Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
T

tasseaux

Pièces de bois (saule, tilleul, sapin ou peuplier) renforçant certains instruments à cordes de l'intérieur.

Le violon possède deux tasseaux : le tasseau supérieur assure la stabilité du manche ; le tasseau inférieur est percé d'un trou par où passe le bouton où se fixe la corde d'attache du cordier.

tasto solo (ital. ; « une seule touche »)

Expression indiquant que, dans une œuvre avec basse continue, seules les notes écrites de la ligne de basse doivent être jouées par l'instrument à clavier utilisé, sans être surmontées d'harmonies, « de réalisation ».

Elle correspond au chiffre 0 sur la basse chiffrée.

Tate (Jeffrey)

Chef d'orchestre anglais (Salisbury 1943).

Il fait ses études de médecine avant de s'orienter vers la musique. Engagé en 1971 à Covent Garden, il y occupe les fonctions de chef de chant, puis de chef assistant, auprès de Solti, Davis, Krips, Kleiber, etc. Assistant de Boulez à Bayreuth, de Levine au Metropolitan Opera de New York, il se spécialise dès ses débuts dans le répertoire lyrique, avec une certaine prédilection pour la musique germanique (de Mozart à Berg). En 1985, il est nommé chef permanent de l'English Chamber Orchestra. De 1986 à 1991, il occupe le même poste à Covent Garden et, de 1989 à 1993, il est directeur musical de l'Orchestre philharmonique de Rotterdam. Il se produit régulièrement à la tête de l'Orchestre national de France, dont il est devenu premier chef invité. À partir de 1990, il dirige l'Orchestre des jeunes de la Communauté européenne.

Tauber (Richard)

Ténor autrichien, naturalisé anglais (Linz 1892 – Londres 1948).

Il fit ses débuts à Chemnitz en 1919 dans le rôle de Tamino de la Flûte enchantée. Il chanta à Dresde de 1919 à 1925, puis à Vienne jusqu'en 1938 où il excella dans les emplois les plus différents. En même temps, il se produisait aux festivals de Salzbourg et de Munich. Juste avant la guerre, il s'établit à Londres, chantant à Covent Garden où il parut pour la dernière fois en 1947 avec ses anciens collègues de l'Opéra de Vienne dans la Flûte enchantée. Sa voix possédait un timbre très particulier qu'on pouvait trouver mieux adapté à la mélodie qu'au théâtre (ce fut d'ailleurs un très grand interprète du lied allemand), mais son art consommé parvenait à persuader qu'il avait une voix convenant exactement au rôle qu'il interprétait, quel que fût ce rôle : Ottavio de Don Giovanni ou Calaf de Turandot, Mario de La Tosca ou Max du Freischütz. Il fit également de nombreuses incursions dans l'opérette, créant la plupart des derniers ouvrages de Franz Lehar qui lui sont dédiés.

Tausig (Karl)

Pianiste autrichien (Varsovie 1841 – Leipzig 1871).

Formé par son père Aloys (1820-1885), puis par Liszt, il commença à l'âge de dix-sept ans une carrière de virtuose aussi brillante que brève. Ami non seulement de Liszt dont il était l'interprète préféré, mais de Brahms et Hans von Bülow, il fut nommé en 1865 pianiste de la cour à Berlin et y fonda une école. On lui doit un certain nombre de transcriptions et de fantaisies, notamment sur des œuvres de Wagner.

Tavener (John)

Compositeur anglais (Londres 1944).

Il a fait ses études à la Highgate School, puis à la Royal Academy of Music avec Lennox Berkeley (1961-1965). Il se fit connaître avec la cantate Caïn et Abel (1965), puis surtout avec la cantate biblique The Whale (1965-66, créée en janvier 1968 au premier concert du London Sinfonietta). Il a continué depuis lors à privilégier le domaine religieux, notamment avec le Celtic Requiem (1969), le Little Requiem for Father Malachy Lynch (1972) et le Requiem for Father Malachy (1973). Il s'est inspiré de saint Jean de la Croix, en particulier dans Últimos ritos (1972), et sur le plan musical, surtout du dernier Stravinski. Son style est éclectique mais indéniablement personnel. On lui doit encore l'opéra Therese (1973-1976, créé à Covent Garden en 1979), The Last Prayer of Mary Queen of Scots pour soprano et cloches à main (1977), Akhmatova : requiem (1979-80), Palin pour piano (créé en 1981), Ritual Procession (1983), Ikon of light pour chœur (1984), Let not the Prince be Silent pour chœur (1988).

Taverner (John)

Compositeur anglais (Tattershall, Lincolnshire, v. 1490 – Boston, Lincolnshire, 1545).

En novembre 1526, il est nommé informator choristarum à Cardinal (auj. Christ Church) College. Il est impliqué assez gravement dans les querelles religieuses qui agitent le collège. Ses prises de position en faveur des propagateurs de la doctrine luthérienne ne lui valent, de la part du cardinal Wolsey, que de légères réprimandes ; elles ne l'empêchent pas de composer abondamment pour le culte traditionnel. On lui doit huit messes (dont la plus célèbre est la messe Western Wynde à quatre voix), des alléluia, des antiennes et psaumes, un Te Deum.

   Son œuvre, presque uniquement destinée à l'église, est marquée par l'emploi d'une polyphonie complexe et par une grande vigueur d'expression.

   Vers 1530, il quitte Oxford. Les dernières années de sa vie restent mystérieuses. Il est certain qu'en 1538 on le retrouve comme agent de Thomas Cromwell dans les commissions chargées de préparer la dissolution des monastères. Il semble que sa participation aux campagnes anticatholiques ait été plus active et ait même atteint la délation systématique. Il faut toutefois se méfier des légendes qui en font un personnage majeur de cette époque troublée. Les dernières années de sa vie, à partir de 1540, se passent à Boston où il vit en paix en assurant des fonctions administratives au service de la ville. Il ne semble pas qu'il ait poursuivi sa vocation musicale au-delà des années passées à Oxford.

Tawaststjerna (Erik)

Musicologue et pianiste finlandais (Helsinki 1916 – id. 1993).

Issu d'une famille célèbre dans le monde des arts et des sciences, il a travaillé avec H. Neuhaus à Moscou, A. Cortot à Paris et P. Baumgartner à Bâle, et commencé une brillante carrière de concertiste, mais, à partir de 1960, il s'est voué uniquement à la musicologie. Critique musical de Helsingin Sanomat à partir de 1957, il fut le spécialiste incontestable de la vie et de l'œuvre de son compatriote Jean Sibelius, auquel il a consacré une importante monographie (5 vol. 1965-1988 ; trad. angl. en 3 vol., 1976, 1986 et 1996).