alegrías (esp. ; « allégresses »)
Danse espagnole à 3/4, rapide, joyeuse et brillante, comme son nom l'indique.
C'est l'une des danses les plus anciennes et les plus originales de la musique flamenco.
Alembert (Jean Le Rond d')
Mathématicien et philosophe français (Paris 1717 – id. 1783).
La musique fut l'une des principales préoccupations de ce représentant de la philosophie des lumières. En 1752 parurent ses Éléments de musique théorique et pratique, suivant les principes de M. Rameau, où il reprit les principes du musicien concernant l'harmonie et la composition. Ardent défenseur de Rameau, d'abord contre les lullystes, puis contre la troupe italienne des Bouffons, il intervint activement dans la vie musicale et théâtrale de son temps.
Alessandrescu (Alfred)
Pianiste et compositeur roumain (Bucarest 1893 – id. 1959).
Ses études se déroulèrent au conservatoire de Bucarest, puis à la Schola cantorum de Paris. Il fit une brillante carrière de pianiste et de chef d'orchestre. Même quand s'y décèlent la présence du folklore roumain et l'influence d'Enesco, ses œuvres ne se dégagent pas toujours nettement des modèles de son maître Vincent d'Indy, de Wagner, Debussy, Dukas et R. Strauss. Il composa de la musique orchestrale et instrumentale, ainsi que des mélodies sur des textes de poètes français, ou d'expression française, et roumains.
Alessandri (Felice)
Compositeur italien (Rome 1747 – Casinalbo 1798).
Il étudia la musique à Naples, séjourna à Turin comme chef d'orchestre et claveciniste, puis à Paris. Mais c'est à Venise que fut représenté en 1767 son premier opéra, Il Matrimonio per concorso. On retrouve Alessandri à Londres en 1768, en Russie, et à Berlin, où il fut directeur adjoint de l'Opéra (1789-1792). Il a laissé notamment une trentaine d'opéras, qui furent représentés pour la plupart en Allemagne, deux oratorios, des symphonies (dont six pour 8 instruments), des concertos et des sonates pour deux violons et basse.
Alessandro (Raffaeled')
Compositeur suisse (Saint-Gall 1911 – Lausanne 1959).
Il fit des études à Zurich, puis à Paris auprès de Nadia Boulanger, Roes, Marcel Dupré. D'abord organiste et pianiste admiré par Lipatti, il se consacra ensuite entièrement à la composition. Son œuvre, d'une syntaxe et d'une esthétique traditionnelles, néoromantiques, comprend des œuvres orchestrales (symphonies, concertos pour divers instruments, etc.), de la musique de chambre, des pages pour piano, dont six pièces pour la main gauche, de la musique vocale et un ballet.
Alexandrov (Anatole)
Compositeur russe (Moscou 1888 – id. 1982).
Encouragé par Taneev, il entra en 1910 au Conservatoire de Moscou après de solides études de littérature et d'histoire, y étudia le piano et la composition et reçut une médaille d'or pour son premier opéra, les Deux Mondes. Nommé professeur de composition dans le même établissement en 1923, il y est resté pendant plus d'un demi-siècle, comptant parmi ses élèves Bounine, Moltchanov, Gadjiev, etc. Il a écrit de la musique vocale (près de 150 romances, un millier de chansons enfantines), de nombreux opéras d'un style nettement folklorisant (Bela, 1945 ; le Gaucher, 1974), de la musique pour orchestre et de la musique de chambre.
Alfano (Franco)
Compositeur italien (Posilipo 1876 – San Remo 1954).
Auteur d'opéras dont le plus célèbre fut Risurezzione (Turin 1904), d'après Tolstoï, de ballets dont Napoli (1901), monté aux Folies-Bergère, et Vesuvius (1938), ainsi que de trois symphonies (1909, 1932, 1934), il termina la dernière scène du Turandot de Puccini d'après les esquisses laissées par ce dernier.
Alfvén (Hugo)
Compositeur suédois (Stockholm 1872 – Falun 1960).
Il étudia le violon au conservatoire de Stockholm (1887-1891) avant de se tourner vers la composition et de travailler avec Johan Lindegren. Ses œuvres, que l'on peut considérer comme postromantiques, sont souvent inspirées par le folklore suédois. Citons 5 symphonies et Midsommarvaka (la Nuit de la Saint-Jean, 1904), qui, sous le titre de Rhapsodie suédoise, connut naguère une certaine popularité.
Algazi (Léon)
Compositeur et musicologue français (Epureşti, Roumanie, 1890 – Paris 1971).
Il compléta à Paris, auprès de Gédalge et de Kœchlin, la formation musicale qu'il avait reçue à Vienne. Nommé en 1936 maître de chapelle à la Grande Synagogue de Paris, il s'est attaché à restaurer les anciens modes du chant hébraïque. Mais il souhaita également que la musique juive demeurât un art vivant et organisa à Paris, en 1957, un Congrès international de musique juive. Son œuvre compte surtout des chants liturgiques.
Algérie
La musique traditionnelle savante de l'Algérie a subi le contrecoup de l'occupation ottomane, de la colonisation française et, plus récemment, de l'hégémonie des variétés égyptiennes. Cependant, les traditions ont pu être perpétuées dans quelques villes, principalement au sein des confréries religieuses ou des sociétés savantes. L'école de Tlemcen semble la plus conforme à l'idéal artistique. De nos jours, avec la réarabisation culturelle, la pratique des instruments et genres traditionnels renaît en de multiples lieux, encore que les résultats soient souvent plus convaincants sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif. Des festivals de musique arabo-andalouse consacrent les efforts des musiciens, des chanteurs et des ensembles. La musique traditionnelle populaire semble avoir mieux résisté aux hybridations culturelles et reste très vivace.Le folklore berbère ou kabyle connaît un vif succès, souvent exporté vers la France par des ensembles populaires, dont les innovations techniques sont parfois audacieuses.
algorithmique (musique)
Forme nouvelle de composition musicale, faisant appel à un appareil mathématique complexe dont les calculs, générateurs de l'œuvre, ne peuvent être effectués qu'à l'aide de machines comme l'ordinateur.
Ces algorithmes, ou procédés de calcul, ont fait leur apparition dans la composition durant les années 50, lorsque, sous l'influence du postsérialisme, les musiciens ont voulu maîtriser entièrement par l'intellect les processus de la création artistique et prévoir les probabilités de développement des idées génératrices d'une œuvre, le programme se substituant alors aux thèmes et aux séries. En fait, on refusait le mot « exécré » d'inspiration. Le principal artisan et défenseur de la musique algorithmique est le compositeur P. Barbaud, lequel a d'ailleurs utilisé l'appareil mathématique à d'autres applications dans le domaine musical, par exemple à des études d'analyse musicologique.