Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
B

Burghauser (Jarmil)

Musicologue et compositeur tchèque (Písek 1921 – Prague 1997).

Il a fait ses études de lettres et de musicologie à Prague, tout en travaillant la composition avec J. Křička et O. Jeremiáš. Après la guerre, il s'est initié à la direction d'orchestre. Successivement lecteur à l'Académie de musique, chef répétiteur au Théâtre national, puis musicologue chargé de l'édition critique des œuvres de Dvořák (dont il a établi le catalogue complet) et de Fibich, il a publié de nombreux articles et études théoriques. Son style se contente d'une technique sérielle modifiée qu'il nomme « système des séries harmoniques ». Sa production est relativement restreinte, axée sur l'orchestre et sur l'opéra.

Burgmüller (Norbert)

Compositeur allemand (Düsseldorf 1810 – Aix-la-Chapelle 1836).

Il écrivit notamment deux symphonies (la seconde, inachevée), une ouverture, des lieder ainsi que de nombreuses pièces et sonates pour piano, et sa mort prématurée fut vivement déplorée par Schumann.

Burkhard (Willy)

Compositeur suisse (Evilard-sur-Bienne 1900 – Zurich 1955).

Il fit ses études musicales à Leipzig, à Munich, et avec Max d'Ollone à Paris. Il fut professeur de composition au conservatoire de Berne de 1928 à 1933, puis, après une interruption de son activité due à la maladie, au conservatoire de Zurich à partir de 1942 et jusqu'à sa mort. Ce savant contrapuntiste a édifié une œuvre très abondante, généralement inspirée par le sentiment religieux. À son désir de régénérer la musique liturgique, à son respect pour la musique chorale ancienne, pour Bach, pour Bruckner, sont venues s'ajouter, à un certain stade de son évolution, les influences de Scriabine, Hindemith, Bartók et Stravinski. Ses compositions comprennent notamment des oratorios (la Vision d'Isaïe, 1933-1935 ; l'Année, 1940-41), des cantates, un opéra (l'Araignée noire, 1948, rév. 1954), des symphonies et pièces pour orchestre, des œuvres pour orgue, pour piano, diverses pièces instrumentales, de la musique de chambre et des mélodies.

burlesque (ital. burla, « farce »)

Si, en littérature, burlesque évoque la parodie, la caricature bouffonne de sujets classiques réputés nobles, avec une nuance d'extravagance (en ce sens, les livrets des opéras bouffes d'Offenbach sont burlesques), en musique, le mot désigne simplement des pièces instrumentales assez brèves, de style libre et de caractère gai (Burlesque pour piano et orchestre de Richard Strauss, Burlesques pour piano de Bartók).

Burmeister (Joachim)

Théoricien et compositeur allemand (Lüneburg 1564 – Rostock 1629).

À partir de 1586, il étudia à l'université de Rostock, y obtint le grade de magister et fut cantor au lycée de la ville. Il composa deux volumes de Psaumes spirituels (Geisfliche Psalmen, Rostock, 1601), mais sa renommée vient surtout de ses ouvrages théoriques, dont le dernier, Musica poelica (Rostock, 1606 ; rééd. en fac-similé, Cassel et Bâle, 1955), fait la synthèse des précédents. C'est un livre de rhétorique musicale où sont exposées des figures qui demeurèrent en vigueur durant toute l'époque baroque.

Burmester (Willy)

Violoniste allemand (Hambourg 1869 – id. 1933).

Il reçoit ses premières leçons de son père, éminent violoniste de l'Orchestre philharmonique de Hambourg. Entre 1882 et 1885, il étudie avec Joseph Joachim, dont il devient un disciple. Dès 1886, il inaugure une carrière de virtuose avec une prédilection pour les œuvres de Paganini. Il joue à Londres en 1895 et effectue, en 1899, sa première tournée aux États-Unis. À partir de 1905, il intègre à son répertoire les œuvres de Bach et de Haendel, qui supplantent Paganini et Brahms. Cette évolution vers un classicisme plus dépouillé sera le trait marquant de son héritage. C'est sans doute lui qui, vers 1902, suggère à Sibelius de composer un concerto. Il publie son autobiographie en 1926.

Burney (Charles)

Compositeur et musicographe anglais (Shrewsbury 1726 – Chelsea College, Londres, 1814).

Son père s'appelait James Macburney, et il apprit la danse, le violon, le français et l'orgue avec Edmund Baker à Chester. À dix-huit ans, il fut remarqué par Thomas Arne, qui l'emmena à Londres et le fit travailler jusqu'à l'épuisement de ses forces (1744-1746). Nommé organiste à King's Lynn (Norfolk) en 1751, il revint définitivement à Londres en 1760 et y donna, en 1766, The Cunning Man, adaptation du Devin du village de J.-J. Rousseau. Pour pouvoir écrire son ouvrage capital, General History of Music en 4 volumes (1er vol. 1776, 2e vol. 1782, 3e et 4e vol. 1789), il voyagea en 1770 en France et en Italie, puis en 1772 dans les pays germaniques et aux PaysBas. Les événements consignés par lui furent publiés sous les titres The Present State of Music in France and Italy (1771) et The Present State of Music in Germany, the Netherlands and United Provinces (1773). Il n'appréciait vraiment, sauf exception, que la musique de son temps. Ami de Samuel Johnson, il joua un rôle non négligeable dans les milieux littéraires. On peut toujours le consulter avec profit non seulement comme voyageur, mais comme arbitre du goût, ce dont témoignent en particulier ses Verses on the Arrival in England of the Great Musician Haydn (1791).

Busch

Famille de musiciens allemands.

 
Fritz, chef d'orchestre (Siegen, Westphalie, 1890 – Londres 1951). Après des études au conservatoire de Cologne, il occupa des postes à Riga, Gotha, Bad-Pyrmont et Aix-la-Chapelle, et fut, après la Première Guerre mondiale, maître de chapelle, puis directeur à l'opéra de Stuttgart (1918-1922). Il dirigea ensuite l'opéra de Dresde (1922-1933), où il assura la création d'Intermezzo (1924) et d'Hélène d'Égypte (1928) de Richard Strauss, de Doktor Faust de Busoni (1925), de Cardillac de Hindemith (1926). Il fut pour beaucoup, à cette époque, dans la renaissance de Verdi en Allemagne. Privé de ses postes par le régime nazi, il vécut en Argentine de 1933 à 1936, à Stockholm et à Copenhague de 1937 à 1941, puis de nouveau en Amérique. À partir de 1934, il dirigea au festival de Glyndebourne, et les enregistrements d'opéras de Mozart réalisés là sous sa direction sont mémorables. Sa carrière de chef se poursuivit brillamment après la Seconde Guerre mondiale et il avait accepté, peu avant sa mort brutale, la direction de l'opéra de Vienne. Ce fut un des chefs les plus marquants de la première moitié du XXe siècle.

 
Adolf, violoniste et compositeur (Siegen 1891 – Guilford, Vermont, États-Unis, 1952), frère du précédent. Élève du conservatoire de Cologne (1902-1908), il se lia en 1907 avec Max Reger, dont il devint un des interprètes privilégiés. Nommé en 1912 premier violon solo de la Société des concerts de Vienne (Wiener Konzertverein), il fonda la même année le quatuor du Konzertverein, qui, en 1919, devint le quatuor Busch. La renommée de cette formation ne l'empêcha pas de mener une carrière de soliste : il donna avec le pianiste Rudolf Serkin, qui devint son gendre, de remarquables séances de sonates. Son jeu, à la sonorité et au vibrato très particuliers, mettait en valeur la plasticité et le contenu expressif des œuvres, et il fut, à la tête d'un orchestre de chambre portant son nom, un célèbre interprète des Concerts brandebourgeois de Bach. Il vécut aux États-Unis à partir de 1940, et, en 1950, fonda avec son frère Hermann et Rudolf Serkin une école de musique à Marlboro.

 
Hermann, violoncelliste (Siegen 1897 – Bryn Mawr, Pennsylvanie, 1975), frère des précédents. Élève du conservatoire de Cologne et de l'Académie de musique de Vienne, il joua en trio avec son frère Adolf et Rudolf Serkin, et fut membre, de 1930 à 1952, du quatuor Busch. Il enseigna à Marlboro, et, jusqu'en 1964, à l'université de Miami en Floride.