Rigutto (Bruno)
Pianiste français (Charenton 1945).
Au Conservatoire de Paris, il obtient deux premiers prix (piano en 1962, musique de chambre en 1963) et travaille avec Marguerite Long. Lauréat en 1965 du Concours Long-Thibaud et en 1966 du Concours Tchaïkovski, il mène rapidement une carrière brillante, se produisant sur les grandes scènes, en soliste et en formation de chambre. À partir de 1981, il enseigne au Conservatoire de Paris.
Rihm (Wolfgang)
Compositeur allemand (Karlsruhe 1952).
Il commence ses études musicales par le piano. À partir de 1968-69, il étudie à la Musikhochschule à Karlsruhe : théorie musicale et composition chez E. W. Velte, piano chez I. Slavin et H. Searle. Les conseils de W. Fortner sont d'une importance capitale pour ses recherches de compositeur. En 1970, il fréquente pour la première fois les cours d'été de Darmstadt et plus tard, à la fin de ses études (diplôme de composition à la Musikhochschule à Karlsruhe), il est accepté comme élève par K. Stockhausen. Ses travaux avec Stockhausen en 1972-73, puis avec Klaus Huber à Fribourg-en-Brisgau constituent deux expériences décisives pour la formation de son style personnel. Parallèlement, il suit en musicologie l'enseignement de H. H. Eggebrecht à l'université de Fribourg. De 1973 à 1978, il enseigne la théorie et l'analyse musicale à la Musikhochschule à Karlsruhe. Titulaire de nombreux prix, il séjourne en 1979-80 à l'Académie allemande, villa Massimo, à Rome. Il vit à Fribourg et à Karlsruhe.
Wolfgang Rihm fut d'abord le représentant le plus connu et le plus productif du mouvement de la jeune musique allemande appelé « Nouvelle simplicité ». Son art a ensuite évolué vers un expressionnisme original et violent (Spur pour orchestre, 1985). Opposé à « l'avant-gardiste (des années 50-60) devenu l'académicien d'aujourd'hui », il se déclare « allergique au dilettantisme » et crée une « musique humaine », particulièrement expressive et directement adressée à l'auditeur, parce que « complexe et claire, troublée et passionnée, précise et étonnée comme l'existence humaine ». Après l'intellectualisme exacerbé des avant-gardistes des années 50-60 et l'objectivisme simpliste des postcagiens, la recherche de Rihm se propose « l'expression de différents états in oratio directa », en élaborant une technique compositionnelle particulière qui s'inspire sans gêne des styles antérieurs. Qualifiée souvent, un peu trop à la hâte, de néoromantique ou de néo-expressionniste, l'écriture de Rihm correspond en réalité à sa conception de la musique en tant que « force et énergie immédiatement et physiquement vécues ». L'expérience personnelle et le savoir littéraire participent au même processus créateur qui explore les zones frontières entre le moi et la folie : ses symphonies et ses quatuors à cordes, des œuvres comme l'opéra de chambre Jakob Lenz, Hölderlin-Fragmente, Alexanderlieder, Wölfli-Liederbuch, Tutuguri, l'opéra Œdipus, l'oratorio Missa non est (1989) et Vers une symphonie fleuve III (Stuttgart 1995), témoignent de son intérêt profond pour la subjectivité psychologique non maîtrisable, soigneusement mise entre parenthèses par la tradition structuraliste des années 50-60.
Riley (Terry)
Compositeur et improvisateur américain (Corfax, Californie, 1935).
Après avoir étudié le piano et la composition à San Francisco et à l'université de Berkeley, il se tourne vers l'improvisation, d'abord dans un groupe formé avec Pauline Oliveros. Il rencontre La Monte Young en 1960, voyage en Europe, travaillant avec divers instrumentistes de pop et de jazz (avec le guitariste David Allen en 1962 dans un bar de Pigalle, puis avec le trompettiste Chet Baker). Il travaille aussi pour les ballets Ann-Halprin, et développe ses techniques d'improvisation, basées sur la répétition de brèves cellules et sur l'utilisation des magnétophones pour multiplier un instrumentiste et lui permettre de former un ensemble : soit en studio et en différé, avec le « re-recording », soit en direct, avec les procédés d'écho retardé et de « tape delay » (exécution enregistrée au fur et à mesure, et rejouée avec un certain décalage dans le temps par d'autres magnétophones). Certaines de ses premières pièces jouables en re-recording, ou par plusieurs instrumentistes, comme les Keyboard Studies (1965-66), et surtout In C (1966) [en do majeur], font sensation dans l'avant-garde musicale, avec leur langage agressivement consonant et tonal, et leur principe de répétition obstiné : Riley fut ainsi le premier « répétitif » à percer dans le grand public, avant Glass, Reich, ou Gibson, mais alors que ceux-ci sont restés dans le cercle d'une « avant-garde », même élargie et popularisée, Riley fabrique une musique moins rigide, plus « pop ».
À la fin des années 60, ses œuvres Poppy No Good and the Phantom Band (1967), pour saxophone soprano, orgue et dispositif de multiplication par « tape delay », et surtout A Rainbow in Curved Air (1969), lumineux mouvement perpétuel pour orgue électronique en re-recording, le font connaître, par le disque, d'un large public de tous les milieux. Après quoi, de plus en plus influencé par une certaine musique orientale (indienne, notamment), il continue une carrière de compositeurimprovisateur, utilisant en guise de partitions des structures de base « mises en orbite à l'intérieur de sphères concentriques », et créant dans la durée une musique extatique. Parmi ses créations récentes, on peut citer Persian Surgery Derviches, la musique du film les Yeux fermés, Happy Ending et Journey from a Death of a Friend.
Rilling (Helmut)
Organiste et chef de chœur allemand (Stuttgart 1933).
Élève de Karl Gerock (orgue), Johann Nepomuk David (composition) et Hans Grischkat (direction chorale) à Stuttgart de 1952 à 1955, il étudia aussi l'orgue avec Fernando Germani à Rome (1955-1957) et la direction d'orchestre avec Leonard Bernstein à New York (1967). Il a fondé en 1954 la Gächinger Kantorei, puis en 1957 le Figuralchor de la Gedächtniskirche de Stuttgart, donné une nouvelle vie à la Spandauer Kantorei de Berlin (1963-1966), et, en 1969, lors de sa nomination comme professeur à l'École supérieure de musique de Stuttgart, a succédé à Kurt Thomas à la tête de la Frankfurter Kantorei. Il a entrepris en 1972 un enregistrement intégral des cantates de J.-S. Bach.