Schipa (Tito)
Ténor italien (Lecce 1889 – New York 1965).
Il commença sa carrière en composant des mélodies. Il étudia le chant à Milan et débuta dans Alfredo de La Traviata à Vercelli en 1910. En 1915, Toscanini lui fit chanter Fenton dans ses fameuses représentations de Falstaff. En 1917, il créa le rôle de Ruggero dans la Rondine de Puccini. Entre 1920 et 1935, il mena une grande carrière de théâtre aux États-Unis (New York, Chicago, San Francisco) et chanta en récital jusqu'à sa mort à peu près partout dans le monde. Sa technique vocale était parfaite et son style impeccable avec un phrasé exceptionnellement élégant. Une diction, un goût musical admirable contribuèrent à faire de Tito Schipa un des plus grands artistes lyriques du XXe siècle. Sa voix n'était ni grande ni longue, mais il savait la colorer avec beaucoup de diversité et parvenait à triompher dans des rôles pour lesquels il n'avait ni les notes ni la vaillance.
Schirmer
Maison d'éditions musicales américaine, fondée au XIXe siècle par le Saxon Gustav Schirmer (1829-1893).
Après avoir travaillé comme marchand de musique chez Kerksieg et Breusing, Schirmer prit la direction de la maison en 1854, s'associa en 1861 avec Bernard Beer, avant de devenir seul propriétaire en 1866, date à laquelle il donna son nom à l'entreprise (G. Schirmer, Music Publishers, Importers and Dealers). Après lui, la maison fut dirigée par ses descendants, et, de 1929 à 1944, par Carl Engel. Parmi les grandes publications des éditions Schirmer, il faut citer la série Library of Musical Classics (à partir de 1892), la Collection of Opera Librettos (1911), le Baker's Dictionary of Music (1900 ; 6e édit. 1978, sous la direction de N. Slonimski) et la revue musicale The Musical Quarterly (1915). Une partie importante de l'édition est naturellement réservée à la musique américaine, des American Folk Song Series, consacrées à la musique populaire, aux compositeurs les plus éminents du XXe siècle, parmi lesquels A. Schönberg, E. Bloch, G. C. Menotti, S. Barber, Ch. Ives, L. Bernstein, P. Grainger, E. Carter.
Schlick (Arnold)
Organiste et compositeur allemand ( ? v. 1445 – Heidelberg ? v. 1525).
Aveugle, il fit sa carrière comme organiste en Allemagne et aux Pays-Bas, notamment à Heidelberg et à Torgau. Musicien réputé et recherché, ce fut lui qui joua au couronnement de l'empereur Maximilien Ier, et, sans doute, aussi de Charles Quint. Il fut aussi un remarquable connaisseur en facture d'orgues, comme l'attestent ses expertises à Strasbourg, à Spire, à Neustadt, etc., et son traité, le premier consacré à l'orgue, Spiegel der Orgelmacher und Organisten (« Miroir du facteur d'orgues et des organistes », Spire, 1511). Ses compositions pour orgue (psaumes et motets) et ses lieder polyphoniques, pour plusieurs voix avec ou sans partie de luth, ou pour luth seul, ont été publiés dans divers recueils, en tablatures.
Schlusnus (Heinrich)
Baryton allemand (Braubach 1888 – Francfort 1952).
Il fit ses débuts à Hambourg en 1915 dans Lohengrin (rôle du hérault). Il entra à l'Opéra de Berlin en 1917 et y chanta jusqu'en 1951 avec toute la plénitude de ses moyens. Il se produisit aux États-Unis, dans les années 20, et il a laissé le souvenir d'un Wolfram incomparable dans Tannhäuser, au festival de Bayreuth, dans les années 30. Une partie importante de son activité théâtrale fut consacrée à la résurrection, en Allemagne, des opéras de Verdi entre les deux guerres. Il fut, en particulier, un des grands interprètes de Rigoletto au XXe siècle. En même temps Schlusnus était célèbre dans le domaine du lied qu'il défendit partout. Sa voix était admirable avec un timbre de la plus rare beauté que servait une technique de chant exemplaire. Sa musicalité expressive, son tempérament dramatique contribuèrent à faire de lui un artiste exceptionnel.
Schmelzer (Johann-Heinrich)
Compositeur autrichien ( ? v. 1623 – Prague 1680).
Virtuose du violon, il fut musicien de chambre de la chapelle impériale à Vienne, puis devint vice-maître de chapelle en 1671 et Kapellmeister en 1679. Élève d'Antonio Bertali, il publia dans le style italien un recueil de Sonates pour violon seul (1663-64). Compositeur surtout instrumental, il a beaucoup aidé, avec Biber, à l'épanouissement d'une école de violonistes, propre à l'Autriche et à l'Allemagne du Sud, et caractérisée par une riche écriture contrapuntique et le recours à la scordatura.
Ses œuvres principales, éditées de son vivant, sont le Sacroprofanus concentus musicus fidium aliorumque instrumentarum, treize sonates à plusieurs instruments (1662), Aria per il balletto a cavallo nella… festa Leopoldo I (1667), Duodena selectarum sonatarum applicata ad usum tam honesti fori quam devoti chori (1669), etc. Mais un grand nombre de partitions ont été conservées à l'état de manuscrit dans les bibliothèques de Vienne et d'Uppsala. On y relève de la musique d'église (vêpres, motets), une Messe (publiée par G. Adler en 1918 et marquée par les techniques vénitiennes) et, bien entendu, des pages instrumentales, comme des sonates en trio. Dans l'ensemble, Schmelzer a été peu marqué par le style de l'école lullyste, empruntant plutôt des éléments d'inspiration à l'Italie. Pour le fond comme pour la forme, il a joué un rôle important dans la diffusion de la suite instrumentale dans les provinces d'Allemagne du Sud et contribué à imposer une écriture violonistique privilégiant le chant et l'ornement mélodique. Enfin, à partir de 1672, il écrivit des musiques de ballet pour les opéras du répertoire viennois.
Schmidt-Görg (Joseph)
Musicologue allemand (Rudinghausen, Westphalie, 1897 – Bonn 1981).
Il étudia à Bonn avec Ludwig Schiedermair, et sa double formation de musicologue et de scientifique l'incita à se pencher sur les problèmes de l'acoustique. Il soutint en 1926 une thèse sur les messes de Clemens non Papa, et, en 1930, rédigea une thèse complémentaire sur le tempérament musical (Die Mitteltontemperatur). En 1927, il devint assistant du Beethoven-Archiv, nouvellement créé à Bonn, et, en 1930, professeur d'acoustique, puis, en 1938, professeur de musicologie à l'université jusqu'à sa retraite en 1965. Ses travaux ont porté sur les sujets les plus divers : acoustique, musique du Moyen Âge (Musik der Gothik, 1946) et de la Renaissance (Nicolas Gombert, notamment, dont il publia l'œuvre intégrale ; Rome, 1951-1975), et, naturellement, Beethoven. Il devint directeur du Beethoven-Archiv en 1946 et éditeur des Veröffentlichungen des Beethovenhauses in Bonn (1951), ainsi que de la nouvelle édition complète des œuvres du compositeur, cela jusqu'en 1972.
Sur Beethoven, Schmidt-Görg a publié, notamment, Katalog der Handschriften des Beethoven-Hauses und Beethoven-Archivs Bonn (Bonn, 1935), Beethoven : dreizehn unbekannte Briefe an Josephine Gräfin Deym, geborene Brunsvik (Bonn, 1957) et Beethoven : die Geschichte seiner Familie (Bonn, 1964), et édité Des Bonner Bäckermeister Gottfried Fischer Aufzeichnung über Beethovens Jugend (Bonn et Munich, 1971).