édition musicale (suite)
L'aspect commercial
Les éditeurs tirent leurs redevances de plusieurs sources :
la vente de partitions : les partitions sont généralement mises à la disposition du public par les marchands de musique spécialisés qui achètent directement chez les éditeurs (avec 30 à 40 % de remise) ou bien chez un grossiste (il en existe deux à Paris : Consortium musical et le Service de distribution musicale). Le petit nombre de détaillants et leurs problèmes de stockage rendent très difficile la distribution d'œuvres nouvelles, le marchand ne pouvant prendre le risque d'acheter une partition qui ne sera peut-être pas vendue. Il attend donc la commande d'un client avant de s'approvisionner. Quelques essais de dépôts analogues à ceux des libraires ont été tentés sans grand succès, l'inorganisation des éditeurs constituant un obstacle aussi grand que l'esprit peu aventureux des marchands ;
la location des matériels d'orchestre : les « matériels d'orchestre » des œuvres symphoniques ne sont, mis à part quelques classiques, presque jamais en vente, mais en location. Pour chaque exécution d'une œuvre symphonique, l'organisme programmant le concert loue le matériel directement chez l'éditeur pour un prix variant selon le minutage, le nombre d'instruments, l'importance du concert, etc. Ce système de location pose de nombreux problèmes aux éditeurs (remise en état, manutention, expédition, stockage) et aux utilisateurs (disponibilité, prix de location parfois trop élevés pour les ensembles non professionnels, par exemple). Nul doute que là aussi de nouvelles méthodes devront être employées, peut-être grâce à l'informatique dont les possibilités semblent tout à fait adaptées (mise en mémoire de la partition permettant la sélection des parties et leur multiplication à la demande, transposition automatique, suppression des erreurs de transcription, etc.) ;
les droits d'exécution et droits de reproduction mécanique : ceux-ci sont perçus auprès des utilisateurs par la S. A. C. E. M. pour les droits d'exécution, par la S. D. R. M. (Société pour le droit de reproduction mécanique) pour les droits de reproduction, et distribués par ces deux sociétés directement aux ayants droit : auteur, compositeur, éditeur. En ce qui concerne la musique dite « sérieuse », par opposition à la musique légère, ces droits donnent très rarement lieu à d'importants revenus, tant pour les auteurs que pour l'éditeur.
L'importance respective de ces différentes sources de revenus est très variable d'un éditeur à l'autre, suivant le type d'œuvres en catalogue (méthodes, pièces pédagogiques, œuvres symphoniques, ballets, chansons [et suivant le genre de musique édité] avant-garde, classique, néoclassique, musique légère, etc.). À l'heure actuelle, peu nombreuses sont les maisons d'édition musicale qui prennent le risque d'éditer les œuvres symphoniques. Parmi les plus actives dans ce domaine, qui ne sont pas toujours les plus importantes, citons Salabert, Jobert, Leduc, Transatlantiques, Rideau rouge. D'autres firmes se spécialisent plus ou moins dans l'enseignement (Lemoine, Billaudot), tandis que plusieurs parmi les plus illustres maisons françaises cessent pratiquement toute activité éditoriale et réinvestissent d'importants revenus dans des domaines extramusicaux.
L'édition musicale dans le monde
France : Durand, Heugel, Leduc, Choudens, Salabert, Jobert, Bornemann, Amphion, Transatlantiques, Eschig, Billaudot, Rideau rouge, Costallat, Enoch, Lemoine, Delrieu.
Allemagne : Schott's Söhne, Bärenreiter, Breitkopf und Härtel, Otto Junne, Bote u. Bock, Sikorski, Lienau, Edition Modern, Heule, Cranz, VEB Deutscher Verlag, Gerig, Heinrichshofen, Hofmeister, Peters, Ries u. Erler, Trekel, Zimmermann.
Autriche : Doblinger, Hochmuth, Österreichischer Bundesverlag, Scheider, Universal.
Suisse : Eulenburg, Helbling, Hug, Foetisch, Henn.
Angleterre : Belwin-Mills, Chester, Faber, Novello, Oxford University Press, Paxton, Robbins, Boosey and Hawkes, Chappell, Leeds.
Espagne : Alier, Boileau, Ediciones Musicales Madrid, Música Moderna, Biblioteca Fartea, Unión Musical Española, Emec, Alpuerto.
Italie : Berben, De Santis, Forlivesi, Ricordi, Zanibon, Suvini Zerboni, Carisch.
États-Unis : Ashley, Associated Music Publishers, Barnegat, Mel Bay, Berklee Press Publications, Franco Colombo, Columbia, Marks, Musik Sales Corporation, Schirmer, Smith, Presser, Ditson.
Pays-Bas : Broekmans et Von Poppel, Harmonia Uitgave, Van Teeseling, Donemus.
Danemark : Wilhelm Hansen.
Belgique : Maurer, Schott frères.
Canada : Berandol, Harris, Algord, Kerby, Forbes.