Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
C

Cassadó

Famille de musiciens espagnols.

Joaquín, organiste et compositeur (Barcelone 1867 – id. 1926). Destiné à la prêtrise, il débuta comme organiste à Barcelone, puis y fonda la Capilla Catalana (1890). Il fonda ensuite un trio avec ses deux fils, avant de se consacrer à la pédagogie et à la composition. On lui doit notamment un opéra (El Monjo negro), des zarzuelas, trois poèmes symphoniques, une Sinfonia dramatica et une Fantaisie pour piano et orchestre.

 
Gaspar, fils du précédent, violoncelliste et compositeur (Barcelone 1897 – Madrid 1966). Il fut l'élève de Pablo après ses études au conservatoire de Barcelone. Il joua en trio avec son père et son frère (disparu prématurément), puis fit une brillante carrière de virtuose et enseigna à l'Accademia Chigiana de Sienne. Ses œuvres comprennent des pièces pour son instrument (y compris beaucoup de transcriptions), un concerto, une sonate, etc., mais également une Rapsodia catalana, un oratorio et trois quatuors à cordes.

Cassard (Philippe)

Pianiste français (Besançon 1962).

Il obtient en 1980 le 1er Prix de musique de chambre et en 1982 celui de piano au Conservatoire de Paris, puis étudie avec Léon Fleischer et Bruno Seildlhofer. De 1982 à 1984, il se perfectionne à la Hochschule für Musik de Vienne auprès de H. Graf et y travaille aussi l'accompagnement du lied. En 1988, il remporte le 1er Prix du Concours international de Dublin, ce qui lui vaut de nombreuses invitations des grands orchestres britanniques. En 1990, il donne son premier concert aux États-Unis. Profondément intéressé par la musique de chambre, il a fondé en 1993 un quatuor avec Raphaël Oleg, Miguel da Silva et Marc Coppey. Il est aussi un accompagnateur de lieder accompli.

cassation

Un des termes utilisés au XVIIIe siècle pour désigner une musique relevant du concept global de divertissement ou de divertimento. Ces termes furent alors souvent employés de façon synonyme, et inversement, les sources différentes d'une même œuvre utilisent fréquemment l'un ou l'autre. Les traditions locales jouèrent sur ce plan un rôle non négligeable : presque toutes les œuvres de musique de chambre de Haydn et de ses contemporains conservées à l'abbaye autrichienne de Göttweig y sont intitulées cassations. Ce n'est qu'avec H. C. Koch qu'à cette diversité terminologique fut donnée une base théorique. Le terme « cassation » proviendrait de l'italien cassazione (séparation, abandon, adieu), et désignerait une musique « mettant fin » à une manifestation de circonstance. On a aussi voulu le faire dériver de l'expression allemande gassatim gehen (aller en promenade nocturne dans un but amoureux, de Gasse : chemin, voie, ruelle), mais pour Koch, c'est « cassation » qui aurait donné « gassatim », et non l'inverse : effectivement, pouvaient se jouer en plein air non seulement une cassation, mais tout aussi bien un divertissement ou une sérénade. Mozart n'appela lui-même cassations que quelques ouvrages de jeunesse (1769) pour ensemble instrumental (K. 62, 63, 99), et Haydn uniquement deux groupes de brèves pièces avec baryton (Hob. XII.19 et 20-23) sans doute destinées à « terminer » une soirée musicale chez le prince Esterhazy.

cassette

De son vrai nom « cassette compacte », et dite également « minicassette », elle a été lancée par les laboratoires de la firme Philips en 1963. Elle consiste en un petit chargeur contenant du ruban magnétique de petite largeur (3,81 mm) et de très faible épaisseur (0,020 mm maximum). Elle est destinée à fonctionner sur des magnétophones spéciaux, à vitesse de 4,75 cm/s, et son inscription magnétique sur quatre pistes permet l'enregistrement et la lecture dans les deux sens de défilement en stéréophonie, d'une durée totale qui peut atteindre deux heures.

   L'intérêt de la cassette est de pouvoir obtenir des enregistrements sonores à partir d'appareils portables, de coût peu élevé et de fonctionnement simple, et d'autoriser la diffusion de musique de son choix dans une automobile. Cependant, pour atteindre à la qualité prescrite par les normes de la haute fidélité, la cassette exige d'être dotée d'une bande magnétique de performances élevées, et d'être utilisée sur des appareils perfectionnés, coûteux et d'un maniement délicat. Dans de telles conditions, la qualité d'enregistrement obtenue peut atteindre, voire dépasser, la qualité moyenne des disques. Mais ce n'est généralement pas le cas des cassettes préenregistrées, ou « musicassettes » produites industriellement et destinées à un usage d'exigences moindres. Après différentes tentatives pour développer des cassettes de standard différent, ce sont aujourd'hui les cassettes numériques qui semblent s'imposer.

Cassuto (Alvaro)

Chef d'orchestre et compositeur portugais (Porto 1938).

Après des études de composition à Lisbonne (1955-1959), il a travaillé la direction d'orchestre, en particulier avec Karajan (1960), Pedro de Freitas-Branco (1960-1963) et Jean Fournet (1966). Chef adjoint de l'orchestre de chambre de la fondation Gulbenkian de 1965 à 1968, il a ensuite occupé à New York un poste d'assistant de Leopold Stokowski, et est devenu en 1971 chef permanent de l'orchestre de la radio de Lisbonne. Comme compositeur, il a été le premier au Portugal à utiliser la série dodécaphonique, et, dans les années 60, il a suivi Penderecki dans son exploration des clusters de cordes. Ses œuvres principales sont pour orchestre : Sinfonia breve no 1 (1959) et no 2 (1960), In Memoriam Pedro de Freitas-Branco (1963), ou encore Évocations (1970).

castagnettes

Instrument à percussion de la famille des bois.

Ces cuillères de bois dur, toujours couplées, sont réunies par un cordon ou articulées au bout d'un manche pour claquer l'une contre l'autre, ou disposées côte à côte pour s'abattre sur un socle horizontal. Il existe aussi des castagnettes de fer, montées en pince ou sur socle.

Castelnuovo-Tedesco (Mario)

Compositeur italien naturalisé américain (Florence 1895 – Beverly Hills, Californie, 1968).

Il fit ses études au conservatoire de Florence et avec I. Pizzetti, écrivit à l'âge de quinze ans Cielo di settembre (« Ciel de septembre ») pour piano, page orchestrée plus tard, et devint rapidement un des plus brillants représentants de la musique italienne. Les événements précédant la Seconde Guerre mondiale l'obligèrent à émigrer aux États-Unis, d'abord dans l'État de New York (1939) puis à Los Angeles, où il enseigna la composition à partir de 1946. Dans un style délicat et raffiné, il a composé les opéras La Mandragola d'après Machiavel (Venise 1926), Bacco in Toscana (Milan 1931), Aucassin et Nicolette (1938, première représentation, Florence 1952), Il Mercante di Venezia (Florence 1961) et Tout est bien qui finit bien (Florence 1959), l'un et l'autre d'après Shakespeare, The Importance of being Earnest d'après Wilde (1962), plusieurs ouvertures de concert pour des pièces de Shakespeare, des concertos dont deux pour guitare et un pour deux guitares, et de nombreuses pièces vocales et instrumentales dans à peu près tous les genres, parmi lesquelles des versions pour voix et piano, dans la langue originale, de toutes les chansons des pièces de Shakespeare (1921-1926).