sourdine
Accessoire destiné en principe à atténuer le son d'un instrument, mais dont l'effet essentiel est d'en modifier le timbre.
Dans le cas particulier du piano, il ne faut pas confondre les étouffoirs qui retombent sur la corde sitôt la touche lâchée, sauf si la pédale droite est enfoncée comme le veut Beethoven dans l'adagio « senza sordini » de la Sonate au clair de lune, et la barre garnie de feutre qui s'applique sur l'ensemble des cordes, sous l'action de la pédale gauche dite « douce », dans la plupart des pianos anciens et des pianos droits. (Dans les pianos modernes, la pédale douce déplace légèrement le mécanisme vers la droite, en sorte que les marteaux ne frappent qu'une corde sur deux ou deux sur trois, sans que le timbre de l'instrument en soit changé.)
En ce qui concerne les instruments à cordes frottées de la famille du violon, la sourdine est une sorte de peigne placé sur le chevalet, ou une petite masse métallique en contact avec lui, qui en limite les vibrations.
Pour les cuivres, enfin, la sourdine est un cône introduit dans le pavillon, de forme et de matière très variables selon l'effet à obtenir. Le jazz, en particulier, use largement de la « trompette bouchée » et du trombone muni de la sourdine « ouah-ouah ».
Souris (André)
Compositeur belge (Marchienne-au-Pont 1899 – Paris 1970).
Il fit ses études de violon et de composition au conservatoire de Bruxelles (1911-1918), avec Paul Gilson. Il étudia plus tard la direction d'orchestre avec Hermann Scherchen (1935). D'abord influencé par l'impressionnisme français, il participa activement au mouvement surréaliste et rechercha en musique l'équivalence de la peinture dans ses premiers essais (Quelques airs de Clarisse Juranville ou Comptines pour enfants sinistres). Successivement professeur au conservatoire de Charleroi, chef d'orchestre à l'Institut national de radiodiffusion, directeur du Studio musical de radiodiffusion, directeur du Studio musical du Séminaire des arts, professeur au conservatoire de Bruxelles, président de la section belge de la Société internationale de musique contemporaine, il a été un animateur efficace de la vie musicale de son pays, ouvert à toutes les nouveautés et militant intrépide en faveur de la plus extrême avant-garde. Sa participation au mouvement surréaliste, aux côtés de Magritte, Nougé et Scutenaire, lui avait gardé une indépendance d'esprit et une disponibilité dont son activité de chef et de musicologue a largement profité : c'est ainsi qu'au cours des dix dernières années de sa vie il avait entrepris un vaste travail de transcription et d'édition de tablatures de luth des XVIe et XVIIe siècles, après avoir dirigé des fanfares d'amateurs, fondé la revue Polyphonie et révélé en Belgique la première œuvre de Boulez (1947). Son œuvre de compositeur a probablement souffert d'une telle dispersion et d'une lucidité critique qui le tint à l'écart des recettes académiques et avant-gardistes. Sa connaissance approfondie des techniques, de l'histoire et de l'esthétique l'a toujours conduit à utiliser les timbres et les rythmes avec une sûreté et un goût infaillibles. Humaniste et homme d'une grande culture, il a également publié des poèmes et différents essais sans jamais dissocier l'esprit créateur de la réflexion critique.
sous-dominante
1. Nom donné par Rameau en 1726 au 4e degré de la gamme, quarte juste de la tonique (ou plus exactement sa quinte inférieure), lorsqu'il a une fonction harmonique, et dans ce cas seulement.
2. Accord ayant ce degré pour fondamentale.
3. Dans un rapport de tonalités, tonalité ayant pour tonique la sous-dominante du ton précédent ou celle du ton principal.
sous-tonique
Septième degré de la gamme, précédant la tonique, celle-ci étant numérotée VIII comme degré mélodique, mais I comme degré harmonique. Le nom est justifié quel que soit l'intervalle formé entre la sous-tonique et la tonique, mais on l'emploie presque exclusivement lorsque cet intervalle est plus grand qu'un demi-ton, préférant dans le cas contraire employer le terme sensible, auquel « sous-tonique » tend alors à s'opposer.
Sousa (John Philip)
Compositeur et chef de musique américain (Washington 1854 – Reading, Pennsylvanie, 1932).
Engagé dans la marine américaine dès l'âge de treize ans, il y poursuit des études musicales commencées avec John Esputa, et conduit bientôt des petits ensembles de danse et de variétés. En 1880, nommé chef de musique de la Marine nationale, il transforme l'ensemble médiocre qu'il avait alors sous ses ordres en une phalange de premier plan. Il l'abandonnera en 1892 pour constituer son propre orchestre d'harmonie, qu'il conduira pendant près de quarante ans, et avec lequel il fera d'innombrables tournées tant en Amérique que dans le monde entier. Il est l'auteur de cent quarante marches, quatorze opérettes (The Smugglers, Désirée, The Queen of Hearts, El Capitán, The Bride Elect, The Charlatan, etc.), de poèmes symphoniques (The Chariot-Race), de plusieurs suites d'orchestre (The Last Days of Pompeii, Three Quotations, Sheridan Ride), de danses et de mélodies. On lui doit également des méthodes de violon, de trompette et de timbales ainsi qu'un recueil d'airs patriotiques et typiques de toutes les régions d'Amérique.
Soustrot (Marc)
Chef d'orchestre français (Lyon 1949).
Il étudie d'abord au conservatoire de sa ville natale, puis au Conservatoire de Paris (trombone, musique de chambre, analyse et direction). 1er Prix du Concours international de la Rupert Fondation de Londres en 1974, puis au Concours international de Besançon en 1975, il est nommé la même année chef assistant du London Symphony Orchestra. En 1976, il succède à J.-C. Casadesus comme chef adjoint de l'Orchestre philharmonique des Pays de la Loire, dont il devient directeur musical en 1978.
La même année, il commence à diriger le répertoire lyrique, à l'Opéra de Paris, au Grand Théâtre de Genève, au Festival de Bregenz, etc. De 1986 à 1990, il dirige l'Opéra de Nantes. En 1995, il est nommé directeur général de la musique à Bonn.