Stabile (Mariano)
Baryton italien (Palerme 1888 – Milan 1968).
Il est l'élève de Cotogni à l'Académie Sainte-Cécile de Rome. En 1911, il débute à Palerme dans la Bohème. En 1921, Toscanini le choisit pour incarner Falstaff à la Scala. C'est un triomphe, renouvelé en 1926 à Covent Garden, où il chante aussi don Juan et Iago aux côtés de Lotte Lehmann. De 1935 à 1939, il poursuit sa carrière dans Verdi à Salzbourg, puis comme mozartien à Glyndebourne. Très apprécié en Angleterre, il séduit par ses dons d'acteur et son exceptionnelle diction, compensant des moyens vocaux plus ordinaires. Il laisse le souvenir d'un humour irrésistible dans les rôles de Figaro, Falstaff et Malatesta.
staccato
Terme indiquant que les notes doivent être jouées bien séparées les unes des autres.
Dans la technique des instruments à cordes frottées, le staccato consiste généralement en une série de sons légèrement martelés, joués en « détaché » ou bien dans le même coup d'archet. L'archet, sans quitter la corde, exécute de petites attaques mordantes suivies chacune d'un relâchement. Dans un tempo rapide, le staccato « volant » (appelé aussi « rebondissant » ou « à ricochet ») consiste à lancer l'archet sur la corde, créant ainsi une impulsion qui permet d'articuler plusieurs notes dans le même coup d'archet par une suite de petits rebondissements.
Stader (Maria)
Soprano suisse (Budapest 1911 – Zurich 1999).
Elle étudia le chant de 1933 à 1939 auprès de H. Keller à Karlsruhe, I. Durigo à Zurich, Lombardi à Milan et Th. Schnabel, et remporta en 1939 le concours de Genève. Dotée d'une voix de faible volume, mais bien timbrée, lumineuse et souple, elle se révéla grande interprète de Bach et de Mozart, surtout en concert et en disque. En marge de sa carrière, arrêtée en 1969, elle a enseigné à l'Académie de musique de Zurich et aux États-Unis, et publié plusieurs livres sur les problèmes de l'interprétation, notamment de la musique de Bach.
Stadler (Anton)
Clarinettiste et joueur de cor de basset autrichien (Bruck-an-der-Leitha 1753 – Vienne 1812).
Membre de l'orchestre de la cour jusqu'en 1799, célèbre pour son registre grave (de chalumeau), il fut l'ami et le frère en maçonnerie de Mozart, qui écrivit pour lui au moins son trio K.498 (1786), son quintette K.581 (1789), son concerto K.622 (1791) et les parties de cor de basset de l'air de Sesto « Parto, ma tu ben mio » et du rondo de Vitellia « Non più di fiori vaghe catene » de La Clemenza di Tito (1791). Son frère Johann (1755 – 1804) fut premier clarinettiste de l'orchestre de la cour.
stagione (ital. ; « saison »)
Terme utilisé pour désigner une saison d'opéra.
Le système de la « stagione » domina la vie lyrique en Italie du XVIIe au XIXe siècle et existe encore parfois aujourd'hui. Un même théâtre pouvait offrir chaque année une ou plusieurs « saisons », centrées ou non sur un thème précis (saison italienne, saison Wagner), chacune avec son impresario en principe responsable financièrement, sa propre troupe et, parfois, des œuvres écrites sur mesure pour cette troupe. En ce sens, « stagione " s'oppose à troupe permanente, mais « saison » peut aussi signifier l'ensemble des activités d'un théâtre d'opéra pendant une année lyrique, et notamment le répertoire présenté.
Staier (Andreas)
Claveciniste et pianofortiste allemand (Göttingen 1955).
Il étudie le piano et le clavecin à la Musikhochschule de Hanovre dans les classes de Gustav Leonhardt et Nikolaus Harnoncourt, avant de rejoindre Ton Koopman au Sweelinck Conservatorium d'Amsterdam. Ayant découvert le piano-forte, il choisit d'en faire son instrument de prédilection. Lauréat de plusieurs concours en Allemagne, il est de 1983 à 1986 soliste de l'ensemble Musica Antiqua de Cologne. Il mène dans les années qui suivent une carrière de pianofortiste, se produisant dans de grands festivals, effectuant des tournées aux États-Unis, en Asie, en Australie, et réalisant plusieurs enregistrements. À partir de 1987, il est professeur à la Schola cantorum de Bâle. Il participe à la fondation de l'ensemble les Adieux et donne des récitals avec R. Jacobs, C. Prégardien et M. Schöpfer. On lui doit de remarquables enregistrements de Bach, Scarlatti, Haydn, Dussek et (comme accompagnateur de lieder) Schubert.
Stamitz
ou Stamic
Famille de musiciens originaires de Bohême.
Johann Anton, violoniste et compositeur (Nemecky Brod 1717 – Mannheim 1757). Il étudia avec son père, puis au collège des jésuites de Jilhava (1728-1734) et à l'université de Prague (1734-35). Probablement en 1741, il fut engagé à la cour de Mannheim, et y devint premier violon en 1743, puis Konzertmeister en 1745 ou 1746, et enfin directeur de la musique instrumentale en 1750. Sous sa direction, l'orchestre de Mannheim devint l'un des plus réputés d'Europe et la ville, l'un des principaux lieux de développement de la symphonie préclassique (MANNHEIM [ÉCOLE DE]). En 1754, il se rendit à Paris, débutant au Concert spirituel (où l'on avait déjà joué au moins une de ses symphonies) le 8 septembre, et resta dans cette ville, où parurent alors ses Trios d'orchestre op. 1, environ un an. La plupart de ses ouvrages publiés le furent d'ailleurs dans la capitale française.
Il écrivit des concertos, de la musique de chambre et 8 œuvres vocales, dont 1 messe en ré, célèbre de son vivant (et donnée à Paris le 4 août 1755), mais son importance réside surtout dans ses symphonies, dont 58 ont survécu, et dans ses 10 trios pour orchestre, pour cordes seules, et qui occupent une position intermédiaire entre la musique orchestrale et la musique de chambre (ils peuvent se jouer avec un ou plusieurs instruments par partie). Les symphonies les plus anciennes sont pour cordes et 2 cors, les suivantes font appel en outre à 2 flûtes, à 2 hautbois ou même (pour les plus tardives) à 2 clarinettes, et pour 5 d'entre elles à 2 trompettes et timbales. Plus de la moitié des symphonies, et 9 des 10 trios pour orchestre, sont en 4 mouvements avec menuet en 3e position. Il cultiva le crescendo et fit progresser l'art de l'orchestration ainsi que le travail thématique, mais, loin d'en avoir été l'inventeur, il adapta à la symphonie naissante ces traits de style largement originaires d'Italie. En cela, et par l'impulsion qu'il donna à l'école de Mannheim, dont il fut le premier grand représentant, il joua un rôle considérable. Il fut redécouvert au début du XXe siècle, surtout grâce à Hugo Riemann, mais il n'est plus possible aujourd'hui de voir en lui, comme le fit ce dernier, le principal prédécesseur de Haydn.
Carl, compositeur, violoniste et altiste (Mannheim 1745 – Iéna 1801). Fils du précédent, il étudia avec son père, puis avec Cannabich, Holzbauer et Richter, et, de 1762 à 1770, fut second violon dans l'orchestre de Mannheim. En 1770, il se rendit à Paris, où il fut protégé par le duc de Noailles, avec lequel il voyagea en Europe. Son départ définitif de Paris intervint sans doute en 1777. Après cette date, il fut surtout virtuose itinérant, séjournant dans de nombreuses villes d'Allemagne. Il écrivit beaucoup de musique de chambre, mais sa réputation repose surtout sur ses quelque 50 symphonies et sur ses 38 symphonies concertantes (pour un nombre d'instruments solistes allant de 2 à 7). On lui doit aussi de nombreux concertos (pour violon, clarinette, flûte, basson), ainsi que des ouvrages pour viole d'amour.
Anton, compositeur, violoniste et altiste (Nemecky Brod 1750 – Paris ou Versailles entre 1789 et 1809). Frère du précédent, il se rendit avec lui en 1770 à Paris, qu'il ne quitta sans doute jamais plus, et où il écrivit la plupart de ses œuvres (symphonies, concertos, musique de chambre).