Hambraeus (Bengt)
Compositeur suédois (Stockholm 1928 – Apple-Hill, Ontario, 2000).
Après des études de musicologie et d'orgue, il rallie l'avant-garde musicale de Darmstadt et, dans les années 50, travaille dans les studios de musique électronique de Cologne, Milan et Munich. Depuis 1972, il est professeur à l'université McGill à Montréal, au Canada. Défenseur énergique des modes d'expression contemporains, il mêle fréquemment dans ses propres compositions les moyens instrumentaux traditionnels et les moyens électroniques. Son style est un éclectique hommage au passé musical moyenâgeux et à des personnalités contemporaines telles E. Varèse, J. Cage ou O. Messiaen. Parmi ses œuvres les plus représentatives, il faut citer Constellations I pour sons d'orgue (1958) et Interférences pour orgue (1962), les œuvres orchestrales et électroniques : Transfiguration (1963), où transparaît un hommage à la jeune école polonaise et à Y. Xenakis, Rota I (1956-1962) pour 3 orchestres, et II (1963) avec bande magnétique, Tetragon (1965), peut-être son œuvre la plus riche et fascinante, Fresque sonore (1967) pour orchestre en multiple réenregistrement, Rencontres (1968-1971), œuvre collage réunissant Reger, Wagner, Scriabine et ses propres œuvres, Invocation (1971), Pianissimo (1972), Continuo (1975), Ricordanza (1976). Notons également Transit II (1963) pour quatuor instrumental, exploration des timbres et des effets d'écho, des opéras expérimentaux, de la musique de ballet et des œuvres chorales et vocales, Symphonia sacra (1986).
Hamel (Peter Michael)
Compositeur allemand (Munich 1947).
Il fut à Munich l'élève de Günter Bialas (1968) et se forma aussi dans cette ville au contact du Studio für Neue Musik de Fritz Büchtger. À partir de 1969, il travailla avec Josef Anton Riedl tout en découvrant John Cage, Mauricio Kagel, Dieter Schnebel et Luc Ferrari et en se préoccupant de musique concrète et de livre électronique. En 1970, Hamel suivit à Berlin des cours de Carl Dalhaus. Il participa à Munich à la fondation du groupe Between, orienté à la fois vers le travail sur bande et vers l'improvisation, et s'intéressa de plus en plus au free jazz et aux traditions ethniques (Indes, Tibet), ce qui lui fit entreprendre cinq voyages en Asie, et qui se traduisit notamment dans Maitreya (1974) et Diaphainon (1974) pour orchestre, œuvres poursuivant une certaine " ethnologisation " de la tradition occidentale. Il ne se réclama d'aucune tendance spéciale, ni de la " musique minimale " ni de la " nouvelle simplicité ", et, avec des ouvrages come Dharana pour solo, ou bande, ou orchestre (1972), Samma Samadhi pour orchestre (1972-73), Integrale Musik avec chœur (1975-76), le concerto pour haut-bois Ananda (1973) ou Albatros pour orchestre (1977), il poursuivit une synthèse personnelle du déterminé et de l'improvisé. On lui doit aussi Mandala pour piano préparé (1972), Continuous Creation pour piano (1975-76), Klangspirale pour 13 instruments ou 3 groupes d'orchestre, partition entièrement déterminée (1977), des œuvres électroniques comme Aura ou Nada ou improvisées avec le groupe Between, l'opéra Ein Menschentraum (Cassel, 1981), et le livre Durch Musik zum Selbst (1977).
Hamilton (Iain)
Compositeur écossais (Glasgow 1922 – Londres 2000).
Il abandonna en 1947 le métier d'ingénieur pour se consacrer à la musique, étudiant le piano et la composition à la Royal Academy of Music et à l'université de Londres. Il enseigna à Morley College (1952-1959) et à l'université de Londres, et, en 1961, alla occuper un poste aux États-Unis à la Duke University de Durham (Caroline du Nord). Il y fut nommé professeur en 1966. Parti d'un style néo-romantique, il a adopté des techniques sérielles pour revenir ensuite vers une tonalité élargie tout en s'inspirant volontiers de phénomènes extramusicaux. Il a écrit notamment trois symphonies (1948, 1958, 1982), des concertos, des œuvres de chambre, dont deux quatuors à cordes (1948, 1965), et les opéras Agamemnon (1967-1969), The Royal Hunt of the Sun (1967-1969), The Catiline Conspiracy (1972-73, créé à Glasgow, 1974), Tamburlaine (1976), Anna Karenina (créé en 1981), Raleigh's Dream (1984), Lancelot (1985).
Hammerling (Carlo)
Compositeur et organiste suisse (Vevey 1903 – Cully 1976).
Élève de Paul Dukas, Carlo Hammerling s'est avant tout consacré à la musique chorale, tant comme fondateur du chœur universitaire de Lausanne et de différentes unions chorales helvétiques que comme compositeur (cantates, oratorios, pièces diverses). Il a cependant écrit, dans le même esprit néoclassique, plusieurs pages symphoniques, un concerto pour violon, deux quatuors et des partitions dramatiques telles que la Fille de Jephté, Il ne faut jurer de rien, Michel et Nérine, Polyphème, la Cité nouvelle. Il est devenu en 1957 directeur du conservatoire de Lausanne.
Hammerschmidt (Andreas)
Compositeur allemand (Brüx, Bohême, 1611 ou 1612 – Zittau 1675).
Organiste également, il fut après Schütz, dont il était l'ami, le premier compositeur de musique religieuse luthérienne en Allemagne au milieu du XVIIe siècle, et contribua grandement à introduire en pays germaniques les nouveautés (style concertant, style dramatique), alors originaires d'Italie. On lui doit plus de 400 œuvres vocales sacrées, publiées de son vivant en quatorze collections et comprenant des motets, des concerts, des airs. Ses motets constituent la partie de sa production la plus ancrée dans la tradition, mais on trouve dans certains de nets madrigalismes. Ses concerts (Konzerte) relèvent au contraire du style moderne du temps, tandis que ses airs annoncent la future cantate. Remarquables sont notamment les cinq parties de ses Musicalische Andachten : Concerts spirituels avec basse continue (1639), Madrigaux spirituels avec basse continue (1641), Symphonies spirituelles avec basse continue (1642), Motets et concerts spirituels avec basse continue (1646), Chormusik (1652-53).
Hampson (Thomas)
Baryton américain (Elkhart 1955).
Il étudie le chant avec Marietta Coyle, ancienne élève de Lotte Lehman et de Panzera. Elle lui enseigne un répertoire de lieder qui marquera son art. Après une formation à l'Université de Californie et dans diverses master-classes, avec Elisabeth Schwarzkopf notamment, il s'installe en Europe en 1981. Engagé à l'Oper am Rhein de Düsseldorf, il s'y forge durant trois saisons un vaste répertoire lyrique. En 1984, Harnoncourt l'engage pour le cycle Mozart de l'Opéra de Zurich, où il chante Guglielmo, le Comte et, surtout, en 1987, le rôle-titre de Don Giovanni. Sa carrière internationale est fulgurante : il débute en 1985 à Aix-en-Provence, en 1986 au Metropolitan de New York, dont il accompagne la tournée au Japon en 1988, année de sa Bohème à Salzbourg. Il voue une reconnaissance particulière à certains chefs comme Leonard Bernstein, James Levine et Seiji Ozawa. Élu par la critique internationale « Chanteur de l'année 1994 », il s'impose en effet comme l'un des plus grands barytons du monde, tant par son aisance technique que par ses qualités dramatiques. S'il chante Monteverdi et Puccini aussi bien que Britten et Henze, il a conquis le public en 1995 et 1996 avec son interprétation des lieder de Mahler.