Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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François (Samson)

Pianiste français (Francfort-sur-le-Main, Allemagne, 1924 – Paris 1970).

Il commença ses études de piano en Italie et donna son premier concert à l'âge de six ans aux côtés d'un orchestre dirigé par Mascagni. Il étudia ensuite aux conservatoires de Belgrade et de Nice, à l'École normale de musique de Paris avec Yvonne Lefébure (1936-1938) et au Conservatoire de Paris dans la classe de Marguerite Long. En 1941, il donna son premier concert public à Paris, interprétant le Premier Concerto de Liszt. En 1943, il remporta le premier prix du premier concours Long-Thibaud et commença tout de suite après la guerre sa carrière internationale. Interprète véritablement inspiré, au toucher d'une variété infinie, aussi capable de grâce que de puissance, de délicatesse que de brusquerie, il s'est illustré notamment dans les œuvres de Chopin, Schumann, Liszt, Debussy et Ravel. Il composa un Concerto pour piano et orchestre (1951) et des pièces pour piano.

Francon de Cologne

Théoricien et compositeur allemand du XIIIe siècle.

Il écrivit, peut-être vers 1280, l'Ars cantus mensurabilis, où il expose les principes du nouveau système de notation mesurée, dite aujourd'hui franconienne, grâce auquel l'exécution simultanée et rigoureuse de plusieurs parties, aux rythmes différents, devenait possible. Une nouvelle méthode précise de notation se révélait en effet nécessaire, du fait que les anciens modes rythmiques s'appliquaient avec de moins en moins de rigueur. L'influence de Francon fut très grande jusqu'au XVIe siècle, son traité souvent copié et commenté. Francon, qui était praeceptor de la Maison de l'ordre de Saint-Jean à Cologne, avait travaillé à Paris, ce qui fit croire à l'existence d'un Francon de Paris. Il fut un compositeur estimé, mais on ne connaît de lui qu'un motet à 3 voix (Homo miserabilis).

Franz (Robert)

Compositeur allemand (Halle 1815 – id. 1892).

De son vrai nom Robert Knauth, issu d'une famille de riches commerçants, il ne put faire qu'à l'âge de vingt ans des études musicales sérieuses, qu'il mena à Dessau de 1835 à 1837. De retour à Halle, il végéta jusqu'en 1841 : nommé organiste de la Ulrichskirche, et en 1842 chef de la Singakademie, il publia en 1843 son premier recueil de douze lieder pour chant et piano, qui attira aussitôt l'attention de Schumann, puis de Mendelssohn, de Liszt et de Wagner. Il écrivit quelque 350 lieder jusqu'en 1858, date à laquelle sa surdité l'obligea à renoncer à la composition ainsi qu'à la charge de directeur de la musique à l'université qu'il occupait depuis 1851. Les vingt dernières années de sa vie auraient été difficiles sans l'aide généreuse de ses amis et admirateurs, au premier rang desquels Liszt joua un rôle déterminant. Franz publia encore des transcriptions d'œuvres de son compatriote Haendel et de J.-S. Bach. À part quelques œuvres religieuses pour chœur, sa production originale consiste uniquement en ses lieder, tous écrits pour mezzo-soprano. À l'image de la modestie et de la pudeur de Franz, ils n'ont guère d'ampleur, de développement. Mais l'invention mélodique, même tenue volontairement dans un étroit carcan, est variée, pleine de charme. L'écriture, claire et élégante, est exactement adaptée aux textes, choisis avec soin (Goethe, Heine, Eichendorff, Lenau, Osterwald, etc.). Certaines de ces pièces, malgré leur dimension réduite, atteignent à la grandeur : Die Lotosblume (la plus achevée aux yeux du compositeur), Mutter, o sing mich zur Ruh, Bitte, Wonne der Wehmuth.

Frédéric II le Grand

Roi de Prusse, compositeur et flûtiste amateur (Berlin 1712 – Sans-Souci, Potsdam, 1786).

Il étudia la musique avec G. Hayne, organiste de la cathédrale de Berlin, et travailla ensuite la flûte avec J. J. Quantz et la composition avec C. H. Graun. En 1732, il forma un orchestre privé dans son château de Rheinsberg. Devenu roi en 1740, il rassembla autour de lui de nombreux artistes et musiciens dont J. G. Graun, Chr. Nichelmann, Quantz, Fr. Benda et Carl Philipp Emanuel Bach. Il constitua un orchestre et fit construire un Opéra, inauguré en 1742 avec Cesare e cleopatra de C. H. Graun. En 1747, lors de la visite de J.-S. Bach à Potsdam, il proposa au musicien un thème d'improvisation que celui-ci reprit ensuite dans son Offrande musicale, dédiée à Frédéric II. Le roi composa lui-même de la musique d'orchestre, dont quatre Symphonies, quatre Concertos pour flûte et cordes, 121 Sonates pour flûte et clavecin, trois cantates profanes, ainsi que des airs d'opéras insérés dans les ouvrages de Graun, Nichelmann, Hasse, etc. Il écrivit également des livrets d'opéras et des pièces de théâtre.

free jazz

Mouvement qui, dans les années 60, a profondément transformé les données de l'improvisation dans le jazz.

Les musiciens « free » abolissent les canevas harmoniques, la référence au thème, la permanence du tempo, et ne se réfèrent plus qu'occasionnellement à la notion de swing. Leur musique violente, agressive, souvent marquée par la dérision, reflète la situation politique et raciale aux États-Unis à l'époque de la guerre du Viêt-nam. Le mouvement a eu ses précurseurs, Ornette Coleman, Eric Dolphy, Cecil Taylor, et ses figures dominantes, Albert Ayler, Pharoah Sanders et Archie Shepp.

Freire (Nelson)

Pianiste brésilien (Boa Esperanza 1944).

Il commence l'étude du piano à l'âge de trois ans et travaille avec N. Obino et L. Branco. En 1957, il est lauréat du Concours international de Rio de Janeiro et part pour Vienne étudier avec Bruno Seidlhofer. En 1964, il remporte le 1er Grand Prix du Concours Vianna da Motta et, à Londres, les médailles d'or Dinu Lipatti et Harriett Cohen. Il s'est produit dans le monde entier, sous la direction de chefs tels que Jochum, Maazel, Dutoit, Boulez, Previn, etc., et joue régulièrement en duo avec Martha Argerich.

Freitas (Fredericode)

Compositeur et chef d'orchestre portugais (Lisbonne 1902 – id. 1980).

Élève du conservatoire de Lisbonne dans les classes de piano, violon, harmonie et composition, il n'a pas encore achevé ses études quand, en 1924, un concert de ses œuvres est organisé en son honneur. À partir de 1926, il voyage beaucoup et se familiarise avec les techniques de composition les plus modernes, tout en se préparant à une carrière de chef d'orchestre. Mais son ouverture aux influences novatrices étrangères s'accompagne d'une volonté bien arrêtée de promouvoir une véritable école portugaise. C'est dans cet esprit qu'en 1940 il fonde la Société chorale de Lisbonne et participe à la création d'une compagnie nationale de ballet. Chef titulaire de l'orchestre symphonique de Porto en 1949, directeur de l'orchestre de la radio nationale en 1956, il a enrichi leur répertoire de nombreuses premières auditions. En tant que compositeur, on lui doit notamment un opéra (Luzdor), six ballets, la symphonie Jerónimos, un concerto pour flûte et orchestre, une messe et diverses pièces instrumentales et chorales, souvent d'inspiration folklorique.