Brunetti (Gaetano)
Compositeur italien (Fano, États pontificaux, v. 1740 – Madrid 1808 ?).
Élève de Nardini, il arriva avec sa famille en Espagne en 1762 et y bénéficia de la protection du prince des Asturies et du duc d'Albe. Il écrivit pour eux de nombreuses œuvres. Il n'occupa aucune position officielle sous Charles III, mais, sous Charles IV, on le trouve mentionné comme « premier violoniste du roi ». Il fut, semble-t-il, lié d'amitié avec Boccherini. On perd toute trace de lui après 1798 et la date de sa mort est incertaine. Il écrivit un opéra, Jason, donné à Madrid en 1768 (perdu), et quelques pièces religieuses, mais sa production est pour l'essentiel instrumentale. Elle comprend beaucoup de musique de chambre et, surtout, 37 symphonies (dont 7 perdues) qui font de lui, avec Boccherini, le principal symphoniste italien de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Dans la plupart de ses symphonies, le menuet est écrit pour instruments à vent seuls.
Bruni (Antonio Bartolomeo)
Compositeur et violoniste italien (Cuneo 1757 – id. 1821).
Élève de Pugnani à Turin, installé à Paris en 1780, il y donna les opéras Célestine (1787), Claudine (1794) et la Rencontre en voyage (1798), et dirigea l'orchestre de l'Opéra-Comique (1799-1801) puis de l'Opéra italien (1801-1806). Il publia une méthode de violon et une d'alto.
Brunold (Paul)
Musicologue français (Paris 1875 – id. 1948).
Organiste, il devint titulaire de l'orgue de Saint-Gervais. Également claveciniste, il édita les œuvres de Dieupart, Clérambault, Jacquet de la Guerre et, en collaboration avec A. Tessier, celle de Chambonnières. Il publia, en collaboration avec H. Expert, une Anthologie des maîtres français du clavecin des XVIIe et XVIIIe siècles. En 1946, il fut nommé conservateur du Musée instrumental du Conservatoire.
Paul Brunold est l'auteur d'ouvrages théoriques, notamment un Traité des signes et agréments employés par les clavecinistes français (rééd. Nice, 1964) et une Histoire du grand orgue de Saint-Gervais (Paris, 1934).
Bruscantini (Sesto)
Baryton italien (Porto Civitanova, prov. de Macerata, 1919 – id. 2003).
Après des études de droit, puis de chant, il a débuté à la Scala de Milan en 1949 dans le rôle de Geronimo du Mariage secret de Cimarosa. À partir de 1951, sa participation aux festivals de Glyndebourne et de Salzbourg l'a rendu très vite célèbre. Sa voix souple, sa musicalité, ses talents d'acteur lui ont permis de s'illustrer essentiellement dans des rôles de Rossini (Figaro dans le Barbier de Séville, Dandini dans La Cenerentola), de Donizetti (Malatesta dans Don Pasquale) et aussi de Mozart (Alfonso dans Cosi fan tutte).
Bruxelles
La gloire de la chapelle dite « de Bourgogne » ou « du roi », au XVIe siècle, où avaient œuvré Gombert, Créquillon, Canis, est sans doute à l'origine d'une tradition qui permit à Bruxelles, dans la seconde moitié du XVIe siècle et la première du XVIIe, le maintien d'une activité musicale régulière, marquée par l'émulation qui régna entre la chapelle du roi et la maîtrise de la collégiale Sainte-Gudule.
En 1650, la cour de l'archiduc Léopold Guillaume accueillit pour la première fois un spectacle lyrique (Ulisse all'isola di Circe de Zamponi) ; en 1682, l'opéra du quai au Foin ouvrit ses portes, et le répertoire italien s'installa en maître. En 1700, l'Atys de Lully inaugura le « Grand Théâtre sur la Monnoye », futur théâtre de la Monnaie. Ce fut le début d'une période brillante où Bruxelles servit de tremplin à l'opéra italien dans sa conquête de l'Allemagne, de Vienne et de l'Angleterre, avant d'assurer le triomphe de l'opéra français avec les œuvres de Campra, Destouches et Mouret. Le ballet était fort à l'honneur, et la célèbre danseuse Marie-Anne Camargo y fit ses débuts.
La création de l'Académie de musique (1681) donna une impulsion à la musique instrumentale. Au XVIIIe siècle se constituèrent une importante bibliothèque musicale et un musée d'instruments. Bruxelles vit alors naître plusieurs compositeurs de talent, tel Pierre Van Maldere, violon solo à l'Orchestre de l'Opéra royal et auteur du premier opéra-comique belge.
De l'École de musique, créée en 1813 par Jean-Baptiste Roucourt et devenue École royale en 1826, sortit en 1832 le conservatoire, que ses directeurs successifs, Fétis, Gevaert, Tinel, du Bois, Joseph et Léon Jongen, Marcel Poot, ont maintenu à un très haut niveau. Cet établissement a été une pépinière d'illustres maîtres, en particulier dans le domaine du violon, où une tradition installée depuis André Robberechts (1798-1860) est restée vivace au fil des générations, grâce à Charles de Bériot, Martin-Pierre-Joseph Marsick (qui fut aussi un professeur célèbre à Paris), Vieuxtemps, Ysaye, Mathieu Crickboom, Édouard Deru, Alfred Dubois et, enfin, l'élève de ce dernier, Arthur Grumiaux. Durant tout le XIXe siècle, des sociétés se fondèrent et diffusèrent largement l'art musical. Le cercle des XX, créé par Octave Maus pour la défense de l'art moderne, devint la Libre Esthétique, tremplin de la musique française en Belgique, qu'il s'agisse du franckisme ou de Debussy. Parallèlement, le théâtre de la Monnaie, devenu l'une des premières scènes d'Europe, créait maints opéras nouveaux.
Après la Première Guerre mondiale sont nés, en 1930, l'Orchestre de l'I. N. R. (Institut national de radiodiffusion), en 1931, l'Orchestre symphonique de Bruxelles et des sociétés plus spécialisées comme Pro Musica Antiqua (fondée en 1930) ou la Sirène (fondée en 1934 en faveur de la musique contemporaine). En 1940, en pleine guerre, vit le jour à Bruxelles le Mouvement international des jeunesses musicales, à l'initiative de Marcel Cuvellier.
Après 1950, le même éventail d'activités a permis à la fois la résurrection d'un passé musical injustement méconnu et l'essor de la jeune école belge, dont André Souris, puis Henri Pousseur ont été les personnalités les plus marquantes. Les studios, groupes d'études ou ensembles d'exécutants (Centre de recherches musicales de Wallonie, Studio de musique électronique de Bruxelles, Dédale, Logos, Musique nouvelle, Enteuxis, Pentacle, etc.) défendent et illustrent la musique contemporaine. Dans un autre domaine, l'ensemble Alarius s'est trouvé à une certaine époque à la pointe de la recherche dans l'exécution instrumentale de la musique ancienne et baroque. Des interprètes comme le violoniste Sigiswald Kuijken, le gambiste Wieland Kuijken, le claveciniste Robert Kohnen y firent leurs premières armes. L'ensemble Alarius se disloqua quelque temps après la mort accidentelle de son fondateur, le flûtiste Charles Maguire.
Témoignent également de la vitalité de la vie musicale dans cette ville le concours d'interprétation Reine Elisabeth et le festival de musique contemporaine Ars Musica.