Panni (Marcello)
Compositeur et chef d'orchestre italien (Rome 1940).
Après des études musicales classiques (piano, composition et direction d'orchestre) à l'académie Sainte-Cécile à Rome, il étudia la direction d'orchestre chez M. Rosenthal au Conservatoire de Paris, et, en 1967, obtint le prix Gabriel-Fauré au Concours de direction d'orchestre à Besançon. Depuis 1980, il enseigne la composition comme successeur de Milhaud et de Berio au Mills College (Oakland, Californie). Il est auteur d'œuvres exclusivement instrumentales et vocales-instrumentales. Son style est marqué par l'influence des postsériels, des néoclassiques italiens, de Cage et des postcagiens.
Œuvres principales : Quattro Melodie (1963-64) pour soprano, hautbois, mandoline et violoncelle sur des textes de W. C. Williams et W. Gœthe. Pretexte (in memoriam P. Hindemith) (1964) pour orchestre. Empedokles Lied (1965) pour baryton et orchestre sur un texte de F. Hölderlin. Après tout, Sinfonia concertante in 5 figure (1967) pour trio à cordes et 32 instruments. Che cosa apparirà ? (1968) pour orchestre de chambre indéterminé. Inventario de concerto (1972) pour orchestre de chambre indéterminé. A Pair o'Dice (1972) pour orchestre. Klangfarbenspiel (1973), projet scénique. Divertimento (1973) pour orchestre de chambre. Allegro brillante (1975), étude de concert pour piano et petit orchestre. La Partenza dell'Argonauta, opéra sur un livret de Savinio (1976). Transcriptions : Giasone, opéra en 3 actes de Fr. Cavalli (1970) ; Three Songs and Four Dances (with an echo) de The Fairy Queen de H. Purcell, pour mezzo-soprano et orchestre de chambre (1969).
pantomime
Spectacle généralement accompagné de musique, basé sur les moyens d'expression de l'art du mime : l'attitude, le geste et les jeux de physionomie.
Contrairement au ballet qui peut être abstrait et ne faire appel qu'aux figures de la danse pure, la pantomime est obligatoirement narrative. Ayant sur les autres disciplines théâtrales l'avantage de se passer de la parole, la pantomime a connu une grande popularité dès l'Antiquité grécoromaine. Elle s'est ensuite confondue ou mêlée avec les genres voisins pour renaître à l'état pur au XVIIe siècle en Angleterre (où elle n'a pas cessé d'être pratiquée) et au XVIIIe en France.
À Paris, elle se trouva favorisée par la réglementation des théâtres, qui réservait à quelques troupes officielles le monopole du chant et de la déclamation : les petites compagnies foraines, pour se mettre à l'abri des procès, eurent volontiers recours au jeu muet, c'est-à-dire à la pantomime. Tandis que Noverre, dans la seconde moitié du siècle, établissait les règles du ballet-pantomime, futur « ballet d'action », les baladins de la Foire accommodaient à leur manière, en les actualisant, les données de la commedia dell'arte.
À l'époque romantique, la pantomime continua de faire fureur sur le « Boulevard du crime », notamment aux Funambules, avec le célèbre Pierrot créé par Gaspard Deburau. Puis la mode passa de ce théâtre muet. De nos jours, les efforts et le talent de Georges Wague, Étienne Decroux, les Sakharoff, Jean-Louis Barrault, et surtout Marcel Marceau n'ont pu le ressusciter que de façon épisodique.
Sur le plan musical, la pantomime traditionnelle se contentait le plus souvent de pots-pourris d'airs célèbres. Elle n'a pas inspiré de chefs-d'œuvre, à moins qu'on ne rattache au genre un ballet tel que le Mandarin merveilleux de Béla Bartók.
Panufnik (Andrzej)
Compositeur anglais d'origine polonaise (Varsovie 1914 – Twickenham 1991).
Il a étudié la composition avec Sikorski au conservatoire de Varsovie (1932-1936) et la direction d'orchestre avec Félix Weingartner à Vienne (1937-38), puis travaillé à Paris et à Londres. Il rentra en Pologne à la veille de la guerre. Toutes ses œuvres furent détruites durant l'insurrection de Varsovie en 1944, mais il en reconstitua trois, dont l'Ouverture tragique, l'année suivante. Après avoir dirigé la Philharmonie de Cracovie (1945-46) puis celle de Varsovie (1946-47), il s'installa en Angleterre en 1954, et en devint citoyen en 1961. Il dirigea l'Orchestre symphonique de Birmingham (1957-1959). Sa musique ne fut redonnée en Pologne qu'à partir de 1977.
Ses deux principales périodes créatrices se situent avant 1948 et après 1960. Il a écrit notamment dix symphonies dont no 1 Sinfonia rustica (1948), no 2 Symphonie de la paix (1951, rév. Sinfonia elegiaca 1957, rév. 1966), no 3 Sinfonia sacra (1963, pour le millénaire de la Pologne), no 5 Sinfonia di sfere (1975), no 6 Sinfonia mistica (1977, basée sur les propriétés du nombre 6), no 8 Sinfonia votiva (1981-82, pour le centenaire de l'Orchestre symphonique de Boston), no 9 Sinfonia di Speranza (1987) et no 10 (Londres, 1990) ; un concerto pour piano (1962, rév. 1972), un pour violon (1971) et un pour basson (1985) ; deux quatuors à cordes (no 1 de 1976, no 2 Messages de 1980) ; Universal Prayer pour chœur et orchestre, d'après Pope (1968-69) ; Concerto festivo pour orchestre (1979) ; Concertino pour percussion et piano à quatre mains (1980).
Panzera (Charles)
Baryton suisse (Genève 1896 – Paris 1976).
Il fit ses débuts à l'Opéra-Comique en 1918 dans le rôle de Pelléas, mais renonça vite au théâtre pour se consacrer au concert et au récital. Gabriel Fauré lui dédia son cycle de mélodies l'Horizon chimérique, et, entre 1920 et 1940, il créa de nombreuses œuvres contemporaines, parmi lesquelles les Euménides de Darius Milhaud ainsi que le Roi David et la Danse des morts d'Arthur Honegger. Considéré comme un des meilleurs chanteurs français de son époque, il s'illustra particulièrement comme Méphisto dans la Damnation de Faust, interprétant ce rôle plus de cent cinquante fois au concert. À défaut de moyens vocaux spectaculaires, Panzera possédait le raffinement de l'expression, une superbe musicalité et une articulation exemplaire.
Papaïoannou (Yannis A.)
Compositeur grec (Cavalla 1911 – Athènes 1989).
Il étudia le piano et la composition au Conservatoire hellénique d'Athènes (1922-1934), mais se considère comme un autodidacte. En 1949-50, il obtint une bourse de l'Unesco qui lui permit de travailler à Paris avec Arthur Honegger. En 1953, il fut nommé professeur de contrepoint et de composition au Conservatoire hellénique ; par ailleurs, il créa sa 3e symphonie, qui lui valut un prix au concours international de composition Reine-Élisabeth-de-Belgique. De 1964 à 1975, il présida la section grecque de la Société internationale pour la musique contemporaine (S.M.I.C.). Il fut aussi président de l'Association hellénique de musique contemporaine (1965-1975).
Au nombre de ses œuvres, on compte celles créées pour orchestre : O Vassilis o Arvanitis, légende symphonique (1945), cinq symphonies (1946, 1947, 1953, 1963, 1964), un concerto pour orchestre (1954), un concerto pour violon et orchestre de chambre (1971), et un concerto pour violon, piano et orchestre (1972-73) ; celles pour musique de chambre et musique instrumentale : 24 préludes pour piano (1938), une sonate pour violon et piano (1947), 12 inventions (1958) et une sonate pour piano (1958), un trio à cordes (1963), Syneirmoc (« Associations ») pour hautbois, clarinette, cor, violon, alto, violoncelle, contrebasse, piano et percussions (1972), et un trio avec piano (1977) ; enfin, celles de musique vocale : Daphnis et Chloé pour chœur et orchestre (1934), des mélodies, des œuvres pour chœur a cappella, de la musique de scène pour des tragédies, etc.
Papaïoannou fut probablement le seul en Grèce à enseigner les nouvelles techniques de composition ; ainsi, il a formé un grand nombre de compositeurs de la nouvelle génération. Les tendances postimpressionnistes et néoclassiques de sa jeunesse cédèrent la place à partir de 1950 à l'atonalité, au dodécaphonisme, à la technique sérielle et, récemment, aux techniques postsérielles et avant-gardistes. Ces tendances apportent à son œuvre une certaine austérité, et le contrepoint serré de ses premières œuvres se transforme souvent en jeu dialogué de notes isolées créant ainsi une polyphonie éparse.