p.
Abréviation usuelle de l'indication de nuance « piano ».
Pablo (Luisde)
Compositeur espagnol (Bilbao 1930).
Installé à Madrid en 1939, il y mena de front des études musicales et de droit, mais, pour la composition, il se forma essentiellement en autodidacte, grâce notamment aux livres de René Leibowitz et d'Olivier Messiaen (Technique de mon langage musical) et au Doktor Faustus de Thomas Mann. Il fit jouer ses premières pièces en 1955, et, en 1957, participa à la fondation du Grupo Nueva Música. En 1958, il fut à l'origine de la série de concerts Tiempo y música, destinés à promouvoir la musique contemporaine, et la même année participa aux cours de Darmstadt. Président des Jeunesses musicales d'Espagne de 1960 à 1962, il séjourna au Mexique en 1963, devint directeur artistique de la Biennale de musique contemporaine de Madrid en 1964, et en 1965, remplaça les concerts Tiempo y música par ceux du groupe Alea, qu'il devait dissoudre en 1973, à peu près au moment de la disparition de ceux du Domaine musical à Paris. En 1965 également, il fonda à Madrid un petit studio électronique. Il a séjourné à Berlin en 1967, en Argentine en 1969, et a donné des cours d'analyse aux universités d'Ottawa et de Montréal en 1974.
Il a fait partie sur le plan européen de l'avant-garde sérielle et postsérielle. Préoccupé par les problèmes de la forme, il n'a jamais renoncé à l'écriture : sa musique n'est jamais aléatoire, mais « mobile » parfois : elle laisse alors aux interprètes, par exemple dans la série des Modulos, une certaine liberté de parcours. On lui doit notamment Elegía pour orchestre à cordes (1956), Tombeau pour orchestre (1963), Modulos I pour 11 instruments (1964), IV pour quatuor à cordes (1965), II pour 2 orchestres avec 2 chefs (1966), III pour 17 instruments (1967) et V pour orgue (1967), Iniciativas pour orchestre (1966), Imaginarios I pour clavecin et 3 batteurs (1967) et II pour grand orchestre (1967-68), Por diversos motivos, action pour soprano, petit chœur, 3 pianos et acteurs (1969-70), Je mange, tu manges pour orchestre et bande avec synthétiseur (1972), Éléphants ivres I-IV, 4 sections pour diverses formations instrumentales jusqu'au grand orchestre (1972-73), Affettuoso pour piano (1973), Masque, ouvrage audiovisuel avec flûte, clarinette, percussion et piano (1973), Very Gentle pour soprano, contre-ténor, clavecin, célesta, orgue, violoncelle et tanpura (1973-74), Berceuse, ouvrage audiovisuel pour 3 flûtes, 2 percussionnistes, soprano et un chef-acteur (1973-74), Vielleicht pour 6 percussionnistes (1973), A modo de concierto pour percussion et instruments (1976), Bajo el sol pour 49 voix mixtes (1977), Tiniebla del agua (« Ténèbre de l'eau ») pour orchestre (1977-78), Trio pour violon, alto et violoncelle (1978), Concerto pour piano et orchestre (1978-79), Concerto da camera pour piano et 18 instruments (1979), Retratos de la Conquista pour 4 groupes choraux (1980), l'opéra Kiu (Madrid, 1983), un Concerto pour clavecin, cordes, célesta et vibraphone (créé à Radio France en 1986), Senderos del aire pour orchestre (Tokyo 1988), l'opéra El viajero indiscreto (1990), Suenos pour piano et orchestre (1992).
Paccagnini (Angelo)
Compositeur italien (Castano Primo, près de Milan, 1930 – ? 1999).
Après avoir étudié au conservatoire de Milan, il travaille entre 1956 et 1960 aux côtés de Luciano Berio au Studio de phonologie de la RAI, dont il devient le directeur en 1968, sans parvenir à ranimer l'activité de ce studio, qui décline au début des années 70. Il a également enseigné la musique électronique au conservatoire de Milan. Il est parti des techniques sérielles pour finalement nourrir son œuvre de thèmes politiques, écrivant souvent pour la radio et la télévision. C'est ainsi que, chez lui, les œuvres conçues autour d'un texte ou d'un argument tiennent une grande place. On citera Brevi canti sur des poèmes d'Eluard (1958), pour mezzo-soprano et piano, l'opéra en un acte Le Sue Ragioni (1959), l'œuvre Actuelles (1963-64) pour soprano, chœurs chantant et parlant, l'opéra radiophonique Mose (1963), pour solistes, bande magnétique, chœurs et orchestre, le Concerto no3 (1965), pour soprano et orchestre, l'opéra en trois actes Tutti la vogliono, tutti la spogliano (1967), Actuelles (1968) pour soprano, bande magnétique et orchestre, La Misura il mistero (1970), pour soprano, bande, acteurs, sur un texte de Giuseppe Ungaretti, C'era una volta un re (1974), musique pour bande magnétique destinée à la télévision, Underground (1975), pour un ballet télévisé, ainsi que plusieurs œuvres pour bande magnétique. Il a également fondé et dirigé l'ensemble d'instruments anciens Ars antiqua, de Milan, où il joue lui-même.
Pachelbel
Famille d'organistes et compositeurs d'Allemagne centrale, des XVIIe et XVIIIe siècles.
Le plus illustre représentant de la famille est Johann (Nuremberg 1653 – id. 1706). Il fit ses études musicales dans sa ville natale auprès du compositeur Heinrich Schwemmer et sans doute aussi de l'organiste Georg Caspar Wecker, ainsi qu'à l'université d'Altdorf. Il étudia ensuite à Ratisbonne, au Gymnasium Poeticum. Il exerça toute sa vie comme organiste, d'abord à Altdorf (1669-70), puis à Vienne (cathédrale Saint-Étienne, 1673-1677), à la cour d'Eisenach (1677-78), à Erfurt (1678-1690), à Stuttgart (1690-1692), à Gotha (1692-1695), avant de revenir à Nuremberg en 1695, comme organiste de l'église Saint-Sebald. À côté de quelques pages de musique de chambre, ses œuvres sont principalement destinées au culte, avec 26 motets, 7 cantates, 13 magnificat, et surtout des pièces pour orgue consistant en chorals, variations, préludes et fugues, chaconnes, sonates en trio. En partie publiées, on les trouve dans ses principaux recueils, Acht Choräle zum Prämbulieren (« 8 Chorals pour préluder », Nuremberg, 1693) et l'Hexachordum Apollinis (Nuremberg, 1699). Une de ses œuvres instrumentales, le Canon a 3 con suo Basso und Gigue, connaît de nos jours une fortune posthume considérable, sous de multiples arrangements.
Mais c'est principalement comme précurseur de J.-S. Bach qu'il est connu des musiciens. Lui-même lié d'amité avec Johann Ambrosius Bach, le père de Jean-Sébastien, lorsqu'il séjournait à Eisenach, il contribua à tempérer ce que l'art de Bach, marqué dans sa jeunesse par les maîtres du Nord, pouvait avoir de trop fougueux et d'insuffisamment structuré. C'est que, en effet, mettant à profit les déplacements que lui imposait la nécessité, il sut faire la synthèse des éléments stylistiques du centre avec ceux du sud de l'Allemagne, apportant dans une polyphonie assez claire des harmonies simples, « tombant » bien et soutenant efficacement le chant liturgique. C'est par ses chorals qu'il marqua Jean-Sébastien Bach, lui montrant comment orner le prélude de choral en restant fidèle à sa ligne mélodique.
Son fils aîné, Wilhelm Hieronymus (Erfurt 1686 – Nuremberg 1764) fut lui aussi organiste. Élève de son père, il fut titulaire des orgues de Wöhrd, puis de Saint-Jacob de Nuremberg (1706) et de Saint-Sebald de Nuremberg, où il succéda à son père. Il a aussi écrit quelques pages pour l'orgue et le clavecin.
Karl Theodor, fils cadet de Johann (Stuttgart 1690 – Charleston, États-Unis, 1750), également organiste, se rendit en Amérique vers 1730. Organiste de l'église Saint-Philippe de Charleston, il contribua à implanter la musique allemande aux États-Unis.