Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
B

Boschot (Adolphe)

Musicologue et critique musical français (Fontenay-sous-Bois 1871 – Neuilly-sur-Seine 1955).

Il fut surtout le biographe minutieux et enthousiaste de Berlioz, mais on ne peut oublier ni ses livres sur Mozart ni ses traductions des livrets du même compositeur. Critique musical à l'Écho de Paris (1910-1938), Adolphe Boschot fut élu, en 1926, à l'Académie des beaux-arts et, succédant à Ch.-M. Widor, en devint le secrétaire perpétuel en 1937. Ses travaux sur Berlioz comprennent : l'Histoire d'un romantique, en 3 volumes, I.la Jeunesse d'un romantique ; II.Un romantique sous Louis-Philippe ; III.le Crépuscule d'un romantique (Paris, 1906-1912, rééd. Paris, 1946-1950) ; le Faust de Berlioz (Paris, 1910 ; rééd. Paris, 1945).

Boscovitch (Alexander)

Compositeur et chef d'orchestre israélien (Cluj, Roumanie, 1907 – Tel-Aviv 1964).

Il fit ses études à l'Académie de musique de Vienne et à Paris avec Paul Dukas, Nadia Boulanger et Alfred Cortot. Il devint chef d'orchestre de l'Opéra de Cluj, fonda et dirigea un orchestre symphonique juif, l'Orchestre Goldmark. Invité en Palestine, en 1938, pour la première exécution de sa suite d'orchestre la Chaîne d'or, inspirée de mélodies juives d'Europe de l'Est, il s'installa dans le pays et devint un des pionniers de la musique israélienne par ses compositions (concerto pour violon, 1942 ; concerto pour hautbois, 1943, rév. 1960 ; Suite sémite, 2 versions, piano ou orchestre, 1946) et par les articles qu'il publia. Vers la fin de sa vie, il se tourna vers la technique sérielle (Concerto da camera pour violon et 10 instruments, 1962 ; Ornements pour flûte et orchestre, 1964). Sa cantate Fille d'Israël (1960) témoigne de son intérêt pour les relations entre la musique et la langue hébraïque, et pour la mystique de la kabbale.

Bose (Hans-Jürgenvon)

Compositeur allemand (Munich 1953).

Il fait ses études au conservatoire (1969-1972) et à la Hochschule für Musik (1972-1975) de Francfort avec, notamment, Hans Ulrich Engelmann. On note dans la création de von Bose deux tendances, apparemment contradictoires. L'une, proche du modernisme, poursuit une démarche rationnelle qui enjoint au matériau musical une évolution prédéterminée ; on y rattache des œuvres comme Labyrinth II pour piano (1987) et, surtout, le troisième Quatuor à cordes (1986-1987), où le compositeur s'appuie sur des fonctions logiques pour élaborer des structures complexes sur le plan rythmique et sur celui de l'intonation. L'autre tendance, plus proche du postmodernisme, vise un art « subjectif » qui touche immédiatement et de manière simple l'auditeur : opéra Traumpalast 63, créé à Munich en 1990, conglomérat de styles variés, d'allusions diverses ; ou Solo pour violoncelle, 1979, réplique ambitieuse à l'écriture polyphonique baroque. De son catalogue font partie aussi Morphogenesis pour orchestre (1975), Travesties in a Sad Landscape pour orchestre de chambre (1978), l'opéra Chimäre d'après Lorca (Aix-la-Chapelle, 1986), les « scènes lyriques » Die Leiden des jungen Werthers, d'après Goethe (1983-1984, créé à Schwetzingen en 1986), l'œuvre liturgique… Im Wind gesprochen (1984-1985), Labyrinth I pour orchestre (1987), Seite Textos de Miguel Angel Bustos pour soprano, accordéon et violoncelle (1991).

Bösendorfer

Famille de facteurs de pianos autrichiens.

Ignaz (Vienne 1796 – id. 1849) fonda, en 1828, la firme Bösendorfer, que dirigèrent plus tard son fils Ludwig (Vienne 1835 – id. 1919), puis les fils de celui-ci, Alexander et Wolfgang Hutterstrasser. Inaugurée en 1872 avec un récital de Hans von Bülow, la salle de concerts Bösendorfer demeure un haut lieu de la vie musicale viennoise. Les pianos Bösendorfer sont aujourd'hui parmi les instruments de concert les plus réputés.

Boskowsky (Willi)

Violoniste et chef d'orchestre autrichien (Vienne 1909 – Visp, Suisse, 1991).

Il a fait ses études à l'Académie de musique de Vienne où, à partir de 1935, il a enseigné le violon. Premier violon solo de l'Orchestre philharmonique de Vienne à partir de 1939, il a créé l'Octuor de Vienne, en 1948, et en a été également le premier violon. Puis il a fondé l'Ensemble Mozart de Vienne. En 1955, il a succédé à Clemens Krauss à la tête de l'Orchestre philharmonique pour les concerts du nouvel an. Depuis 1969, il dirige l'orchestre Johann Strauss de Vienne et fait des célèbres valses sa spécialité.

bossa nova

Danse populaire brésilienne, mélange de la samba et de certains éléments du jazz.

Elle eut une certaine vogue en Europe vers 1960.

Bossinensis (Francesco)

Luthiste et arrangeur italien (début du XVIe s.).

Son nom est lié aux premières transcriptions de frottole (pièces vocales à 4 voix) pour voix soliste et luth, publiées chez Ottaviano Petrucci, à Venise, en 2 volumes (1509, 1511), sous le titre Tenori e contrebassi intabulati col sopran in canto figurato per cantar e sonar lauto. Les compositions utilisées par Bossinensis étaient de la main de divers auteurs, dont, en particulier, Bartolomeo Tromboncino. Dans ses arrangements, Bossinensis les fit précéder de courtes pieces uniquement instrumentales (ricercari), destinées au luth. Les versions pour voix seule et luth de chansons à plusieurs voix, qui se répandirent alors un peu partout en Europe, ne peuvent encore être qualifiées de monodies accompagnées, car leur écriture demeurait dépendante de leur origine polyphonique.

Bossler (Heinrich)

Éditeur allemand (Darmstadt 1744 – Gohlis, près de Leipzig, 1812).

Il fonda sa maison d'édition en 1781 à Spire où, de 1788 à 1790, il fit paraître la revue Musikalische Realzeitung, puis la transféra en 1792 à Darmstadt et en 1799 à Gohlis. À sa mort, son fils Friedrich lui succéda, mais la firme cessa ses activités en 1828. Chez Bossler à Spire parurent notamment en 1783 les trois sonates WoO 47 de Beethoven dédiées au prince-électeur Maximilian Friedrich de Cologne.

boston

Danse ternaire apparentée à la valse lente, mais rythmiquement et harmoniquement plus complexe.

Parfois imprégnée d'éléments de jazz, elle est caractérisée par la fréquente suppression de mesures entières dans l'accompagnement ou des battements du rythme. Importée des États-Unis en Europe vers 1915, elle y a connu une grande vogue, inspirant parfois des compositeurs tels que Hindemith.