France (XXe s.) (suite)
Les interprètes, les producteurs
L'obligation de concision nous contraint de citer rapidement quelques-uns des interprètes français auxquels la musique contemporaine doit de vivre, autant et même plus qu'à certains compositeurs. Ils sont à notre présent ce que les Ricardo Viñes, les Jane Bathori, et plus loin les Paganini, les Liszt, furent à leur époque : des catalyseurs et des diffuseurs de création. Citons donc les petites formations comme les Percussions de Strasbourg, le quatuor Parrenin, le trio Deslogères, le défunt Ensemble des solistes des chœurs de l'ex-O. R. T. F. (Marcel Couraud), les grosses formations (Nouvel Orchestre philharmonique de Radio-France), ou les moyennes : l'Itinéraire, Ars nova, 2e2m l'Ensemble intercontemporain, l'A. C. I. C., etc., les chefs d'orchestre Charles Bruck, Diego Masson, Boris de Vinogradow, Konstantin Simonovitch, Marius Constant, Jacques Mercier et Pierre Boulez ; les chefs de chœur Marcel Couraud, Stéphane Caillat, Charles Ravier ; et aussi les pianistes Gérard Frémy, Yvonne Loriod, Claude Helffer, Martine Joste, etc., l'ondiste Arlette Sibon, la claveciniste Élisabeth Chojnacka, les flûtistes Pierre-Yves Artaud, Renaud François, Gérard Garcin, le clarinettiste Michel Portal, les violoncellistes Jacques Wiederkehr, Alain Meunier, le guitariste Michel Amoric, les contrebassistes Philippe Drogoz, Joëlle Léandre (tous deux compositeurs), les percussionnistes Jean-Pierre Drouet, Sylvio Gualda, Gaston Sylvestre, les chanteuses et chanteurs Anna Ringart, Irène Jarsky, Simone Rist, Colette Herzog, Ève Brenner, Mario Haniotis, Michel Piquemal, etc.
De même, il faudrait plus de place pour analyser le rôle des institutions productrices qui se sont substituées au mécénat des de Diaghilev et des de Polignac. L'appui de Mme Tézenas au Domaine musical en fut une heureuse survivance. Mais, désormais, les « producteurs » de musique nouvelle sont, ou ont été, en France, dans le désordre : la société Radio France (issue de l'ex-O. R. T. F.), les Affaires culturelles, quelques éditeurs (Salabert, Leduc, Heugel, Joubert, etc.), les festivals spécialisés (Royan, Metz, Lille, Orléans, Sigma de Bordeaux, La Rochelle, Musica de Strasbourg, Présences de Radio France, Aspects de la musique contemporaine à Caen, Manca de Nice, Musiques expérimentales à Bourges, Festival d'automne, Biennale de Paris, etc.), certaines municipalités, la section « théâtre musical » du festival d'Avignon (Guy Erismann), des directeurs artistiques de productions discographiques, comme jadis Lucien Adès ou Michel Garcin, etc. À noter également l'action du Centre de Documentation de Musique Contemporaine (C. D. M. C.), inauguré en 1978 et dirigé par Marianne Lyon.