Oistrakh
Famille de violonistes soviétiques.
David (Odessa 1908 – Amsterdam 1974). Il étudie le violon dans sa ville natale auprès de Pyotr Stoliarski, et quitte le conservatoire en 1926, où il s'est également initié à la pratique de l'alto. Il y donne, à seize ans, son premier concert, jouant et dirigeant en même temps, accompagné par l'Orchestre symphonique d'Odessa. En 1927, il joue à Kiev le Concerto de Glazounov sous la direction du compositeur. Il fait ses débuts à Leningrad en 1928 et, l'année suivante, à Moscou, où il vit désormais. Il remporte successivement les premiers prix du concours de l'Ukraine (1930) et du concours des Républiques soviétiques (1935), le second prix du concours Wieniawski de Varsovie (1935), derrière Ginette Neveu, et, enfin, le concours Ysaýe de Bruxelles (1937).
Il participe à l'effort de guerre de son pays en jouant pour les soldats, les malades et les ouvriers, et célèbre la paix revenue aux accents du Double Concerto pour violons de Bach, en compagnie de Menuhin, premier musicien étranger à revenir en Union soviétique (Moscou, 1945). Il met ses deux stradivarius au service de la nouvelle musique, créant les Concertos de Miaskovski (1938), de Khatchaturian (1940), le premier de Chostakovitch (1955), qu'il joue pour sa première visite à New York et maintes autres pages de Kabalevski, Rakov, Vainberg, etc. Il crée également la Deuxième Sonate, pour violon et piano, de Prokofiev (1944), qu'il a transcrite de l'original pour flûte avec l'assentiment du compositeur, et la Sonate pour piano et violon de Chostakovitch (1969), avec S. Richter. Nommé professeur au conservatoire de Moscou en 1934, il forme plusieurs générations de violonistes, dont son fils Igor, Valery Klimov, O. Krysa, Victor Pikaisen, Liana Issakadze, Oleg Kagan, Gidon Kremer, etc. La passion du dialogue et celle de la musique de chambre l'ont conduit à jouer avec des partenaires prestigieux, Julius Katchen, Paul Badura-Skoda, Mstislav Rostropovitch, Pierre Fournier, Pablo Casals, ainsi qu'avec ses compagnons habituels, le pianiste Lev Oborine et le violoncelliste Sviatoslav Knouchevitski. Il était également doué pour la direction d'orchestre qu'il pratiqua souvent. Violoniste à la sonorité rayonnante, il a évolué graduellement vers une plus grande intériorité, vers une sérénité oublieuse de toute virtuosité.
Igor (Odessa 1931). Fils du précédent, il apprend très jeune le violon avec son père et suit les cours du conservatoire de Moscou jusqu'en 1955. Auréolé des premiers prix du festival des jeunesses démocratiques à Budapest en 1949 et du concours Wieniawski de Poznan en 1952, il suit son père dans la carrière, jouant fréquemment en duo avec lui et l'assistant dans son enseignement au conservatoire, à partir de 1958, avant d'enseigner lui-même dès 1965. C'est un artiste probe, au jeu peut-être plus objectif que celui de son père.
Olah (Tiberiu)
Compositeur roumain (Arpasel 1928).
Il fait des études de piano et d'écriture au Conservatoire de Cluj (1946-1949), puis suit les cours du Conservatoire de Moscou (1949-1954). Olah participe aux Cours d'été de Darmstadt (1968, 1969) et enseigne la composition au Conservatoire de Bucarest (depuis 1954). Analyste passionnant, professeur exceptionnel, Olah est avant tout, dans sa musique, un dialecticien, préoccupé par les rapports mutuels qu'entretiennent la tension et la détente, ainsi que par la capacité du discours musical de générer un temps spécifique, immanent (cycle inspiré par l'art de Constantin Brancusi dont font partie la Colonne infinie pour orchestre, 1962 ; la Sonate pour clarinette seule, 1963 ; Espace et rythme pour trois groupes de percussion, 1964 ; la Porte du baiser pour orchestre, 1965 ; la Table du silence pour orchestre, 1967-68). Dans ses œuvres plus récentes, Olah cherche à obtenir un matériau et des structures façonnées de manière à pouvoir se soumettre à différentes superpositions ou à des procédés variationnels ingénieux (Perspectives pour 13 instruments, 1969 ; The Time of Memory pour 9 solistes, 1973, prix de la Fondation Koussevitzky ; Incontri Spaziali pour percussion et bande, 1989). Il tente aussi une exploitation, dans l'esprit actuel, de certaines caractéristiques du langage musical classique dont il réinterprète les postulats fondamentaux (Symphonie no 3, 1989 ; Obélisque pour Wolfgang Amadeus pour saxophone et orchestre, 1991). Il a composé beaucoup de musique de scène ou de film et publié des études concernant le système de composition d'Anton Webern ou la technique hétérophonique.
Oleg (Raphaël)
Violoniste français (Paris 1959).
Né dans une famille de musiciens, il prend ses premières leçons avec Hélène Arnitz. Il entre au Conservatoire de Paris à l'âge de douze ans dans la classe de Gérard Jarry et en sort en 1976 avec les premiers prix de violon et de musique de chambre. Lauréat l'année suivante du Concours Long-Thibaud, il commence à se produire sur les scènes d'Europe, en compagnie de grands orchestres. En 1986, il remporte le premier prix au Concours Tchaïkovski de Moscou. Depuis ses débuts, il se produit fréquemment aux côtés de Barry Douglas, Christian Ivaldi, Sonia Wieder-Atherton. En 1994, il fonde le Trio W.O.G. avec G. Wyss et F. Gaye, et s'associe à Eric Lesage, Miguel Da Silva et Marc Coppey en quatuor avec piano.
olifant
Instrument ancien à embouchure, formé parfois d'une défense creuse d'éléphant (d'où son nom), mais plus fréquemment d'une corne de bovidé, ou construit en métal.
Trop court pour émettre plusieurs harmoniques, ce cor primitif était surtout un instrument d'appel et de reconnaissance, utilisé à des fins militaires ou cynégétiques.
Oliveros (Pauline)
Femme compositeur américaine (Houston, Texas, 1932).
Entre 1960 et 1966, elle compose plusieurs œuvres de musique électroacoustique, sur bande et en direct, au San Francisco Tape Music Center, ainsi qu'au studio du Mills College d'Oakland, en Californie : Time Pespectives, 1960 ; Pieces for Eight, 1965 ; la série des Mnemonics ; etc. En 1972, elle fonde le Sonic Meditation Research Group, pour lequel elle réalise des compositions orales de musiques méditatives, traduisant son intérêt, fixé dans les dernières années, pour l'investigation des « modes de conscience mis en jeu dans la composition et l'exécution d'une œuvre ».
Certaines de ses œuvres récentes, telles que Crow et Crow To, sont des « cérémonials » conçus pour de grands ensembles de musiciens soumis à une mise en condition par la méditation en commun. Pauline Oliveros travaille comme professeur de composition et comme programmatrice à l'université de Californie, à San Diego.