Gudmundsen-Holmgreen (Pelle)
Compositeur danois (Copenhague 1932).
Il étudie au Conservatoire royal de musique de 1953 à 1958. De 1967 à 1974, il est professeur de composition au conservatoire du Jütland. Son œuvre s'inscrit tout d'abord en réaction contre l'influence du style de Bartók (Quatuor à cordes no 1, 1958), puis s'affirme peu à peu avec sa Première Symphonie (1962-1965) et ses œuvres orchestrales de 1964, Collegium Musicum Koncert et Mester Jacob, en s'orientant vers le langage sériel à la mode dans les années 60 ; ce langage va lui-même céder la place après 1965 à la « nouvelle simplicité » qui s'oppose à la complexité du modernisme international. Ses œuvres les plus représentatives de cette époque sont Repriser pour orchestre de chambre (1965), la suite pour orchestre Tricolore (1966-1969), Stykke for Stykke pour orchestre de chambre (1968) et Tableaux d'une exposition pour piano (1968).
Il obtient en 1980 le prix nordique de composition pour sa symphonie Antifonia. Son œuvre exprime, non sans humour, une caricature du monde moderne et le pessimisme du créateur devant son absurdité.
Gueden (Hilde)
Soprano autrichienne (Vienne 1914 – Klosterneuburg 1988).
Ses parents, musiciens, la poussent très tôt à étudier le chant et elle débute dès l'âge de seize ans dans des opérettes de Robert Stolz. En 1939, elle part avec sa famille pour Zurich, où elle chante Chérubin dans les Noces de Figaro. Elle est engagée à l'opéra de Munich en 1942 et chante Sophie dans le Chevalier à la rose. De 1942 à 1945, elle se produit en Italie (Rome et Florence) sous la direction de Tullio Serafin. Elle obtient un des plus grands succès de sa carrière au festival de Salzbourg en 1946 dans le rôle de Zerline de Don Juan, et elle retournera dès lors régulièrement à ce festival. Membre de l'opéra de Vienne depuis 1947, elle travaille également avec la Scala de Milan, et, à partir de 1951, avec le Metropolitan Opera de New York. Elle s'est produite sur les plus grandes scènes du monde et au cours des plus grands festivals. Son répertoire très varié comprenait aussi bien les grands opéras de Mozart (Don Juan, les Noces de Figaro) que les classiques italiens (la Bohème, Rigoletto). Fidèle à ses débuts, elle a chanté également des opérettes (la Chauve-Souris, la Veuve joyeuse). Enfin, grâce à une voix à toute épreuve et à une technique accomplie, elle put aborder les rôles les plus difficiles, tels que celui de Zerbinetta dans Ariane à Naxos de R. Strauss. Elle reste considérée comme l'un des plus grands sopranos de ce siècle.
Guédron (Pierre)
Compositeur français (région de Châteaudun v. 1570 – probablement Paris v. 1620).
Il étudia la musique à la chapelle du cardinal de Guise, Louis II de Lorraine, où il était enfant de chœur et où, selon un contemporain, « il chantoit la haute-contre fort bien ». En 1590, il entra dans la chapelle royale de Henri IV. Il devait succéder à Claude Le Jeune en 1601 comme compositeur de la Chambre du roi et devenir, deux ans plus tard, maître des enfants de la musique. Vers 1613, Louis XIII le nomma intendant des musiques de la Chambre du roi et de la reine mère (Marie de Médicis). Guédron était un très bon maître de chant qui, influencé sans doute par la visite de Giulio Caccini à la cour de France en 1604-1605, tenta de suivre les Italiens sur la voie de la monodie accompagnée, mais il resta fidèle au luth et n'utilisa pas encore la basse continue sauf exceptionnellement dans quelques airs où l'on trouve les premières traces de cette technique nouvelle. Au cours de sa carrière, il publia 6 livres d'airs de cour à 4 ou 5 voix, composés sur les strophes des poètes de son temps, tels F. de Malherbe et Boisrobert. Sa réputation dépasse les frontières et ses airs paraissent dans des recueils collectifs à l'étranger, en Angleterre par exemple, dans A Musicall Banquet de Robert Dowland.
À partir de 1602, Guédron s'intéressa aux ballets de cour. Ce fut l'année de la création du Ballet sur la naissance de Monseigneur le duc de Vendosme. Sa contribution à ce genre de spectacle fut remarquable, surtout dans le développement du « ballet mélodramatique » pourvu d'une action suivie. Il en composait essentiellement les parties vocales, y introduisant des récits chantés inspirés des Italiens, mais parfaitement adaptés à la langue française, traduisant avec une justesse jusqu'alors sans précédent le sens dramatique du texte. Incontestablement doué pour le théâtre, Guédron collabora à un ballet qui fut dansé au Louvre le 29 janvier 1617. Il s'agit du Ballet de la délivrance de Renaud pour lequel G. Bataille, A. Boesset et J. Mauduit composèrent également de la musique. Compositeur à la fois passionné et prudent, Guédron sut éviter les moyens parfois exagérés des Italiens, observant une déclamation naturelle sur des rythmes bien marqués. Cependant, ses récits employèrent la forme strophique de l'air de cour et la musique fut donc composée sur le texte de la première. La tâche du chanteur était de modifier ensuite la mélodie au moyen de la diminution afin de mieux exprimer les sentiments contenus dans les autres strophes.
L'art de Pierre Guédron conduit, en fait, vers la tragédie lyrique que devait créer Lully en 1673. Cette évolution fut malheureusement interrompue par son gendre et successeur, dont le tempérament plus lyrique fut attiré par le ballet « à entrées » fort apprécié sous le règne de Louis XIII. Ainsi, Antoine Boesset, d'ailleurs compositeur de grand talent, contribua à retarder d'un demi-siècle la naissance de l'opéra en France.
Guénin (Marie Alexandre)
Violoniste et compositeur français (Maubeuge 1744 – Étampes 1835).
Élève de Capron et de Gaviniès pour le violon et de Gossec pour la composition, il fit en 1773 ses débuts au Concert spirituel, dont il devint, en 1777, directeur adjoint. Il fut nommé, la même année, directeur de la musique du prince de Condé, et occupa les fonctions de violon principal à l'Opéra de 1783 à 1801, et de professeur à l'École royale de chant et de déclamation (devenue Conservatoire national en 1795) de 1784 à 1802. À partir de 1808, il fut attaché au service de Charles IV d'Espagne, qu'il suivit en exil à Marseille, et, de 1814 à 1816, il joua encore du violon dans la musique de Louis XVIII. On lui doit notamment des trios et des symphonies.