beaucoup à l'enseignement.
Benedicamus Domino
Formule dialoguée (Benedicamus Domino – Deo gratias) souvent employée comme clausule, d'abord pour clôturer les heures canoniques, puis transportée à la fin de la messe en alternance avec Ite missa est, qu'elle remplace en diverses circonstances.
La réponse Deo gratias reprend le plus souvent la mélodie du Benedicamus, qui peut être soit originale, soit empruntée à un mélisme d'une autre pièce. Dans les messes polyphoniques, le Benedicamus Domino est très rarement inclus dans la composition, ce qui est paradoxal si l'on songe que c'est là l'une des parties de la messe qui se sont le plus prêtées, dans les débuts, aux amplifications de toutes sortes, tant verbales que musicales. Les tropes de Benedicamus sont parmi les plus développés et vont parfois jusqu'au remplacement du texte primitif par une longue série de couplets, où la formule n'apparaît qu'à la fin (trope de substitution) ; un exemple populaire fort connu est le cantique de Pâques O filii et filiae, qui ne révèle son origine qu'aux deux derniers couplets, dont le no 13 s'achève par Benedicamus Domino et le no 14 par Deo dicamus gratias. Dans les débuts de la polyphonie, le Benedicamus Domino était également apparu comme privilégié : très fréquemment traité en organum, il motive au XIe siècle, à Saint-Martial de Limoges, le premier motet connu, un Stirps Jesse sur teneur liturgique Benedicamus Domino.
La messe de Guillaume de Machaut, qui s'achève par un Ite missa est, est une exception ; après elle, ni Ite missa est ni son substitut Benedicamus Domino ne figurent plus habituellement dans les « messes en musique ».