Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Penderecki (Krzysztof)

Compositeur polonais (Debica 1933).

Il étudia la composition à l'École supérieure de musique de Cracovie avec Franticzek Skolyszewski, Artur Malawski et Stanislaw Wiechowicz, et, dès 1959, reçut de l'Union des compositeurs polonais un prix couronnant ses trois premières œuvres importantes : Psaumes de David, pour chœur mixte, cordes et percussions (1958) ; Émanations, pour 2 orchestres à cordes (1959) ; et Strophes pour soprano, récitant et 10 instruments (1959). Ces pièces contenaient déjà les futures caractéristiques du compositeur. Suivirent Miniatures, pour violon et piano (1959) ; Anaklasis, pour 42 instruments à cordes et groupes de percussion (1959-60), qui révéla Penderecki sur le plan international à Donaueschingen en 1960 ; Dimensions du temps et du silence, pour chœur mixte, cordes et percussions (1959-60 ; rév. 1961) ; Threnos, pour 52 cordes (1960) ; Quatuor à cordes no 1 (1960) ; Fonogrammi, pour flûte et orchestre de chambre (1961) ; Psaume, musique électronique (1961) ; Polymorphie, pour 48 cordes (1961) ; Canon pour orchestre à cordes et bande magnétique (1962) ; et Fluorescences, pour grand orchestre (1962).

   Toutes ces œuvres témoignent de l'intérêt de Penderecki pour le timbre instrumental, et de son prolongement dans le traitement des voix. Cet intérêt se manifesta tout d'abord dans l'écriture des cordes : clusters, nuages de micro-intervalles, multiplication des parties solistes, importance donnée à la notion de densité, d'épaisseur, recherche de nouvelles sonorités grâce à des techniques inhabituelles de la corde et de l'archet. Ces éléments conduisirent le compositeur à concevoir une écriture schématique qui devint rapidement purement graphique. Cela sans oublier une exploration systématique de toutes les ressources instrumentales, du son au bruit (coups frappés sur la caisse de résonance des instruments à cordes). Cette démarche devait aboutir dans Fluorescences à l'intégration dans le discours musical d'éléments timbriques et bruitistes (sirènes d'alarme, machines à écrire, morceaux de bois, de verre ou de fer).

   Dans les Psaumes de David avait été tentée une première synthèse entre le sérialisme et la technique du chant grégorien. Cette voie fut poursuivie plus avant dans le Stabat Mater, pour 3 chœurs mixtes a cappella, plus tard intégré dans la Passion selon saint Luc. Suivirent Todesbrigade, musique électronique pour une pièce radiophonique (1963) ; la Cantata in honorem Amae Matris universitatis Jagellonicae, pour chœur et orchestre (1964) ; une Sonate pour violoncelle et orchestre (1964) ; un Capriccio pour hautbois et cordes (1965) ; la Passion selon saint Luc (1965-66) ; De natura sonoris, pour grand orchestre (1966) ; Dies irae, oratorio à la mémoire des victimes d'Auschwitz, pour chœur mixte et orchestre (1967) ; la Pittsburgh Ouverture, pour orchestre d'instruments à vent, percussion, harpe et piano (1967) ; le Capriccio pour violon et orchestre (1967) ; le Capriccio per Siegfried Palm, pour violoncelle seul (1968) ; le Quatuor à cordes no 2 (1968) ; et l'opéra en 3 actes les Diables de Loudun (1968-69).

   Dans les années 70, Penderecki continua à exploiter ses trouvailles sonores tout en évoluant de plus en plus dans une sorte de néoromantisme teinté de germanisme. Naquirent alors Utrenja (ou Messe russe), vaste fresque chantée en vieux slavon et en 2 parties ; la Mise au tombeau (1969-70) et la Résurrection (1970-71) ; De natura sonoris, pour orchestre (1970) ; Kosmogonia pour solos, chœur mixte et orchestre (1970), commande de l'O. N. U. pour son vingt-cinquième anniversaire ; Prélude, pour vents, percussion, instruments à clavier et contrebasses (1971) ; Actions, pour orchestre de jazz (1971) ; Partita, pour clavecin, guitare, guitare basse électrique, harpe, contrebasse et orchestre (1971-72) ; Concerto, pour violoncelle et orchestre (1972) ; Ecloga VIII, pour 6 voix d'hommes (1972) ; Canticum canticorum Salomonis, pour chœur mixte à 16 voix et orchestre (1970-1973) ; Symphonie no 1 (1972-73) ; Intermezzo, pour 24 cordes (1973) ; Magnificat, pour basse, 7 voix d'hommes, 2 chœurs mixtes, chœur d'enfants et orchestre (1973-74) ; Quand Jacob s'est éveillé, pour orchestre (1974) ; Concerto pour violon et orchestre (1976-77) ; Paradise Lost, opéra (sacra rappresentazione) en 2 actes (1976-1978) ; Te Deum, pour solos, chœur et orchestre (1979) ; Capriccio per tuba (1980) ; Symphonie no 2 (1979-80) ; un Concerto pour violoncelle (Berlin, 1983) ; Lux aeterna (1983) ; les opéras le Masque noir (Salzbourg 1986) et Ubu Rex (Munich, 1991) ; Symphonies no 3 (1988-1995), no 4 (1989) et no 5 (1992). Prix Arthur-Honegger en 1979, Penderecki a été fait docteur honoris causa par l'université de Rochester en 1972 et par celle de Bordeaux en 1979. De 1972 à 1987, il a été recteur de l'École supérieure de musique de Cracovie.

Pennetier (Jean-Claude)

Pianiste français (Châtellerault 1942).

Il commence l'étude du piano à l'âge de trois ans et entre quelques années plus tard dans les classes de piano et de musique de chambre au Conservatoire de Paris, où il obtient deux premiers prix. Lauréat du Concours Marguerite Long, premier prix du Concours international de Montréal puis, en 1968, de celui de Genève, il commence une brillante carrière de soliste. Au début des années 70, il l'interrompt pour travailler la composition, la direction d'orchestre, approfondir son répertoire de pianiste et sa réflexion sur la musique. De nombreuses voies s'ouvrent ainsi à lui : théâtre musical, écriture d'opéras pour enfants, découverte du pianoforte et, surtout, pratique assidue de la musique de chambre. Il dirige l'Ensemble InterContemporain, l'Ensemble 2e2m De 1995 à 1992, il enseigne la musique de chambre au Conservatoire de Paris. Profondément concerné par la création de son temps, composant lui-même, il a créé des œuvres de P. Hersant, M. Ohana, P. Dusapin, C. Miereanu, etc.

pentacorde

Fragment d'une gamme formé de cinq notes conjointes.

Se dit surtout quand il s'agit d'aller de la tonique à la dominante (do-ré-mi-fa-sol) ou de la sous-dominante à la tonique (fa-sol-la-si-do) : respectivement premier et deuxième pentacordes.