Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
K

Kalivoda (Jan Křtitel)

Violoniste et compositeur tchèque (Prague 1801 – Karlsruhe 1866).

Il apprit le violon avec Bedrich Vilem Pixis, puis fit partie de l'orchestre du Théâtre de Prague dirigé par C. M. von Weber. En 1821, il partit en tournée de concerts en Allemagne, Suisse, Hollande. À son retour, il fut nommé maître de chapelle du prince Charles Egon II de Fürstenberg à Donaueschingen. Il fit jouer les opéras de Mozart, Cherubini, Rossini et invita des solistes tels que Liszt, Clara Wieck, Schumann, Thallberg. Il a laissé près de 300 œuvres, caractérisées par leur fraîcheur mélodique et leur rythme naturel ; on doit éliminer ses opéras qui correspondent à la mode d'époque, choisir parmi ses 6 Symphonies et ses œuvres orchestrales et instrumentales, dont la Fantasie über böhmische Lieder op. 193, et considérer comme essentiels ses 3 Duos pour violon op. 181, parus chez Senart à Paris et toujours réédités depuis.

   Son fils Wilhelm, pianiste, chef d'orchestre et compositeur allemand (Donaueschingen 1827 – Karlsruhe 1893), fit carrière à la tête de l'orchestre de Karlsruhe (1853-1875). Il a laissé des lieder et des pièces pour piano.

Kalkbrenner (Frédéric)
ou Friedrich Wilhelm Kalkbrenner

Pianiste, pédagogue et compositeur français d'origine allemande (entre Kassel et Berlin 1785 Enghien-les-Bains 1849).

Élève de L. Adam et de S. Catel au Conservatoire de Paris (1799-1801), puis de Haydn à Vienne (1803-1804), où il rencontra Clementi, il retourna ensuite à Paris, puis vécut en Angleterre de 1814 à 1823. C'est là qu'en 1823 commença sa véritable carrière de pianiste. À son retour à Paris, il entra dans la fabrique de pianos de Pleyel et poursuivit une brillante carrière d'interprète jusqu'en 1835, donnant notamment des conseils à Chopin. Comme pédagogue, il eut une influence durable. On lui doit notamment 4 concertos et 13 sonates pour son instrument.

Kallstenius (Edvin)

Compositeur suédois (Filipstadt 1881 – Danderyd 1967).

Après ses études qu'il poursuivit à Leipzig (1904-1907), il devint critique musical, travailla à la radio et écrivit une œuvre remarquable par son radicalisme de langage dès les années 20. Il a laissé 5 symphonies (no 4 Sinfonia a fresco, 1953-54 ; no 5 Sinfonia ordinaria ma su temi 12-tonici, 1960), 4 sinfoniettas, de la musique de chambre (8 quatuors à cordes, 4 sonates) et de la musique vocale.

Kálmán (Imre)

Compositeur hongrois (Siofok 1882 – Paris 1953).

Il fit des études de droit, apprit le piano et la composition, en même temps que Bartók et Kodály. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il se fixa à Vienne, puis à Paris. Il fut, aux côtés de Franz Lehár, le plus grand compositeur d'opérettes viennoises.

Œuvres principales : Ein Herbstmanöver (1909) ; Der Zigeunerprimas (1912) ; Czardasfürstin (1915) ; Die Faschingsfee (1917) ; Das Hollandweibchen (1920) ; Die Bajadere (1921) ; Gräfin Mariza (1924) ; Die Zirkusprincessin (1926) ; Die Herzogin von Chicago (1928) ; Das Veilchen von Montmartre (1930) ; Arizona Lady (1954).

Kalomiris (Manolis)

Compositeur grec (Smyrne 1883 – Athènes 1962).

Il travailla le piano à Athènes avec T. Xanthopoulos, puis à Constantinople, avec S. Spanoudi (1899-1900). Entre 1901 et 1906, il séjourna à Vienne, où il étudia, dans la Gesellschaft der Musikfreunde, le piano avec Bauch et Sturm, l'histoire de la musique avec Mandyczewski, la composition et le contrepoint avec Grädener. De 1906 à 1910, il exerça comme professeur de piano au lycée Obolensky de Kharkov. À partir de 1910, il s'installa à Athènes, où il fut d'abord professeur de piano, d'harmonie et de contrepoint au conservatoire d'Athènes (1911-1919), puis directeur-fondateur du Conservatoire hellénique (1919-1926), enfin directeur-fondateur du Conservatoire national (1926-1948). Au nombre de ses titres honorifiques, on compte celui d'académicien : il fut élu à l'Académie d'Athènes en 1945.

   Son œuvre est très abondante et touche tous les domaines. À signaler parmi ses opéras : Protomastoras (« le Contremaître », 1915, rév., 1929, 1940), qui fut le premier véritable opéra national, et Constantin Paléologue (1961), où l'écriture contrapuntique très dense domine, notamment dans la deuxième partie ; ces deux opéras sont basés sur des œuvres de Níkos Kazantzákis. Au nombre de ses œuvres pour une voix et orchestre : les deux cycles des Iambes et Anapestes sur des poèmes de K. Palamas (1905-1925, 2e cycle v. 1943). Kalomiris a également composé de nombreuses mélodies ­ au nombre de 94 ­ sur des poésies populaires ou sur des poèmes de poètes grecs, notamment de K. Palamas, véritables joyaux, qui constituent peut-être la meilleure contribution du genre en ce qui concerne la musique néohellénique.

   Parmi les œuvres symphoniques de Kalomiris, il faut distinguer 3 symphonies (1920, remaniée, 1937, 1952, 1931, 1955) et son Concerto symphonique pour piano et orchestre (1935). Sa musique de chambre comprend, entre autres, 1 trio avec piano (1921) et 1 sonate pour violon et piano (1948). Enfin, parmi ses 25 compositions pour piano, 3 ballades (1905-1906, la 1re rem., 1933 ; la 3e , 1958), 2 rhapsodies (1921), dont la première fut orchestrée par G. Pierné (1922), 5 préludes (1939) et 3 séries de morceaux faciles, Pour les jeunes Grecs (1905-1949).

   Kalomiris fut en même temps un pédagogue averti et, soit par ses écrits, soit par son action en tant que fondateur de deux conservatoires, il donna une réelle impulsion à l'éducation musicale grecque. Son inspiration trouva une double source dans la chanson populaire grecque et le contrepoint sévère. Il fut le père de l'école nationale en ce sens que, plus que tout autre, il sut s'inspirer des traditions byzantine et populaire grecque en s'éloignant de l'influence italienne que la musique grecque subissait jusqu'alors. Son langage « national » ne doit pourtant pas faire oublier que Kalomiris était un brillant orchestrateur et un fin connaisseur de l'écriture horizontale. Sa dernière œuvre, Constantin Paléologue, est le meilleur exemple de cette double inspiration et des capacités orchestrales et dramatiques du compositeur.