la
La sixième des sept syllabes qui, dans les pays latins, désignent les notes de la gamme diatonique. Cette syllabe représente la note la, placée un ton au-dessus du sol et correspond à la lettre A du système alphabétique anglo-saxon. Le choix de cette correspondance apparaît aujourd'hui sans fondement logique. Il tient au fait que la nomenclature alphabétique en cause a été établie à partir des diagrammes du système grec antique, fondé sur une double octave, dont le point de départ ou proslambanomène correspondait, en intervalles, à la note la. D'autres systèmes, où A correspondait à do et non plus à la, ont également eu cours au Moyen Âge ; seul le premier a survécu.
Dans l'ancienne solmisation à six syllabes, dont la était la dernière, cette syllabe pouvait correspondre non seulement à A (la-mi-ré), mais aussi, selon l'hexacorde, à D (sol-ré-la) ou à E (mi-la). Elle y revêtait une importance particulière, car elle marquait le terme au-delà duquel on devait choisir entre mi et fa. Ce choix n'appelait pas seulement un intervalle différent (1 ton pour mi, 1/2 ton pour fa), mais déterminait également les intervalles à venir : dire fa après la ne signifiait pas seulement que, dans notre langage actuel, on bémolisait le si, mais encore que les intervalles ultérieurs restaient commandés par ce fa jusqu'à la prochaine mutation. (FA.)
Dans le solfège moderne, le la n'est plus qu'une note parmi les autres, mais il a acquis une valeur spéciale par le choix qu'on en fait le plus souvent pour accorder les instruments : d'où le nom de la du diapason donné au la de l'octave moyenne centrale (ou la3). (DIAPASON).
La Barre (Michelde)
Flûtiste et compositeur français (Paris v. 1675 – id. 1743 ou 1744).
Fils d'un marchand de bois du marché Saint-Paul, il entra à vingt ans dans l'orchestre de l'Opéra, puis fut flûtiste de la Chambre du roi. À ce titre, sa renommée ne fut égalée par personne. Il écrivit le ballet le Triomphe des arts (1700), la comédie-ballet la Vénitienne (1705), un Recueil d'airs à boire à 2 parties (1724), des airs français et italiens, et, pour son instrument, 12 livres de Pièces pour flûte traversière avec la basse continue (1709-1725) et 3 livres de Pièces en trio pour violon, flûte et hautbois (1694-1707).
La Barre (Chabanceau de)
Famille de musiciens parisiens.
Pierre Ier ( ?– 1600 ou 1608). On ne sait rien de sa naissance ni de ses débuts, sinon qu'en 1567 il fut nommé organiste aux Saints-Innocents. Il le fut ensuite à Notre-Dame, puis, en 1580, à Saint-Eustache. Il fut marié deux fois, et plusieurs de ses enfants devinrent musiciens.
Pierre II, fils du précédent (1572-1626). Il étudia la musique avec son père et lui succéda à Saint-Eustache. Il fut également réputé comme joueur de luth.
Germain, frère du précédent (1579-1647). Il seconda parfois son père à l'orgue et fut nommé, en 1612, à Saint-Jacques-de-la-Boucherie.
Pierre III, fils de Pierre II (1592-1656). Il fut l'un des plus importants de la famille. Il étudia avec son père et devint organiste de la chapelle du roi Louis XIII. Il était aussi joueur d'épinette, et, en tant que tel, il fut attaché à la maison d'Anne d'Autriche. Il fut le rival de Chambonnières, qu'il finit par évincer. Le père Mersenne, auteur de l'Harmonie universelle, parle de lui avec la plus haute estime ; il cite plusieurs de ses tablatures et évoque, à propos du jeu d'orgue, « la belle grâce et le beau maintien qui rendent le sieur de La Barre et ceux qu'il prend la peine d'enseigner, et ceux qui sont formés de sa main, incomparables ». La Barre fut également en correspondance avec Constantin Huygens au sujet des théories de la musique. Avec ses quatre enfants, il organisait chez lui des séances de musique appelées « concerts spirituels », qui étaient fort suivies. Il a laissé des pièces pour clavecin ou orgue, des courantes et des sarabandes pour luth.
Anne, fille du précédent (1628-1688). Elle débuta en chantant aux concerts de son père et devint rapidement une cantatrice réputée. Elle fit une carrière qu'on pourrait, pour l'époque, qualifier d'internationale. Son voyage dans les pays du Nord (1652-1661) la mena à la cour de Suède, où elle avait été appelée par la reine Marie-Christine, à La Haye, au Danemark et à la cour de Kassel. De retour en France (1661), elle devint cantatrice de la Chambre du roi, avant d'être pensionnée.
Joseph, frère de la précédente (1633-1678). Pendant deux ans (1652-1654), il accompagna sa sœur dans ses déplacements, en qualité de luthiste. À la mort de son père (1656), il lui succéda à l'orgue de la chapelle. Bien que n'étant pas entré dans les ordres, il fut appelé abbé de La Barre lorsqu'il obtint, en 1674, les bénéfices de l'abbaye bénédictine de Saint-Hilaire, du diocèse de Carcassonne. Il composa des airs avec des « doubles », qui furent publiés chez Ballard. Quelques autres œuvres sont d'attribution douteuse.
Pierre IV, troisième fils de Pierre III (1634-1710). Il fut à la fois chanteur et joueur de luth et d'épinette. Après avoir joué à la Chambre du roi, il fut attaché à la troupe musicale de la reine Marie-Thérèse, puis à celle de la duchesse de Bourgogne. Son talent lui valut d'être anobli par le roi en 1697. Pourtant, depuis 1620, tous les La Barre se présentaient sous le nom de Chabanceau de La Barre.
La Grange (Henri-Louisde)
Critique musical et musicographe français (Paris 1924).
Licencié ès lettres, il suivit des études musicales, notamment avec Yvonne Lefébure et Nadia Boulanger, de 1947 à 1953. Il écrivit de nombreux articles de critique pour des revues musicales ou des périodiques non spécialisés français et étrangers. Collaborateur régulier de la revue Diapason, il a aussi rédigé une grande quantité de commentaires de disques ainsi que des analyses d'œuvres à l'occasion des concerts de grands orchestres. À partir de 1960, il s'est consacré à la rédaction d'une vaste biographie de Gustav Mahler, dont le premier volume a paru en 1973 à New York, puis à Londres, avant d'être publié en France en 1979. Le deuxième et le troisième ont paru en France en 1983 et 1984 respectivement. Il a également donné des conférences sur ce compositeur en Europe et aux États-Unis, au Canada. Depuis 1974, il organise chaque été, en Corse, le festival des nuits d'Alziprato. Il a fondé à Paris en 1986 une bibliothèque Gustav-Mahler et publié en 1991 Vienne, une histoire musicale (rééd. 1996).