Niedermeyer (Louis)
Compositeur et pédagogue français d'origine suisse (Nyon 1802 – Paris 1861).
Élève à Vienne de Moscheles (piano) et de E. A. Förster, puis en Italie de Fiovaranti et de Zingarelli, il donna dans ce pays son premier opéra, Il Reo per amore (Naples, 1820). À Paris, où il se fixa en 1823, ses ouvrages dramatiques n'obtinrent qu'un succès limité. Il se tourna alors vers la musique d'église, fit revivre l'institut de musique religieuse fondé en 1818 par Choron, et lui donna le nom d'école Niedermeyer. Elle se développa rapidement. Devaient en sortir, entre autres, Eugène Gigout, Gabriel Fauré et André Messager. Parmi les professeurs, Camille Saint-Saëns. En collaboration avec Joseph d'Ortigues, Niedermeyer rédigea un Traité théorique et pratique de l'accompagnement du plain-chant (Paris, 1857), qui fit époque malgré ses lacunes, et fonda la Maîtrise, journal de musique religieuse avec suppléments musicaux qui parut de 1857 à 1861. Comme compositeur, Niedermeyer s'illustra particulièrement dans le domaine de la mélodie.
Niehaus (Manfred)
Compositeur allemand (Cologne 1933).
Il suit les cours de B. A. Zimmermann et Fr. J. Maier à la Hochschule für Musik de Cologne (1957-1963) et étudie la philologie à l'université de cette ville. De 1961 à 1963, il est assistant au Dörpfeld Gymnasium de Wuppertal ; de 1963 à 1965, il est régisseur à la Württembergische Landesbühne à Esslingen et, de 1964 à 1965, au Kellertheater de Cologne. Depuis 1967, il travaille à la radio de Cologne. Il appartient au « Gruppe 8 », association de compositeurs à Cologne, et a réalisé avec lui la composition collective Oktabus (1969). On lui doit notamment un concerto pour violon (1965), une symphonie de chambre (1974), et plusieurs œuvres de théâtre et de plein air, dont Tartarin von Tarascon, opéra pour enfants d'après Daudet (1975-76).
Nielsen (Carl)
Compositeur danois (Nørre Lyndelse, île de Fionie, 1865 – Copenhague 1931).
Il étudie le violon à Copenhague entre 1884 et 1887, puis effectue plusieurs voyages en Allemagne, Autriche, France et Italie. Violoniste au Théâtre royal de 1889 à 1905, puis chef d'orchestre au même théâtre de 1908 à 1914 et au Musikforeningen de 1915 à 1927, il est nommé professeur au Conservatoire royal en 1915 et en devient le directeur en 1931. Sa carrière et sa vie ressemblent à son œuvre, dominé par le sens du réel, par une grande logique de pensée, par une intuition remarquable de l'équilibre des formes, de l'organisation des plans sonores et de la dynamique.
Nielsen commence à composer en 1888 (Petite Suite pour cordes op. 1), à une époque où la vie musicale danoise est étouffée par le conservatisme de Niels Gade. Ce point de départ et le refus de la décadence postromantique, qui triomphe alors en Allemagne, vont lui permettre de construire un œuvre parfaitement original qui, toutefois, en fait un solitaire dont l'apport ne sera compris que lorsque se sera retirée la vague postsérielle née après la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd'hui, il est possible d'évaluer plus justement les apports respectifs de compositeurs qui, tels Sibelius ou Nielsen, ont ouvert des voies, longtemps méconnues, notamment par leurs principes de composition.
L'évolution de Nielsen peut se suivre dans les 6 symphonies, créées parallèlement aux 7 de J. Sibelius. Les deux premières (1892 et 1902) comportent déjà les caractéristiques rythmiques élémentaires qui domineront l'ensemble de ses créations ; influencées par J. Svendsen et N. Gade, elles sont d'un formalisme qui disparaît pratiquement avec la 3e Symphonie, Espansiva (1911). Le dynamisme des rythmes caractérise la 4e, l'Inextinguible (1916) ; tandis que la 5e Symphonie (1922), peut-être la plus riche, est l'aboutissement des recherches que le compositeur avait commencées avec la 2e Symphonie, y établissant ses principes de composition organique, avec tonalité-pivot et développement cellulaire. La 6e Symphonie (1925), enfin, se caractérise par son expression contemplative et son refus de l'effet.
Mais, à côté des symphonies, il est absolument nécessaire de connaître les pièces instrumentales et concertantes, qui, surtout dans les ouvrages pour le piano et pour le violon, comptent quelques-uns des chefs-d'œuvre de la littérature musicale du XXe siècle : d'une part, la Chaconne, le Thème et variations et la Suite pour piano ; et, d'autre part, la Sonate op. 35 et le Prélude et thème avec variations pour violon et piano. Citons également, parmi ses œuvres les plus marquantes, outre les trois concertos pour violon (1911), pour flûte (1926) et pour clarinette (1928), les deux opéras Saul et David (1902) et Maskarade (1906) et le très exceptionnel Quintette pour vents, de nombreuses pièces pour petits ensembles qui ne sont pas sans évoquer la démarche de Leoš Janáček, les recueils vocaux En Snes danske Viser destinés au chant scolaire et les pièces pour orgue comme l'étonnant Commotio (1931).
Jusqu'à sa mort, Nielsen domine la vie musicale danoise, mais à l'inverse de Gade il ne l'étouffe pas et facilite au contraire la remarquable éclosion de compositeurs à laquelle on assiste aujourd'hui dans ce pays. Sans imposer une esthétique ni un formalisme desséchant, les principes techniques de Nielsen permettent, en effet, un renouvellement du langage, qui autorise l'épanouissement de la personnalité hors de tout système d'école.
Niemetschek (Franz Xaver)
Critique et pédagogue tchèque (Sadska, Bohême, 1766 – Vienne 1849).
Professeur de philosophie à l'université de Prague (1802), il compta parmi ses élèves le compositeur Jan Hugo Vorisek. Niemetschek s'intéressa spécialement à Mozart, et, après la mort de ce dernier, se chargea de l'éducation de son second fils, Carl Thomas. Grâce, notamment, à des documents fournis par Constance Mozart, il rédigea et fit paraître, avec une dédicace à Haydn, la première monographie indépendante consacrée à Mozart : Leben des k.k. Kapellmeisters Wolfgang Gottlieb Mozart nach Originalquellen beschrieben (Vie du maître de chapelle impérial et royal Wolfgang Amadeus Mozart décrite d'après des sources originales, Prague, 1798 ; trad. franç., Saint-Étienne, 1976).