Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
A

Arnold (Samuel)

Compositeur, organiste et éditeur anglais (Londres 1740 – id. 1802).

Auteur d'une cinquantaine d'opéras et pastiches et de neuf oratorios, docteur d'Oxford en 1773, organiste de la chapelle royale en 1783 et de la cathédrale de Westminster en 1793, il édita de 1787 à 1797 de nombreuses œuvres de Haendel. Il fonda en 1787 le Glee Club et en 1790 la Society of Musical Graduates, où Haydn fut admis en 1791 après avoir été fait docteur d'Oxford.

Arnold de Lantins

Compositeur belge, originaire de Liège (XVe s.), peut-être apparenté à Hugo de Lantins.

Ce musicien, qui se rattache à l'école franco-flamande, séjourna vraisemblablement à Venise (deux chansons, Se ne prenez de moi pitié et Quand je mire vo doulce portraiture, sont datées de cette ville, mars 1428) avant de devenir chantre à la chapelle pontificale

   d'Eugène IV en 1431. Ses audaces comme ses hésitations caractérisent cette époque de transition. Il fut un des premiers à écrire une messe unitaire (Missa verbum incarnatum) et affectionna la chanson à 2 voix avec contratenor instrumental, manifestant dans ce genre une grande facilité d'improvisateur et une sensibilité nouvelle.

Arnold von Bruck

Compositeur flamand, d'origine suisse (Bruges 1490 – Linz, Autriche, 1554).

Ce musicien, qui devint premier maître de chapelle de l'empereur Ferdinand I, est l'un des compositeurs les plus importants du XVIe siècle par la manière de déclamer un texte en musique et par le style harmonique, proches de Josquin Des Prés. On connaît de lui 22 motets (de 2 à 6 voix), des hymnes et des lieder (de 3 à 6 voix), ainsi que des pièces écrites sur des chorals luthériens et des chansons profanes. Son œuvre a été rééditée in O. Kade, Auserwählte Tonwerke … des 15. und 16. Jahrhunderts (Leipzig, 1882).

Arnould (Sophie)

Soprano française (Paris 1740 – id. 1802).

Elle débuta en 1757. Dotée d'une voix plus belle que puissante, grande actrice, très recherchée dans les salons, elle créa en 1774 le rôle d'Euridyce dans l'Orphée de Gluck et le rôle-titre de son Iphigénie en Aulide. Elle se retira en 1788 et laissa des Souvenirs ainsi qu'une abondante correspondance.

arpège (littéralement : « comme le jeu de la harpe »)

Exécution successive des notes d'un accord, généralement de la note la plus grave à la note la plus aiguë, parfois inversement.

Un accord arpégé est tout le contraire d'un accord plaqué, où les notes sont entendues ensemble. Dans l'accord arpégé, elles peuvent être lâchées immédiatement, comme par exemple dans la basse d'Alberti au XVIIIe siècle, ou alors tenues pour devenir un accord complet.

   Par exemple, François Couperin, les Vieux Seigneurs.

   L'accompagnement d'une mélodie est souvent fondé sur l'arpègement de l'accord.

   Par exemple, Chopin, Valse, opus posthume.

arpeggione

Instrument à archet dérivé de la viole de gambe, à mi-chemin entre le violoncelle (par sa forme) et de la guitare (par ses six cordes), mis au point en 1823 par le luthier viennois Johann Georg Staufer et appelé également guitare-violoncelle ou encore guitare-archet.

En 1824, sans doute sur commande de Staufer, Schubert écrivit pour arpeggione et piano une sonate (D.821) qu'aujourd'hui on joue en général au violoncelle.

arrangement

Transcription d'une œuvre musicale pour un ou plusieurs instruments différents de ceux pour lesquels elle avait été primitivement écrite.

L'adaptation d'une œuvre symphonique pour un orchestre harmonique est un arrangement, de même que la transcription d'un solo de clarinette pour le violon en est un autre. Les réductions pour piano de pages symphoniques ou d'opéras sont également des arrangements.

Arrau (Claudio)

Pianiste américain d'origine chilienne (Chillan 1903 – Mürzzuschlag, Autriche, 1991).

Enfant prodige, il se produisit en public à cinq ans. Il fit ses études au conservatoire de Santiago, puis à Berlin où il travailla de 1913 à 1918 avec un élève de Liszt, Martin Krause. Nommé professeur au conservatoire de Berlin dès 1925, il se fixa dans cette ville pour de longues années, tout en commençant une longue et prestigieuse carrière de concertiste. Arrau allie une technique éblouissante et souple à un style d'une beauté souveraine. Ses interprétations sont sérieuses, profondes, mûrement construites. Bach, Beethoven, Schumann, Liszt et Brahms sont ses compositeurs de prédilection.

Arriaga y Balzola (Juan Crisóstomo de)

Compositeur espagnol (Bilbao 1806 – Paris 1826).

Exceptionnellement précoce, il composa à onze ans un Octuor et, un an plus tard, une Ouverture pour orchestre. À treize ans, il écrivit un opéra, les Esclaves heureux, qui obtint un succès considérable à Bilbao. En 1822, il vint à Paris travailler avec Baillot (violon) et Fétis (harmonie et contrepoint), et fut répétiteur au Conservatoire à dix-huit ans. C'est alors qu'il écrivit ses œuvres les plus importantes. Le surmenage qu'il s'imposait eut raison de sa santé fragile, et il mourut de tuberculose dix jours avant son vingtième anniversaire.

   En dépit des influences ­ notamment celle de Mozart ­ que son écriture révèle, l'expression d'Arriaga est parfaitement originale par sa couleur espagnole et par la vie intense qu'il sut conférer à des partitions de musique pure : quatuors, symphonie. Son aptitude à vaincre toutes les difficultés techniques lui permit de réaliser, au cours de sa brève existence, une œuvre à la fois solide et inspirée.

Arriagada (Jorge)

Compositeur chilien (Santiago du Chili 1943).

Élève de Max Deutsch à Paris, il s'installe dans cette ville et y fonde, en 1970, le Studio de musique expérimentale du centre américain (S.M.E.C.A.), aujourd'hui disparu, qu'il anime jusqu'en 1975 avec le concours de son compatriote Ivan Pequeño. Ce studio modeste, mais actif, a accueilli de nombreux compositeurs boursiers de toutes nationalités et organisé des manifestations. Après plusieurs œuvres sérielles, Arriagada a composé, au S.M.E.C.A. ou dans d'autres studios, un certain nombre d'œuvres électroacoustiques, colorées et solides, qui se souviennent fréquemment de la musique traditionnelle de son pays, reprise de façon directe ou transposée, ou encore évoquée par l'utilisation d'instruments typiquement sud-américains : Quatre Moments musicaux (1970), Chili 70 (1970), Indio (1972), Arenas y màs alla (1974), Concierto Barocco (1975).