Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
A

Adam le Bossu
ou Adam de la Halle

Trouvère du groupe d'Arras (Arras v. 1240 - probablement Naples v. 1287).

Après des études à l'université de Paris où il obtint sans doute son grade de maître ès arts, il retourna en Artois, retrouva sa femme Marie et entra au service de Robert d'Artois (1271). En 1283, il accompagna son maître à Naples. Ce fut à la cour de Charles d'Anjou, roi de Sicile, que l'on créa sa fameuse pastourelle, le Jeu de Robin et Marion (1285). Avec son autre drame, le Jeu de la feuillée, Robin et Marion est l'exemple unique d'un théâtre lyrique profane, au milieu des mystères, des miracles et des drames liturgiques du XIIIe siècle. Il s'agit de théâtre parlé avec intermèdes musicaux : sur 780 vers, 72 seulement sont notés musicalement ; on compte peu de chants (6 mélodies complètes). La nouveauté du genre, fondé sur la pastourelle à refrain, consiste dans le fait que la musique fait partie intégrante de l'intrigue, même si elle y tient peu de place. Cette œuvre est souvent qualifiée de « premier opéra-comique français » ; ses personnages sont extrêmement réalistes.

   Adam de la Halle est le plus célèbre des trouvères. Il ne se contenta pas d'écrire des drames lyriques. Son œuvre comprend également quelque 35 chansons à 1 voix, 14 rondeaux à 3 voix dans le style du conduit, 1 rondeau-virelai et 1 ballade, plusieurs motets et 16 jeux partis. Parmi ses motets, quelques-uns sont entés, c'est-à-dire qu'ils comportent l'introduction, à la partie supérieure, d'un refrain de sa composition, tiré de ses rondeaux.

Œuvres

Œuvres complètes du trouvère Adam de la Halle éditées par E. de Coussemaker (Paris, 1872) ; J. Chailley, Adam de la Halle, rondeaux à 3 voix (Paris, 1942).

Adam de Givenchi

Trouvère du groupe d'Arras (v. 1220 – v. 1270).

D'abord simple clerc de l'évêché, il devint chapelain et reçut le titre de messire. On lui attribue huit pièces, parmi lesquelles deux descorts et plusieurs jeux partis composés en compagnie de Jehan Bretel et Guillaume Le Vinier.

Adam de Saint-Victor

Poète et musicien français d'origine bretonne (†1177 ou 1192).

Il fut moine de l'abbaye parisienne de Saint-Victor et un des principaux auteurs de séquences du XIIIe siècle ; il les porta à leur plus grande perfection, en s'éloignant des modèles anciens, par l'adoption d'une structure strophique et l'abandon de l'alléluia, auquel il substitua une mélodie libre s'apparentant souvent au patrimoine populaire. On lui attribue plus de cent vingt compositions de ce type, dont quelques-unes parmi les plus belles furent traduites en langue vulgaire et devinrent célèbres. Leur utilisation fut supprimée par le concile de Trente.

Adam von Fulda

Compositeur et théoricien allemand (Fulda v. 1440 – Wittenberg 1505).

Il entra au service de Frédéric le Sage de Saxe (1490), puis enseigna la musique à l'université de Wittenberg (1502). Son traité De musica fut publié dans Scriptores ecclesiatici de musica sacra potissimum de Gerbert (1784). Auteur d'œuvres religieuses, il mourut de la peste.

Adams (John)

Compositeur américain (Worcester, Massachusetts, 1947).

Il étudie d'abord la clarinette avec son père et fait ensuite des études de composition au Harvard College (Master of Arts, 1971). Son éducation, dans l'esprit de l'avant-garde néo-sérielle européenne, ne lui convient pas tout à fait : il ne trouvera sa voie qu'après son installation à San Francisco (1971), où il dirige le département de composition du conservatoire entre 1971 et 1981. Sur la côte ouest, il découvre la musique de Cage, dont il assume l'héritage à sa manière, ainsi que l'école répétitive (Riley, Glass). Adams écrit une musique volontairement primitive plutôt que minimaliste. Ses références à l'harmonie classique sont fréquentes, mais il cultive dans ses œuvres des dérapages voulus qui augmentent leur impact (Shaker Loops pour instruments à cordes, 1979). Il exploite le contraste entre l'aspect conservateur du matériau et une absence totale de volonté de style (Harmonielehre pour orchestre, 1985), entre l'omniprésence de la référence et une liberté qui ne peut s'exercer, pour avoir un effet sûr, que dans le cadre d'un langage préalablement codifié (la Chamber Symphony de 1992 témoigne, dans ce contexte, d'un travail intéressant sur le rythme). Il s'agit au fond, plutôt que d'inconséquence, du plaisir éphémère de briser des faux interdits. Cette attitude complaisante est accentuée par la sonorité crue, mélodramatique, de son orchestre (Grand Pianola Music pour deux sopranos, deux pianos et ensemble, 1981-1982). De même, dans les opéras Nixon in China (1987) et The Death of Klinghoffer (1991), où il collabore avec le metteur en scène Peter Sellars, Adams s'intéresse à des sujets d'actualité qui lui servent en quelque sorte d'alibi. On lui doit aussi Phrygian Gates (1977) et Eros Piano (1989) pour piano, Light over Water pour cuivres et synthétiseur (1983), Short Ride in a Fast Machine pour orchestre (1986), Fearful Symmetries pour orchestre (1988), I was looking at the Ceiling and then I saw the Sky (1995).

adaptation

Travail au moyen duquel un auteur, prenant pour point de départ une œuvre, la transforme en une autre œuvre, proche par certains traits mais différente dans sa forme, dans son instrumentation ou dans sa construction.

En musique, la réduction d'une page symphonique en une page pour piano est une adaptation. Un livret d'opéra peut être l'adaptation d'une pièce de théâtre. De même, un texte profane peut, sur une même musique, remplacer un texte religieux. Dans la composition des livrets, l'auteur respecte parfois le texte original, se contentant d'effectuer des coupures : ce fut l'attitude de C. Debussy à l'égard de Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, et celle de R. Strauss à l'égard de la traduction allemande de Salomé de O. Wilde.

Addinsell (Richard)

Compositeur anglais (Londres 1904 – id. 1977).

Auteur de chansons, de musiques de scène et de films, il est surtout connu pour son Concerto de Varsovie pour piano et orchestre, écrit pour le film Dangerous Moonlight (1941).