ud
ou oud
Luth oriental à manche court, à touche lisse et à cordes pincées utilisé dans les musiques traditionnelles arabo-irano-turques de l'islam.
C'est l'ancêtre des luths occidentaux et des guitares.
On trouve d'antiques vestiges du luth chez les peuples de l'Asie, la Mésopotamie, l'Orient méditerranéen ; mais l'essor du ud est lié à celui des musiques traditionnelles arabo-irano-turques de l'islam. Il semble naître de la confluence culturelle des luths byzantins, arabes anté-islamiques (mizhar, kiran, muwattar) et persans sassanides (barbat), au sein du royaume lakhmide de Hra (Iraq actuel) vers le Ve siècle. Introduit à La Mecque et à Médine à partir du VIe siècle, il sera l'instrument des poètes-chanteurs sous les califes omayyades. Avec les califes abbassides de l'Iraq, il va devenir le luth concepteur des genres et modes des musiques méso-islamiques, et créateur des mélodies, rôle qu'il conservera jusqu'à nos jours dans les musiques arabes savantes et populaires.
Du VIIIe au XVIe siècle, savants, théoriciens et musiciens de l'islam, successivement Zalzal (VIIIe siècle), Ibrahim et Ishaq Mawsil (id.), Ziryab et Kind (IXe s.), Farab (Xe s.), Ibn Sna dit Avicenne (XIe s.), Safiy al-Din (XIIIe s.), Jurjan (XIVe s.), Ladhiq (XVIe s.), élaborent sur le ud des traités sur les modes et intervalles (helléniques ou empiriques), et proposent des techniques ou des cordes supplémentaires (jusqu'à sept doubles cordes). Ces méthodes « médiévales » très élaborées utilisent les quatre doigts de la main gauche (tous les traités classiques) et évoluent avec l'adoption du démanché et des nuances dynamiques (Ishaq), puis le recours au délicat plectre de penne d'aigle (Ziryab).
À partir du XVIe siècle, l'hégémonie du ud est amoindrie par l'essor du setar en Iran et l'éclat du tanbur des Ottomans. À la fin du XIXe siècle, le ud arabe est devenu un instrument populaire dont la technique, en régression, ne mobilise plus que deux doigts à gauche et un plectre banal sans nuances.
Au XXe siècle, Cherif Muhieddin, descendant du Prophète, conçoit un retour au raffinement médiéval adaptable à la virtuosité. En 1937, il fonde l'École de luth de Bagdad (Ma had al-musq f Baghdad) qui va former les meilleurs virtuoses cultivés : Jaml Bachr, Salman Chukur, Munr Bachr et Jaml Ghanim, désormais appréciés dans le monde entier. Cependant, la « tradition » dans le « style XIXe siècle » de Fard al-Atrach ou Omar Naqichband garde la faveur des foules arabes. Du VIIe siècle à nos jours, le ud est resté l'instrument modèle de la civilisation arabo-islamique. Il en a conçu les degrés, les intervalles, les genres et les modes (maqam-s) spécifiques. Il est donc la clef de toute analyse des structures modales. Il a été le confident du poète, l'accompagnateur du chanteur, la base du « quatuor » (takht), l'animateur des réunions, avant de devenir au XXe siècle le ud solo du récital des grands virtuoses, constituant alors un couple « idée-matériau » hautement sensible, modulant l'inspiration lors de l'improvisation au comma près.
Ud actuel
C'est un luth à manche court, à touche lisse, à cordes pincées dont le chevillier forme avec le manche un angle obtus. La caisse, piriforme et renflée, est formée de côtes accolées (treize à vingt-sept selon la qualité du ud). Elle est fermée par une table d'harmonie plate et ajourée d'ouïes et de rosaces, décorée d'incrustations (mirifiques sur les ud-s des chanteurs, rares sur les ud-s fabriqués par les luthiers réputés de Bagdad, Damas ou Istanbul à l'intention des très grands virtuoses). Les cordes du ud ont une longueur moyenne de 600 millimètres. Issues du cordier collé sur la table, elles passent devant la touche lisse, franchissent le sillet et aboutissent aux chevilles. Elles sont pressées contre la touche par les doigts de la main gauche, et pincées à l'aide d'un plectre tenu à droite et manipulé sèchement (à l'égyptienne) ou en douceur (à la turque). Le nombre des rangs de cordes a suivi l'évolution du ud. On en a décrit quatre au VIIIe siècle, cinq au XIIIe siècle, six au XVIe siècle, parfois sept à partir du XIXe siècle. On trouve actuellement cinq rangs doubles sur le ud usuel et une corde grave supplémentaire sur les ud-s sophistiqués des grands luthiers du début du XXe siècle (Manol et Onnik d'Istanbul, Nahat d'Alep, Al de Bagdad) et sur leurs dérivés. L'accordature a suivi le dogme historique des quartes avec quelques adaptations, soit du grave à l'aigu le schéma suivant : corde grave (qarar-rast, parfois qarar-dugah) / quinte, parfois quarte / 1er rang (yegah) / seconde majeure / 2e rang (achran) / quarte / 3e rang (dugah) / quarte / 4e rang (nawa) / quarte / 5e rang (gardan), soit éventuellement : do1 /sol1 /la1 /ré2 /sol2 /do3. Ce schéma classique est transposable, car il n'y a pas de hauteur absolue. La hauteur d'accordature dépend du « ton-clef » rast adopté par l'école ou le musicien, qui peut être la, si bémol, do, ré fa, ou sol.
Les instruments dérivés du luth oriental ud ont un manche plus long et sont pourvus de quatre rangs de cordes doubles. On trouve le udarb et la kwitra du Maghreb, le lavuta de Turquie accordé par quintes exclusives et garni de frettes, le zenne et le kadin-udu qui étaient de petits ud-s utilisés autrefois par les femmes de la haute société d'Istanbul ou par leurs servantes-musiciennes.
ukulélé
Petite guitare hawaiienne à quatre cordes en boyau.
Umlauf
Famille de musiciens autrichiens.
Ignaz, compositeur, altiste et chef d'orchestre (Vienne 1746 – Meidling, près de Vienne, 1796). Altiste dans l'orchestre de la cour de Vienne, il inaugura avec son singspiel Die Bergknappen (1778) le Singspiel national (ou Théâtre national allemand) adjoint par Joseph II au Burgtheater. Il fut avant Dittersdorf le principal compositeur viennois de singspiels (Die Apotheke, 1778 ; Die schöne Schusterin, 1779 ; Das Irrlicht, 1782), mais Mozart, avec l'Enlèvement au sérail, mit pratiquement un terme à sa carrière en ce domaine.
Michael, compositeur, violoniste et chef d'orchestre (Vienne 1781 – Baden, près de Vienne, 1842). Fils du précédent, il occupa à la cour de Vienne divers postes de maître de chapelle, et à plusieurs reprises (pour Fidelio en 1814, pour la 9e Symphonie en 1824), à la place de Beethoven rendu incapable par sa surdité, assuma dans les faits les fonctions de chef d'orchestre. On lui doit le singspiel Der Grenadier (1812) et l'opéra Das Wirtshaus in Granada.